Les présidents des deux assemblées, Jean-Guy Talamoni pour la Corse et Gianfranco Ganau pour la Sardaigne, ont signé, le 28 avril à Cagliari, le pacte commun de partenariat entérinant la création d'une Consulta sardo-corsa.
Le vent de l’histoire a soufflé, ce 28 avril, sur le Conseil régional de Sardaigne qui recevait une délégation de l’Assemblée de Corse pour une session extraordinaire où les représentants des deux assemblées ont siégé ensemble et voté une déclaration commune ratifiant la création d’une « Consulta sardo-corsa ». Emmenés par le président de l’Assemblée, Jean-Guy Talamoni, les présidents des groupes politiques corses avaient été conviés pour entériner « u pattu corso-sarde », la concrétisation enfin effective d’une volonté de coopération vieille de plusieurs décennies. Les représentants des groupes nationalistes, Hyacinthe Vanni, vice-président de l’Assemblée de Corse et représentant de la Commission des finances, Anne-Laure Santucci représentant l’Exécutif et Marie-Hélène Casanova Servas pour Femu a Corsica, Petr’Antone Tomasi pour Corsica Libera, mais aussi Maria Guidicelli pour Prima a Corsica, ont fait le déplacement. La droite, l’Extrême-droite et le Front de Gauche, qui ont cosigné la déclaration, ont boudé le voyage. Etait également présent le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci.
Un jour symbolique
Historique et symbolique, la journée le fut à plus d’un titre. D’abord, la date décidée par les Sardes. Le 28 avril est le jour de leur fête nationale, « Sa Die de sa Sardegna », qui commémore l’insurrection populaire de 1794 contre les Piémontais, l’injustice du gouvernement et du vice-roi qui fut chassé de l’île. Pour le pouvoir autonome sarde, elle symbolise, aujourd’hui, comme hier, la volonté d’émancipation des peuples de la tutelle des Etats centraux. « Ce jour symbolique de l’orgueil sarde est le souvenir d’un parcours encore incomplet, qui trouve ses racines les plus profondes dans la recherche de l’autonomie et dans sa volonté d’aboutir à la pleine reconnaissance de la souveraineté et de l’autodétermination du peuple sarde. Une souveraineté moderne, compatible avec les principes qui fondent l’Europe des peuples et qui caractérisent un fédéralisme démocratique moderne », affirme le président du Conseil régional de Sardaigne, Gianfranco Ganau, dans son allocution d’ouverture. Un symbole qu’agrée le nouveau pouvoir nationaliste corse dont l’un des premiers actes a été de se tourner vers l’île voisine et sœur de la Sardaigne pour créer un front commun contre leurs Etats respectifs en vue de peser sur Bruxelles.
Un geste de confiance
Le symbole, également, en pré-ouverture de la session, avec le drapeau sarde offert aux Corses, lors de l’échange des cadeaux entre les deux présidents. « Nous ne l’offrons pas à tout le monde, c’est un geste de confiance que nous vous faisons », assure Gianfranco Ganau à Jean-Guy Talamoni qui offre, en retour, trois ouvrages historiques sur les relations corso-sardes, Napoléon et Pascal Paoli. L’histoire parallèle des deux îles « jumelles », qui ont livré, chacune dans leur coin, des luttes souvent identiques pour sauvegarder leur liberté, leur indépendance, leur identité, leur culture, leur langue, développé leur économie…, a été longuement évoqué par tous les intervenants, lors de la session qui a suivi. Une session qui se voulait formellement historique et symbolique avec les deux présidents se partageant le perchoir, la représentante du Conseil exécutif de Corse assise sur les bancs des assesseurs sardes et les élus des deux îles siégeant dans le même hémicycle.
Un jour symbolique
Historique et symbolique, la journée le fut à plus d’un titre. D’abord, la date décidée par les Sardes. Le 28 avril est le jour de leur fête nationale, « Sa Die de sa Sardegna », qui commémore l’insurrection populaire de 1794 contre les Piémontais, l’injustice du gouvernement et du vice-roi qui fut chassé de l’île. Pour le pouvoir autonome sarde, elle symbolise, aujourd’hui, comme hier, la volonté d’émancipation des peuples de la tutelle des Etats centraux. « Ce jour symbolique de l’orgueil sarde est le souvenir d’un parcours encore incomplet, qui trouve ses racines les plus profondes dans la recherche de l’autonomie et dans sa volonté d’aboutir à la pleine reconnaissance de la souveraineté et de l’autodétermination du peuple sarde. Une souveraineté moderne, compatible avec les principes qui fondent l’Europe des peuples et qui caractérisent un fédéralisme démocratique moderne », affirme le président du Conseil régional de Sardaigne, Gianfranco Ganau, dans son allocution d’ouverture. Un symbole qu’agrée le nouveau pouvoir nationaliste corse dont l’un des premiers actes a été de se tourner vers l’île voisine et sœur de la Sardaigne pour créer un front commun contre leurs Etats respectifs en vue de peser sur Bruxelles.
