Dans la petite chapelle, plongée dans la pénombre, on s'exécute avec bonne grâce.
Entre deux prises de vue Michel Ferracci s'applique à bien retrouver sa position au centre de la scène. Jacques Leporati, qui n'a rien perdu de sa faconde, déclenche quelques fous rires comme au bon temps de Tzek et Pido. A côté, quelqu'un d'autre entame un air une paghjella.
Caméraman, preneur de son, assistant-réalisateur, script, éclairagistes, ne perdent pas une miette de la scène, la dissèque pour la faire mieux reprendre.
L'exercice de l'escalier, n'est pourtant pas évident. Qu'importe. Le tournage se poursuit plan après plan.
Et c'est comme ça depuis quelques jours. Après Bastia, toute l'équipe est revenue à Casa Santa Catalina pour, dans la bonne humeur générale, donner du corps à cet Afrikacorse de Gérard Guerrieri produit par Aletergo films et Eric Porcher, que l'on verra sur les écrans vers la fin de l'année prochaine.
Questions à… Gérard Guerrieri
- Très jeune, je me suis mis au court-métrage dans les rues de Bastia. Petit à petit c'est devenu ma grande passion et aujourd'hui mon métier.
- C'est votre troisième film ?
- Il y a eu x-Making et Fin de règne. Aujourd'hui c'est Afrikacorse.
- Quelle a été la carrière des deux premiers ?
- Ils ont connu des passages télé, ils sont passés dans les festivals mais ils n'ont pas eu vraiment de grande diffusion. Il est vrai que je n'ai pas traité des sujets faciles. L'un parfait de la sexualité à travers le tournage d'un film porno à Bastia. L'autre, qui se situait dans le futur, racontait le parcours d'un nationaliste un peu extrême qui prend le pouvoir. Deux sujets qui ne sont pas, à priori, faciles à aborder par rapport à la société.
- Et Afrikacorse ?
- On est un peu plus dans le pittoresque. C'est un peu un mélange entre La grande vadrouille et Austin Powers. Le film montre certains travers et certaines qualités qui sont en nous de toute façon dans laquelle s'implique aussi l'histoire officielle avec un H.
- Avec un peu de local aussi : le maire, le notaire ?
- Chacun est représenté. Et puis il y a les trois frères qui sont les principaux personnages de l'histoire. Trois frères bien représentatifs d'un style de corses particuliers : le militaire, l'agriculteur, l'intellectuel.
- Qu'est ce qui vous pousse à faire ce métier?
- Du fait que l'on n'est aidé par personne, il y a, c'est vrai, une certaine forme suicidaire à le pratiquer. Mais l'envie de raconter certaines histoires est tellement forte… Pour moi qui ait une formation d'archéologue, ce film était l'occasion d'émettre une nouvelle théorie sur le trésor de Rommel. Plutôt que d'écrire un livre documentaire, je préfère faire une fiction, plutôt dans la comédie, qui apporte un nouvel éclairage sur le sujet. Ce film est aussi une manière de se faire affronter deux périodes : celle de l'occupation et des années 70 assez paradoxales… Elles s'affrontent complètement dans ce film à travers ce fait-divers historique.
- Vous trouvez des producteurs ?
- Pas beaucoup. En plus nous ne sommes pas vraiment aidés, comme je vous le disais. Mais il y a encore des gens qui, heureusement, acceptent de nous donner la main.
- Votre prochain film ?
- Aucune idée. Il y a d'abord celui-ci à terminer.
Afrikacorse, le synopsis
Corse 1974 : A la suite du décès de leur mère, trois frères, Brutus, Anto et Mathurin, nés dans une période trouble de la guerre, et dont aucun des actes de naissance n'est répertorié, apprennent lors de l'ouverture testamentaire que l'un d'eux est né d'une relation illégitime avec un officier SS. Celui-ci seul aura droit à la part de son père, à savoir le trésor de Rommel, dont la mère prétend être la seule à connaître l'emplacement exact.
Le nom du fils en question n'étant pas mentionné dans le testament, le notaire se voit donc chargé d'enquêter et de retrouver le descendant de l’officier SS. Pour cela il est secondé par Von Gruebenstadt, un attaché de l'ambassade de RDA. Pris au dépourvus, les trois frères se livrent une guerre sans merci, à qui est le plus "digne" d'être apparenté au pangermanisme. Cela ne va pas sans mal, sachant que Brutus est un fier et valeureux combattant de l'armée française, Anto est membre du parti communiste, et Mathurin s'apprête à célébrer son mariage avec une riche héritière israélite…
Ajouter à tout cela qu'un groupuscule néo-nazi schismatique s'intéresse de très près à l'affaire…
Les Comédiens
Michel FERRACCI - Brutus :
Pierre ANTONETTI - Le Notaire
Jacques LEPORATI - Anto
Gérard GUERRIERI - Mathurin
Fabien JEGOUDEZ - Von Gruebenstadt
Don Pierre SALASCA - Herr Oberst
Lucie PELTIER - Geneviève
Xin WANG - Marie-Chong
Edéa DARCQUE - Bowanga
Sarah-Laure ESTRAGNAT - Mère jeune
Corine ORSONI - Simone
Pierre Laurent SANTELLI - Rastucci
Elisabeth RETALI - Daniella
Gray ORSATELLI - Jeune résistant
Robert ARCHIAPATI - le Maire
Frédéric de Rocca Sera - Camarade communiste.
Lucile DELANE - Petula.