Jean-Marie Poli n’est pas le genre de dirigeant et militant à s’emporter, bien au contraire. Pourtant, hier, lors de cette conférence de presse qu’il a donnée en présence d’André Paccou, président de la LDH, Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, Norbert Pancrazi, directeur de cabinet du président du Conseil Exécutif, Laura Poli, Petr’Anto Tomasi et plusieurs militants, il s’est quelque peu emporté par la position de l’Etat devant les revendications affichées depuis des années sur l’amnistie des prisonniers politiques corses : « c’est dégueulasse » a-t-il simplement déclaré !
« Nous regrettons vivement que le Ministre de la Justice et le Garde des Sceaux ne soient pas du déplacement avec les autres Ministres car il savent mieux que personne que le problème corse est central, majeur, et que la majorité des Corses s’est exprimée favorablement sur ce sujet de l’amnistie. Nous continuerons donc sur ce qui ne va pas dans le bons sens. Nous sommes dans l’attente de cette réponse de la part de M. Valls et nous serions déçus de ne pas échanger prochainement avec lui. »
Le cas de Paul Istria
Jean-Marie Poli a poursuivi son intervention en rappelant que pour le rapprochement politique des prisonniers politiques, le compte n’y était pas : « Il en reste encore beaucoup qui ont le droit de rentrer, mais il ne se passe absolument rien. Nos revendications n’aboutissent jamais. Même chose pour les assignés à résidence dont la situation ne s’améliore pas alors même que toutes les garanties sont représentées. Nous ne comprenons pas ce genre de comportement vis-à-vis des familles et de l’état dans lequel se trouvent certains prisonniers, à l’image de J.P. Cesari qui n’est toujours pas rapatrié en Corse. »
Le porte-parole de l’Associu Sulidarità a évoqué le cas de Paul Istria, dont on connaît la situation depuis son incarcération. Il aurait du bénéficier de la conditionnelle en août 2014 mais elle lui a été refusée. Une deuxième demande a été faite en décembre 2015 mais elle a été de nouveau refusée alors que le dossier de réinsertion était complet ; son futur employeur a même été interrogé mais le juge d’application des peines a estimé qu’il s’agissait là de complaisance. Même chose pour ce qui est de sa résidence (il devait être hébergé chez sa sœur) mais le juge n’a rien voulu entendre. Et Jean-Marie Poli d’ajouter :
« Une troisième demande a été faite en mars dernier et cette fois, malgré l’accord du juge, le procureur a fait appel de cette décision. Je vous laisse imaginer le désarroi de la famille de Paul Istria et les conséquences que cela entraîne alors que le 30 juin correspond à sa libération. A Paris, on évoque les vacances judiciaires et l’impossibilité de prendre une décision. Que penser d’un tel comportement, d’une telle justice, de ce traitement scandaleux, inique… C’est inacceptable dans une démocratie. Dans ces conditions, Paul Istria demande à aller au bout de sa peine plutôt que d’entretenir un si long suspense… »
Manifestation lundi devant la CTC
André Paccou, le président de la LDH estime que les problèmes continuent et durent, que l’on ajoute du temps au temps et qu’il serait temps que les choses évoluent : « Le gouvernement doit prendre une fois pour toute ce dossier à bras-le-corps et que les affaires politiques ne deviennent pas des affaires judiciaires afin que l’on s’installe dans une paix durable. Nous attendons des réponses concrètes sur le respect du droit et des résolutions sur l’amnistie. Nos deux associations ont demandé à rencontrer le ministre pour tenter de résoudre ces problèmes non pas par des rapports de force mais par le dialogue afin qu’au sortir de cette entrevue, nous puissions construire un processus de paix durable. »
L’Associu Sulidarità et la LHD en appellent à la population et au rassemblement ce lundi à partir de 10 heures devant les grilles de l’Assemblée de Corse. Un rassemblement dans la dignité, dans le calme.