Un geste de confiance
Le symbole, également, en pré-ouverture de la session, avec le drapeau sarde offert aux Corses, lors de l’échange des cadeaux entre les deux présidents. « Nous ne l’offrons pas à tout le monde, c’est un geste de confiance que nous vous faisons », assure Gianfranco Ganau à Jean-Guy Talamoni qui offre, en retour, trois ouvrages historiques sur les relations corso-sardes, Napoléon et Pascal Paoli. L’histoire parallèle des deux îles « jumelles », qui ont livré, chacune dans leur coin, des luttes souvent identiques pour sauvegarder leur liberté, leur indépendance, leur identité, leur culture, leur langue, développé leur économie…, a été longuement évoqué par tous les intervenants, lors de la session qui a suivi. Une session qui se voulait formellement historique et symbolique avec les deux présidents se partageant le perchoir, la représentante du Conseil exécutif de Corse assise sur les bancs des assesseurs sardes et les élus des deux îles siégeant dans le même hémicycle.
Une nouvelle gouvernance
Le symbole, encore, dans la belle unanimité affichée, tant au niveau de l’émotion, de la satisfaction et de l’ardeur à construire un véritable pont entre les deux îles. « Îles sœurs par leur géographie, Corse et Sardaigne vivent, depuis des années, dans deux solitudes. Notre présence dans votre Parlement est un signe de notre volonté commune d’inscrire nos îles et nos peuples dans un autre rapport d’amitié, de coopération culturelle, environnementale, économique et politique. Nous sommes, aujourd’hui, ici pour construire un pont entre nos deux îles et un autre allant jusqu’à Bruxelles… Le vote de ce pacte corso-sarde est un pas symbolique vers la construction d’une nouvelle gouvernance. Nous devons défendre, ensemble, un statut des îles de la Méditerranée. Il conviendra d’identifier les sujets dans lesquels nos intérêts communs convergent afin de nous adresser ensemble aux autorités européennes », résume Jean-Guy Talamoni.
Finie la solitude !
« Le temps de la solitude est fini. Est arrivé le temps de décider avec courage de notre destin et de notre futur », répond, en écho, Pietro Zanchetta, président du groupe de gauche Cristiano populari socialisti. L’élu de la Magdalena, qui s’est exprimé en gallurese, la langue du Nord de la Sardaigne, dérivée du corse, cite en exemple la coopération sur le Parc marin de Bonifacio : « Une richesse pour nos deux régions, que nous devons gérer ensemble, en autonomie de Rome et de Paris ».
Un exemple repris, côté corse, par Maria Guidicelli qui insiste, pour sa part, sur les problématiques sociales et environnementales, communes aux deux îles. « Nous avons à partager des similitudes qui vont au-delà des similitudes géographiques et des contraintes communes. Nous avons fait le constat de problématiques prégnantes et partagées. Pour mieux les défendre, il faut être solidaire et parler d’une seule voix, notamment vis-à-vis de l’Union européenne. Ce Conseil corso-sarde est, avant tout, un espace de travail qui va analyser un certain nombre de sujets et proposer un certain nombre de moyens pour les défendre ensemble ».
Des destins liés
L’enthousiasme est très grand chez les Nationalistes sardes qui voient, dans ce partenariat, l’émergence d’une alternative politique fructueuse. « L’émotion ne nait pas seulement de l’importance solennelle de l’événement, mais par-dessus tout de la volonté, qui s’affiche clairement, pour la première fois dans notre histoire, de décider, de manière concertée et unanime, de tracer un chemin commun entre nos deux peuples qui, même s’ils sont frères de sang, n’ont jamais eu la possibilité de construire ensemble leur destin. Il est quasiment incompréhensible que, jusqu’à aujourd'hui, nous n’avons pas véritablement compris à quel point nous sommes liés », commente Paolo Zedda, vice-président du groupe Soberania e Indipendentzia.
