La Barge de l’Insuma (MFP-366) repose elle sur un fond de 70 mètres (Photos Stéphan Le Gallais)
Le 9 septembre 1943, à 2 heures du matin, l’amiral italien Catalano avait donné l’ordre au torpilleur « Aliseo » et à la corvette « Cormorano » de croiser, à 6 heures, à dix milles au large de la côte, afin d’éviter d’être atteints par un éventuel tir des batteries côtières allemandes installées dans la zone donnant sur le port de Bastia et de capturer tout navire allemand sortant de ce port. A l’aube, les neuf unités allemandes - deux chasseurs de sous-marins et sept barges - commencèrent à appareiller. L’amiral avait obtenu de l’état-major de l’armée de terre que les batteries côtières italiennes puissent balayer la zone située à l’extérieur de la passe afin de toucher les unités allemandes qui la franchiraient.
« Aux alentours de 6 h 30, quand les premières unités allemandes eurent franchi la passe, écrit-il, les batteries de Toga et des Turquines ainsi que celles de Fort Lacroix ouvrirent le feu. En même temps j’envoyais aux unités « Aliseo » et « Cormorano », qui croisaient au large, le message radio suivant : « Maricorsica 286. Les batteries côtières ont ouvert le feu contre les unités allemandes à la sortie du port. Si quelques-unes de ces unités parviennent à éviter les tirs et à s’enfuir vous devez les rejoindre et les stopper en employant les armes si nécessaire »
Aux tirs des batteries ont répondu de manière tout aussi serrée et violente les tirs des unités allemandes. Au cours de l’action deux barges furent coulées devant le port. Pendant ce temps, l’« Aliseo » et le « Cormorano », suivant les ordres reçus, menaient un duel d’artillerie avec les unités allemandes. Pour autant qu’il fut possible de l’observer à partir de la terre, le torpilleur « Aliseo » s’engagea à fond et avec agressivité contre l’unité allemande la plus importante : le chasseur de sous-marins UJ-2203 (L’Autral), armé de canons, mais qui ne tarda pas à couler par la poupe suivi de près par le deuxième chasseur de sous-marins (UJ-2219 L’Insuma).
"Après avoir eu raison des deux chasseurs, nos deux navires donnèrent ensuite la chasse aux barges qui cherchaient leur salut en mettant cap au nord et cap à I’Est. On apprenait, par le sémaphore du Cap Sagro, que deux barges avec plus de cent naufragés et blessés avaient accosté sur la côte nord-est de l’île entre le Cap Sagro et le Cap Corse (Plage de Pietracorbara). Cette bataille navale étant terminée j’ordonnais à « l’Aliseo » et au « Cormorano », qui avaient épuisé toutes leurs munitions, de mettre le cap sur La Maddalena ».
Sur cette bataille navale nous avons pu découvrir le rapport sommaire de navigation en période de guerre n° 24 du capitaine de vaisseau Carlo Fecia di Cossato, commandant « l’Aliseo ».
« Aux alentours de 6 h 30, quand les premières unités allemandes eurent franchi la passe, écrit-il, les batteries de Toga et des Turquines ainsi que celles de Fort Lacroix ouvrirent le feu. En même temps j’envoyais aux unités « Aliseo » et « Cormorano », qui croisaient au large, le message radio suivant : « Maricorsica 286. Les batteries côtières ont ouvert le feu contre les unités allemandes à la sortie du port. Si quelques-unes de ces unités parviennent à éviter les tirs et à s’enfuir vous devez les rejoindre et les stopper en employant les armes si nécessaire »
Aux tirs des batteries ont répondu de manière tout aussi serrée et violente les tirs des unités allemandes. Au cours de l’action deux barges furent coulées devant le port. Pendant ce temps, l’« Aliseo » et le « Cormorano », suivant les ordres reçus, menaient un duel d’artillerie avec les unités allemandes. Pour autant qu’il fut possible de l’observer à partir de la terre, le torpilleur « Aliseo » s’engagea à fond et avec agressivité contre l’unité allemande la plus importante : le chasseur de sous-marins UJ-2203 (L’Autral), armé de canons, mais qui ne tarda pas à couler par la poupe suivi de près par le deuxième chasseur de sous-marins (UJ-2219 L’Insuma).
