Cap sur l’innovation et sur le numérique à visage humain au Fab Lab de Corte

Encourager le travail collaboratif et permettre l’accès à des outils de production numérique : voici les deux principaux objectifs du concept de FabLab. Une idée qui a germé en 2001 dans l’esprit du professeur-physicien Neil Gershenfeld. Un moment défendu par l’association A Rinascita, c’est finalement Vannina Bernard Leoni, directrice de la Fondation de l’université, qui a relayé et installé le concept dans la cité paoline. « J’ai été notamment aidée par Michela Aragni et Laura Ferrandini, deux jeunes cortenaises, l’une designer, l’autre à la tête d’une entreprise mettant en valeur les créateurs locaux. Le principal but était de mettre à disposition du public et des professionnels des outils de production, explique la présidente de la fondation. Il y a tellement de savoir faire et de matériaux à redécouvrir et ce, afin qu’un nouvel artisanat corse fasse son apparition. »
 

La semaine d’inauguration qui s’est déroulée du 8 au 13 février a permis de découvrir ce lieu, à la décoration colorée, résolument moderne et épurée. Les premières fabrications du Fab Lab y sont exposées alliant design et inventivité. 700 personnes ont ainsi pu faire leurs premiers pas au sein de ce temple de l’innovation.
Parmi eux : scolaires, étudiants, artistes et artisans, ou encore des cortenais curieux de découvrir le nouveau visage du Palazzu.
Parmi les figures de la ville, celle de Joseph Fabiani, trésorier du club d’aéromodélisme du centre corse. Lui et ses collègues viennent au Fab Lab afin de découper les pièces de leurs drones, à savoir un aéronef sans pilote.  « En utilisant des outils numériques tels que la fraiseuse numérique ou la découpe laser, c’est beaucoup plus facile qu’au cuteur », sourit Daniel Martino, membre du club qui fait voler ces machines tous les dimanches sur l’aérodrome de Corte.
À quelques mètres de lui, un chef d’entreprises bastiais examine une des machines qui pourrait bien lui permettre de construire les prototypes d’un produit design qu’il souhaite commercialiser à grande échelle. Pas moins de 7 machines sont à la disposition du public. « En plus de ces machines, il y a l'atelier d'outillage traditionnel et l'atelier électronique », souligne Vannina Bernard Leoni.  Cela représente 100 000 euros d’investissement financé à 50% par le mécénat des entreprises corses, l’autre moitié provenant des Fonds européen de développement régional (FEDER). » 

L’emploi du temps du Fab Lab est dorénavant chargé avec six jours d’ouverture par semaine, de 9 à 19 heures. « Le lundi et le mardi sont dédiés à la fac et aux étudiants, le mercredi et jeudi aux professionnels, le vendredi et samedi au grand public », énumère Vannina Bernard Leoni. Se pose alors la question du système économique d’un tel concept. « Vis à vis de la faculté et de la ville, le FabLab représente un outil qui assure une mission de service public", explique la responsable. C’est plutôt du coté des professionnels qu’il se positionne comme un prestataire de services.»  S’il parie sur les machines et la formation du public à leur utilisation, le Fab Lab mise également sur l’espace de coworking qui a été prévu au cœur du Palazzu. Un grand bureau avec un accès internet, ouvert à tous, quelque soit le secteur d’activité. Un espace de travail partagé, mais aussi un lieu favorisant l'échange et l'ouverture.  « Vous y trouvez tous les logiciels pros, une salle de réunion et de visio-conférence ainsi qu’un canapé souligne Alexandra Pagni, responsable du coworking. Car le but est de faire se conjuguer les savoirs sur le long terme. Brasser les compétences et les profils autour de la technologie, c’est bien l’enjeu ! » témoigne David Ben Haim, cortenais et fondateur d’un FabLab sur Marseille. Tous les espoirs sont donc permis dans ces 350m2 tout fraichement réaménagés par les soins de l’université de Corse. Cette dernière a également crée deux postes ( un d'ingénieur et un de technicien) dédiés à cet espace.
« Le FabLab va s’inscrire au cœur du développement de la Corse, assure Paul-Marie Romani, le président de l’Université de Corse, ébahi par « ce qui a été réalisé en si peu de temps ». Pour ce dernier, cet espace est dédié au retour du « goût du métier », « on s’adresse à une catégorie d’acteurs qui ont un avenir certain », commente le président. Des outils dernière génération donc, et l’attente confiante d’une synergie insulaire, le Fab Lab a de sérieux atouts pour réussir son pari. 

En savoir + :
fablab.universita.corsica

A fundazione chi hè? 

A fundazione di l'università hè u locu induve si face a leia trà l'attori economichi, a furmazione è a ricerca. Hè cusì chì u Fab Lab di Corti hè natu cum'è d'altri prughjetti chì t'anu cum'è scopu l'apertura à u stranieru, l'intrapresa o u design.