Pourtant, rappelle Marie-Hélène Casanova Servas, cette volonté de coopération est une vieille revendication des Nationalistes corses. « Depuis plusieurs années, nous affichons, à Femu a Corsica, une volonté claire de rapprochement et de collaboration qui, aujourd’hui, commence à se concrétiser. Nous affirmions, alors, que la collaboration de nos deux îles pouvait apporter plus de poids et de force aux discussions avec les institutions européennes. Nous proposions d’organiser un lobbying commun pour faire valoir la spécificité du territoire régional et la condition de l’insularité afin de garantir la prise en compte du fait insulaire et méditerranéen. Nous avons, aujourd’hui, la garantie que nos souhaits sont en bonne voie d’être exaucés ».
Le symbole, encore, dans la belle unanimité affichée, tant au niveau de l’émotion, de la satisfaction et de l’ardeur à construire un véritable pont entre les deux îles. « Îles sœurs par leur géographie, Corse et Sardaigne vivent, depuis des années, dans deux solitudes. Notre présence dans votre Parlement est un signe de notre volonté commune d’inscrire nos îles et nos peuples dans un autre rapport d’amitié, de coopération culturelle, environnementale, économique et politique. Nous sommes, aujourd’hui, ici pour construire un pont entre nos deux îles et un autre allant jusqu’à Bruxelles… Le vote de ce pacte corso-sarde est un pas symbolique vers la construction d’une nouvelle gouvernance. Nous devons défendre, ensemble, un statut des îles de la Méditerranée. Il conviendra d’identifier les sujets dans lesquels nos intérêts communs convergent afin de nous adresser ensemble aux autorités européennes », résume Jean-Guy Talamoni.
Finie la solitude !
« Le temps de la solitude est fini. Est arrivé le temps de décider avec courage de notre destin et de notre futur », répond, en écho, Pietro Zanchetta, président du groupe de gauche Cristiano populari socialisti. L’élu de la Magdalena, qui s’est exprimé en gallurese, la langue du Nord de la Sardaigne, dérivée du corse, cite en exemple la coopération sur le Parc marin de Bonifacio : « Une richesse pour nos deux régions, que nous devons gérer ensemble, en autonomie de Rome et de Paris ».
Un exemple repris, côté corse, par Maria Guidicelli qui insiste, pour sa part, sur les problématiques sociales et environnementales, communes aux deux îles. « Nous avons à partager des similitudes qui vont au-delà des similitudes géographiques et des contraintes communes. Nous avons fait le constat de problématiques prégnantes et partagées. Pour mieux les défendre, il faut être solidaire et parler d’une seule voix, notamment vis-à-vis de l’Union européenne. Ce Conseil corso-sarde est, avant tout, un espace de travail qui va analyser un certain nombre de sujets et proposer un certain nombre de moyens pour les défendre ensemble ».
Des destins liés
L’enthousiasme est très grand chez les Nationalistes sardes qui voient, dans ce partenariat, l’émergence d’une alternative politique fructueuse. « L’émotion ne nait pas seulement de l’importance solennelle de l’événement, mais par-dessus tout de la volonté, qui s’affiche clairement, pour la première fois dans notre histoire, de décider, de manière concertée et unanime, de tracer un chemin commun entre nos deux peuples qui, même s’ils sont frères de sang, n’ont jamais eu la possibilité de construire ensemble leur destin. Il est quasiment incompréhensible que, jusqu’à aujourd'hui, nous n’avons pas véritablement compris à quel point nous sommes liés », commente Paolo Zedda, vice-président du groupe Soberania e Indipendentzia.
Pourtant, rappelle Marie-Hélène Casanova Servas, cette volonté de coopération est une vieille revendication des Nationalistes corses. « Depuis plusieurs années, nous affichons, à Femu a Corsica, une volonté claire de rapprochement et de collaboration qui, aujourd’hui, commence à se concrétiser. Nous affirmions, alors, que la collaboration de nos deux îles pouvait apporter plus de poids et de force aux discussions avec les institutions européennes. Nous proposions d’organiser un lobbying commun pour faire valoir la spécificité du territoire régional et la condition de l’insularité afin de garantir la prise en compte du fait insulaire et méditerranéen. Nous avons, aujourd’hui, la garantie que nos souhaits sont en bonne voie d’être exaucés ».