"Après avoir eu raison des deux chasseurs, nos deux navires donnèrent ensuite la chasse aux barges qui cherchaient leur salut en mettant cap au nord et cap à I’Est. On apprenait, par le sémaphore du Cap Sagro, que deux barges avec plus de cent naufragés et blessés avaient accosté sur la côte nord-est de l’île entre le Cap Sagro et le Cap Corse (Plage de Pietracorbara). Cette bataille navale étant terminée j’ordonnais à « l’Aliseo » et au « Cormorano », qui avaient épuisé toutes leurs munitions, de mettre le cap sur La Maddalena ».
Sur cette bataille navale nous avons pu découvrir le rapport sommaire de navigation en période de guerre n° 24 du capitaine de vaisseau Carlo Fecia di Cossato, commandant « l’Aliseo ».
« 9 septembre 1943 : 1 h 48 : le commandant de la marine à Bastia m’ordonne de croiser devant le port hors de portée des batteries allemandes. 4 h 58 : Bastia m’informe que le port a été occupé par les Allemands et me demande de me tenir prêt à ouvrir le feu sur les unités au mouillage. 7 h 00 : Bastia me fait savoir que les batteries ont ouvert le feu contre les unités allemandes à la sortie du port et m’ordonne de les rejoindre si elles tentaient de fuir. 7 h 03 : J’aperçois un chasseur de sous-marins, une vedette et huit barges qui font route au nord. Je me dirige immédiatement sur ces unités. 7 h 30 : J’ouvre le feu sur les unités allemandes. 7 h 30 : Une voie d’eau s’ouvre dans la salle des machines et elle est aussitôt colmatée. 8 h 15 : Le chasseur de sous-marins a été touché et est immobilisé. 8h 20 : Le chasseur de sous-marins coule (UJ-2219 L’Insuma). 8h 30 : La vedette explose (UJ-2203 L’Autral).
8h 35 : Trois barges coulent (MFP- ???). 8 h 40 : Deux autres barges sont envoyées par le fond (MFP-612 & MFP-366). Trois barges touchées se dirigent vers la côte où elles s’ensablent (MFP-623, MFP-459 & MFP-387). Deux explosent et un incendie éclate à bord de la troisième. 8 h 45 : J’arrête les tirs et je mets le cap sur Porto Ferraio (2). 9 h 23 : Bastia me donne l’ordre de recueillir les naufragés et de mettre ensuite le cap sur La Spezia. 10 h 01 : Je recueille les naufragés. Il y en a vingt-cinq dont dix blessés et un mort. Il y a également un Italien. La corvette « Cormorano » a participé aux tirs de loin. Son commandant me dit avoir touché mais je n’ai pas eu la possibilité de m’en rendre compte. Mon unité n’a subi aucun dégât important ».
A la suite de cette action l’amiral Nonùs di Pollone, commandant la Ve division navale devait proposer le capitaine de frégate Fecia di Cossato pour la médaille de bronze de la valeur militaire et son équipage pour une lettre de félicitations
Quelques temps après, une source allemande indiquait que cette bataille avait coûté 160 morts au IIIe Reich. Les morts de « l’Ardito » et ceux du port de Bastia avaient été vengés.