« Nous regrettons vivement que le Ministre de la Justice et le Garde des Sceaux ne soient pas du déplacement avec les autres Ministres car il savent mieux que personne que le problème corse est central, majeur, et que la majorité des Corses s’est exprimée favorablement sur ce sujet de l’amnistie. Nous continuerons donc sur ce qui ne va pas dans le bons sens. Nous sommes dans l’attente de cette réponse de la part de M. Valls et nous serions déçus de ne pas échanger prochainement avec lui. »
Le cas de Paul Istria
Jean-Marie Poli a poursuivi son intervention en rappelant que pour le rapprochement politique des prisonniers politiques, le compte n’y était pas : « Il en reste encore beaucoup qui ont le droit de rentrer, mais il ne se passe absolument rien. Nos revendications n’aboutissent jamais. Même chose pour les assignés à résidence dont la situation ne s’améliore pas alors même que toutes les garanties sont représentées. Nous ne comprenons pas ce genre de comportement vis-à-vis des familles et de l’état dans lequel se trouvent certains prisonniers, à l’image de J.P. Cesari qui n’est toujours pas rapatrié en Corse. »
Le porte-parole de l’Associu Sulidarità a évoqué le cas de Paul Istria, dont on connaît la situation depuis son incarcération. Il aurait du bénéficier de la conditionnelle en août 2014 mais elle lui a été refusée. Une deuxième demande a été faite en décembre 2015 mais elle a été de nouveau refusée alors que le dossier de réinsertion était complet ; son futur employeur a même été interrogé mais le juge d’application des peines a estimé qu’il s’agissait là de complaisance. Même chose pour ce qui est de sa résidence (il devait être hébergé chez sa sœur) mais le juge n’a rien voulu entendre. Et Jean-Marie Poli d’ajouter :
« Une troisième demande a été faite en mars dernier et cette fois, malgré l’accord du juge, le procureur a fait appel de cette décision. Je vous laisse imaginer le désarroi de la famille de Paul Istria et les conséquences que cela entraîne alors que le 30 juin correspond à sa libération. A Paris, on évoque les vacances judiciaires et l’impossibilité de prendre une décision. Que penser d’un tel comportement, d’une telle justice, de ce traitement scandaleux, inique… C’est inacceptable dans une démocratie. Dans ces conditions, Paul Istria demande à aller au bout de sa peine plutôt que d’entretenir un si long suspense… »
Manifestation lundi devant la CTC
André Paccou, le président de la LDH estime que les problèmes continuent et durent, que l’on ajoute du temps au temps et qu’il serait temps que les choses évoluent : « Le gouvernement doit prendre une fois pour toute ce dossier à bras-le-corps et que les affaires politiques ne deviennent pas des affaires judiciaires afin que l’on s’installe dans une paix durable. Nous attendons des réponses concrètes sur le respect du droit et des résolutions sur l’amnistie. Nos deux associations ont demandé à rencontrer le ministre pour tenter de résoudre ces problèmes non pas par des rapports de force mais par le dialogue afin qu’au sortir de cette entrevue, nous puissions construire un processus de paix durable. »
L’Associu Sulidarità et la LHD en appellent à la population et au rassemblement ce lundi à partir de 10 heures devant les grilles de l’Assemblée de Corse. Un rassemblement dans la dignité, dans le calme.
La lettre de Gilles Simeoni
Actuellement en déplacement, Gilles Simeoni, comme chacun sait, suit de très près cette situation des prisonniers. Il a d’ailleurs adressé un long courrier au Premier Ministre.
« J’appelle solennellement votre attention sur la situation des prisonniers politiques corses. Je sais que vous considérez que cette catégorie n’existe pas en droit français mais je vous précise que j’entends par « prisonniers politiques corses » les personnes originaires de l’île actuellement détenues pour des faits commis pour des raisons politiques, infractions relevant du régime dit « de terrorisme. »
Ainsi définis, il me semble incontestable qu’il existe des « prisonnier politiques corses » et ce d’autant mieux que si la notion est introuvable dans le code de procédure pénale, cette catégorie de détenus se voit appliquer en droit pénal et pénitentiaire, des mesures exorbitantes du droit commun : non-application des règles de rapprochement, appel systématique du Parquet en matière d’application des peines, régime particulier de détention…
La situation et le sort de ces détenus sont, incontestablement, une composante à part entière de la situation politique en Corse. Faisant partie du problème, les prisonniers font et feront nécessairement partie de la solution. »
Le président de Conseil Exécutif de rappeler que la situation politique corse est caractérisée par le retour à la paix civile
et un dialogue politique démocratique apaisé. Il rappelle également la fin du FLNC : « La Corse est en train de tourner la page d’un conflit politique. Chacun doit prendre sa part à des efforts à consacrer à cette entreprise : La Corse bien sûr mais aussi l’Etat qui à son tour doit faire des gestes politiques forts. »
Il conclue : « Les gestes que vous pourrez faire en ce sens sont attendus et espérés par une très grande majorité de Corses. Ils sont légitimes, conformes au droit positif et ne peuvent objectivement alimenter ni douleur, ni incompréhension ou polémique. Ils sont enfin de nature à consolider de façon irréversible le climat d’apaisement et de dialogue auquel nous sommes tous attachés et dont la Corse et l’Etat ont besoin. »
J.-F. V.
« J’appelle solennellement votre attention sur la situation des prisonniers politiques corses. Je sais que vous considérez que cette catégorie n’existe pas en droit français mais je vous précise que j’entends par « prisonniers politiques corses » les personnes originaires de l’île actuellement détenues pour des faits commis pour des raisons politiques, infractions relevant du régime dit « de terrorisme. »
Ainsi définis, il me semble incontestable qu’il existe des « prisonnier politiques corses » et ce d’autant mieux que si la notion est introuvable dans le code de procédure pénale, cette catégorie de détenus se voit appliquer en droit pénal et pénitentiaire, des mesures exorbitantes du droit commun : non-application des règles de rapprochement, appel systématique du Parquet en matière d’application des peines, régime particulier de détention…
La situation et le sort de ces détenus sont, incontestablement, une composante à part entière de la situation politique en Corse. Faisant partie du problème, les prisonniers font et feront nécessairement partie de la solution. »
Le président de Conseil Exécutif de rappeler que la situation politique corse est caractérisée par le retour à la paix civile
et un dialogue politique démocratique apaisé. Il rappelle également la fin du FLNC : « La Corse est en train de tourner la page d’un conflit politique. Chacun doit prendre sa part à des efforts à consacrer à cette entreprise : La Corse bien sûr mais aussi l’Etat qui à son tour doit faire des gestes politiques forts. »
Il conclue : « Les gestes que vous pourrez faire en ce sens sont attendus et espérés par une très grande majorité de Corses. Ils sont légitimes, conformes au droit positif et ne peuvent objectivement alimenter ni douleur, ni incompréhension ou polémique. Ils sont enfin de nature à consolider de façon irréversible le climat d’apaisement et de dialogue auquel nous sommes tous attachés et dont la Corse et l’Etat ont besoin. »
J.-F. V.