Une histoire à écrire
Des souhaits uniment partagés d’un bord à l’autre des échiquiers politiques des deux îles, mais dont la droite sarde s’est emparée pour entamer un vibrant et surprenant plaidoyer en faveur de la liberté, de la langue, de l’autonomie et du droit à l’autodétermination des peuples. « Il est indispensable de maintenir vifs le sentiment de liberté et d’autodétermination qui est dans l’âme de chaque Sarde, comme dans l’âme du peuple corse… Au moment où nous assistons à une offensive néo-centralisatrice sans précédent de la part du gouvernement italien qui veut, non seulement réduire, mais éliminer notre autonomie et notre spécificité au nom d’un pseudo-intérêt national, nous avons le devoir de réagir et d’unir nos forces pour défendre notre identité, notre histoire, notre culture et notre langue ! », s’est écrié Pietro Pittalis, le président du groupe Forza Italia Sardegna, le mouvement très libéral de Silvio Berlusconi. Appelant à une Europe des peuples, il estime que la coopération entre les deux îles, à l’intérieur de l’espace européen, est un moyen « d’écrire l’histoire sans la subir ». Prônant la constitution d’une macro-région, d’une plateforme commune pour peser sur Bruxelles, l’élu de droite conclut en citant le poète Don Pierre De Mari, « Si noi lascemu more ‘a nostra lingua ‘a nostra razza murarà cun ella ». De quoi laisser pantois et rêveurs les Nationalistes corses !
Une seule route
Une macro-région à laquelle aspire également Giuseppe Meloni, président du groupe Partito Democratico, et à laquelle il intègre les îles Baléares. Pour lui, l’enjeu est essentiellement économique, environnemental, culturel et linguistique. « Nous ne vendons pas des voitures. Nous vendons la mer, le soleil, la campagne et notre nourriture. C’est pourquoi nous devons renforcer nos liens d’amitié et construire des coopérations inter-frontalières ».
L’idée d’une euro-région méditerranéenne est reprise par Anne-Laure Santucci qui explique que le malheur des deux îles est d’avoir eu longtemps « des significations extérieures plus grandes que leur réalité propre ». Mais, pour la représentante de l’Exécutif corse, le ciment du rapprochement doit être, avant tout, politique. « Le Conseil corso-sarde sera la matrice du rapprochement et de l’émancipation de nos îles sœurs dans la perspective d’une construction plus grande encore, celle d’une euro-région méditerranéenne. Le but est d’initier une ère nouvelle pour donner vie à un avenir commun. Nos deux îles veulent choisir leur destin, écrire elles-mêmes les pages de leur propre histoire, une histoire écrite à deux mains, en deux langues, mais pour tracer une seule route ».
Des souhaits uniment partagés d’un bord à l’autre des échiquiers politiques des deux îles, mais dont la droite sarde s’est emparée pour entamer un vibrant et surprenant plaidoyer en faveur de la liberté, de la langue, de l’autonomie et du droit à l’autodétermination des peuples. « Il est indispensable de maintenir vifs le sentiment de liberté et d’autodétermination qui est dans l’âme de chaque Sarde, comme dans l’âme du peuple corse… Au moment où nous assistons à une offensive néo-centralisatrice sans précédent de la part du gouvernement italien qui veut, non seulement réduire, mais éliminer notre autonomie et notre spécificité au nom d’un pseudo-intérêt national, nous avons le devoir de réagir et d’unir nos forces pour défendre notre identité, notre histoire, notre culture et notre langue ! », s’est écrié Pietro Pittalis, le président du groupe Forza Italia Sardegna, le mouvement très libéral de Silvio Berlusconi. Appelant à une Europe des peuples, il estime que la coopération entre les deux îles, à l’intérieur de l’espace européen, est un moyen « d’écrire l’histoire sans la subir ». Prônant la constitution d’une macro-région, d’une plateforme commune pour peser sur Bruxelles, l’élu de droite conclut en citant le poète Don Pierre De Mari, « Si noi lascemu more ‘a nostra lingua ‘a nostra razza murarà cun ella ». De quoi laisser pantois et rêveurs les Nationalistes corses !
Une seule route
Une macro-région à laquelle aspire également Giuseppe Meloni, président du groupe Partito Democratico, et à laquelle il intègre les îles Baléares. Pour lui, l’enjeu est essentiellement économique, environnemental, culturel et linguistique. « Nous ne vendons pas des voitures. Nous vendons la mer, le soleil, la campagne et notre nourriture. C’est pourquoi nous devons renforcer nos liens d’amitié et construire des coopérations inter-frontalières ».