8h 35 : Trois barges coulent (MFP- ???). 8 h 40 : Deux autres barges sont envoyées par le fond (MFP-612 & MFP-366). Trois barges touchées se dirigent vers la côte où elles s’ensablent (MFP-623, MFP-459 & MFP-387). Deux explosent et un incendie éclate à bord de la troisième. 8 h 45 : J’arrête les tirs et je mets le cap sur Porto Ferraio (2). 9 h 23 : Bastia me donne l’ordre de recueillir les naufragés et de mettre ensuite le cap sur La Spezia. 10 h 01 : Je recueille les naufragés. Il y en a vingt-cinq dont dix blessés et un mort. Il y a également un Italien. La corvette « Cormorano » a participé aux tirs de loin. Son commandant me dit avoir touché mais je n’ai pas eu la possibilité de m’en rendre compte. Mon unité n’a subi aucun dégât important ».
A la suite de cette action l’amiral Nonùs di Pollone, commandant la Ve division navale devait proposer le capitaine de frégate Fecia di Cossato pour la médaille de bronze de la valeur militaire et son équipage pour une lettre de félicitations
Quelques temps après, une source allemande indiquait que cette bataille avait coûté 160 morts au IIIe Reich. Les morts de « l’Ardito » et ceux du port de Bastia avaient été vengés.
70 ans après
L'U-2219 Canonnière de l’Insuma (-44m)
Situé sous la Tour de Losse dans le Cap Corse, l’épave de la canonnière (UJ-2219) est une superbe plongée. La descente le long du mouillage laisse apparaitre tout doucement ce bateau encore posé bien à plat. Il n’est pas rare de croiser un ou deux poissons lune (Mola Mola). Le canon est au pied de sa tourelle, l’ancre encore en place c’est magique. La partie arrière à souffert mais abrite aujourd’hui quelques beaux mérous et murènes. La poupe est encore debout laissant dévoiler une superbe hélice et son gouvernail. Une plongée sans grande difficulté accessible à partir du Niveau 2.
La MFP-612 La barge de Méria (-54m)
La Barge de Méria (MFP-612), se trouve plus au nord dans le Cap Corse, elle est aussi à l’envers. Elle repose sur un fond de 54 mètres donc accessible à partir du niveau 3. C’est aussi un grand morceau de ferraille qui a perdu sa poupe dans une explosion. Par contre la proue ayant été déformé laisse apparaitre le mécanisme de la porte qui permettait aux véhicules et troupes de monter à bord. Une plongée sans grande difficulté pour les amoureux de tôle.
Situé sous la Tour de Losse dans le Cap Corse, l’épave de la canonnière (UJ-2219) est une superbe plongée. La descente le long du mouillage laisse apparaitre tout doucement ce bateau encore posé bien à plat. Il n’est pas rare de croiser un ou deux poissons lune (Mola Mola). Le canon est au pied de sa tourelle, l’ancre encore en place c’est magique. La partie arrière à souffert mais abrite aujourd’hui quelques beaux mérous et murènes. La poupe est encore debout laissant dévoiler une superbe hélice et son gouvernail. Une plongée sans grande difficulté accessible à partir du Niveau 2.
La MFP-612 La barge de Méria (-54m)
La Barge de Méria (MFP-612), se trouve plus au nord dans le Cap Corse, elle est aussi à l’envers. Elle repose sur un fond de 54 mètres donc accessible à partir du niveau 3. C’est aussi un grand morceau de ferraille qui a perdu sa poupe dans une explosion. Par contre la proue ayant été déformé laisse apparaitre le mécanisme de la porte qui permettait aux véhicules et troupes de monter à bord. Une plongée sans grande difficulté pour les amoureux de tôle.
La MFP-366 La Barge de l’Insuma (-70m)
La Barge de l’Insuma (MFP-366) repose elle sur un fond de 70 mètres à l’envers et donc réservée aux plongeurs Trimix normoxique. C’est un grand parallélépipède avec à sa poupe trois arbres d’hélices et deux gouvernails. La barge est vide, il n’est pas nécessaire de vouloir la pénétrer, Il faudra faire attention à deux grands filets qui remontent vers la surface et surtout à son temps de plongée.
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Source
Le Journal de la Corse : http://www.jdcorse.fr/JDC2/
Le dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours
© Photos : Stéphan Le Gallais www.legallais.net / www.isulasub.fr