L’idée d’une euro-région méditerranéenne est reprise par Anne-Laure Santucci qui explique que le malheur des deux îles est d’avoir eu longtemps « des significations extérieures plus grandes que leur réalité propre ». Mais, pour la représentante de l’Exécutif corse, le ciment du rapprochement doit être, avant tout, politique. « Le Conseil corso-sarde sera la matrice du rapprochement et de l’émancipation de nos îles sœurs dans la perspective d’une construction plus grande encore, celle d’une euro-région méditerranéenne. Le but est d’initier une ère nouvelle pour donner vie à un avenir commun. Nos deux îles veulent choisir leur destin, écrire elles-mêmes les pages de leur propre histoire, une histoire écrite à deux mains, en deux langues, mais pour tracer une seule route ».
Une espérance renouvelée
Clôturant les discours des présidents de groupe, Petr’Anto Tomasi insiste sur la portée humaine et politique de l’événement : « C'est, pour nous, un honneur d'être ici aujourd'hui. En nous accueillant vous nous avez offert ce que vous avez de plus précieux : votre langue, vos langues, et c'est avec une grande joie que nous avons écouté vos interventions en gallurese et en maddaleninu, variétés si proches de notre propre langue. Vous nous avez offert vos chants, vos balli. Vous nous avez offert de fêter ensemble votre fête nationale Sa Die de sa Sardigna dans votre Parlement, le lieu sacré de la démocratie et du pouvoir sarde. Quant à nous, nous sommes venus ici dans la diversité de nos idées avec notre langue, un morceau de l'Assemblée de Corse, lieu sacré de notre démocratie, de notre volonté et de notre capacité à décider de notre avenir, et surtout une espérance renouvelée depuis quelques mois de voir nos deux îles coopérer et le droit des peuples à la liberté triompher ».
Une promesse tenue
Un sentiment largement partagé par Hyacinthe Vanni qui revient sur la dimension symbolique de cette journée historique : « Nous avons été profondément touchés par l’accueil très chaleureux que nous a réservé la Sardaigne. Nous avons été reçus, d’un point de vue protocolaire, comme des chefs d’Etat. Siéger, ensemble, dans une assemblée et voter une déclaration co-écrite sont des actes politiques et symboliques forts. Le pacte corso-sarde est la concrétisation de la volonté commune, partagée, exprimée par les deux Exécutifs de la Corse et de la Sardaigne de travailler ensemble dans le cadre d’un véritable partenariat stratégique méditerranéen. C’était une des promesses de campagne du président de l’Exécutif, Gilles Simeoni. Une promesse tenue. Nous rentrons, maintenant, dans la phase opérationnelle et nous allons commencer à travailler sur des dossiers concrets ».
Des enjeux similaires
La chaleur de l’accueil, l’attente et même la ferveur des élus sardes est à la hauteur de l’importance des enjeux pour deux régions traversant des difficultés économiques quasi-similaires, confrontées aux mêmes graves problématiques qu’elles n’arrivent pas à résoudre, enlisées, toutes deux, dans un rapport conflictuel avec leurs Etats respectifs. Les invectives des élus sardes contre le centralisme de Rome, qui ont fortement émaillé les discours, toutes tendances confondues, ressemblent point par point à ceux des élus corses contre Paris. Parfois sur les mêmes dossiers : demande de réforme institutionnelle, d’élargissement des compétences, de transfert de fiscalité, de prise en compte de la spécificité insulaire… Et les mêmes enjeux de transports, d’infrastructures, de développement économique, de dépeuplement de l’intérieur, de ressources énergétiques, de faiblesse productive, d’emploi, de défense de l’environnement, de spéculation foncière, de perte d’identité, de dévalorisation de la langue et de la culture…
Un vote unanime
C’est sur ce constat commun que s’appuie la déclaration co-écrite par les deux assemblées et co-signée par tous les groupes politiques : « Trop souvent, les deux îles ont subi des choix déterminés par des organismes extérieurs qui n’ont pas tenu compte des répercutions économiques et sociales sur les territoires, sacrifiant et annihilant leurs particularismes. Par conséquent, il est nécessaire que la Sardaigne et la Corse se mobilisent pour contribuer à stopper la voie de la centralisation des pouvoirs de la part des instances supranationales européennes. La Sardaigne et la Corse, tout en ayant d’énormes potentialités, grâce à un environnement unique, sont parmi les plus pauvres d’Europe pour le revenu par habitant ».
La déclaration a été votée à l’unanimité par tous les élus présents. Elle sera ratifiée par l’Assemblée de Corse à la prochaine session prévue fin mai. Puis, les présidents des deux assemblées ont co-signé le document entérinant la création du Conseil corso-sarde qui sera composé à parité d’élus corses et sardes. Les réunions se feront, alternativement, à Cagliari et à Ajaccio. La première Consulta devrait être convoquée avant l’été pour élaborer une méthode, des règles de fonctionnement et choisir les dossiers à traiter.
N.M.
Clôturant les discours des présidents de groupe, Petr’Anto Tomasi insiste sur la portée humaine et politique de l’événement : « C'est, pour nous, un honneur d'être ici aujourd'hui. En nous accueillant vous nous avez offert ce que vous avez de plus précieux : votre langue, vos langues, et c'est avec une grande joie que nous avons écouté vos interventions en gallurese et en maddaleninu, variétés si proches de notre propre langue. Vous nous avez offert vos chants, vos balli. Vous nous avez offert de fêter ensemble votre fête nationale Sa Die de sa Sardigna dans votre Parlement, le lieu sacré de la démocratie et du pouvoir sarde. Quant à nous, nous sommes venus ici dans la diversité de nos idées avec notre langue, un morceau de l'Assemblée de Corse, lieu sacré de notre démocratie, de notre volonté et de notre capacité à décider de notre avenir, et surtout une espérance renouvelée depuis quelques mois de voir nos deux îles coopérer et le droit des peuples à la liberté triompher ».
Une promesse tenue
Un sentiment largement partagé par Hyacinthe Vanni qui revient sur la dimension symbolique de cette journée historique : « Nous avons été profondément touchés par l’accueil très chaleureux que nous a réservé la Sardaigne. Nous avons été reçus, d’un point de vue protocolaire, comme des chefs d’Etat. Siéger, ensemble, dans une assemblée et voter une déclaration co-écrite sont des actes politiques et symboliques forts. Le pacte corso-sarde est la concrétisation de la volonté commune, partagée, exprimée par les deux Exécutifs de la Corse et de la Sardaigne de travailler ensemble dans le cadre d’un véritable partenariat stratégique méditerranéen. C’était une des promesses de campagne du président de l’Exécutif, Gilles Simeoni. Une promesse tenue. Nous rentrons, maintenant, dans la phase opérationnelle et nous allons commencer à travailler sur des dossiers concrets ».
Des enjeux similaires
La chaleur de l’accueil, l’attente et même la ferveur des élus sardes est à la hauteur de l’importance des enjeux pour deux régions traversant des difficultés économiques quasi-similaires, confrontées aux mêmes graves problématiques qu’elles n’arrivent pas à résoudre, enlisées, toutes deux, dans un rapport conflictuel avec leurs Etats respectifs. Les invectives des élus sardes contre le centralisme de Rome, qui ont fortement émaillé les discours, toutes tendances confondues, ressemblent point par point à ceux des élus corses contre Paris. Parfois sur les mêmes dossiers : demande de réforme institutionnelle, d’élargissement des compétences, de transfert de fiscalité, de prise en compte de la spécificité insulaire… Et les mêmes enjeux de transports, d’infrastructures, de développement économique, de dépeuplement de l’intérieur, de ressources énergétiques, de faiblesse productive, d’emploi, de défense de l’environnement, de spéculation foncière, de perte d’identité, de dévalorisation de la langue et de la culture…
Un vote unanime
C’est sur ce constat commun que s’appuie la déclaration co-écrite par les deux assemblées et co-signée par tous les groupes politiques : « Trop souvent, les deux îles ont subi des choix déterminés par des organismes extérieurs qui n’ont pas tenu compte des répercutions économiques et sociales sur les territoires, sacrifiant et annihilant leurs particularismes. Par conséquent, il est nécessaire que la Sardaigne et la Corse se mobilisent pour contribuer à stopper la voie de la centralisation des pouvoirs de la part des instances supranationales européennes. La Sardaigne et la Corse, tout en ayant d’énormes potentialités, grâce à un environnement unique, sont parmi les plus pauvres d’Europe pour le revenu par habitant ».
La déclaration a été votée à l’unanimité par tous les élus présents. Elle sera ratifiée par l’Assemblée de Corse à la prochaine session prévue fin mai. Puis, les présidents des deux assemblées ont co-signé le document entérinant la création du Conseil corso-sarde qui sera composé à parité d’élus corses et sardes. Les réunions se feront, alternativement, à Cagliari et à Ajaccio. La première Consulta devrait être convoquée avant l’été pour élaborer une méthode, des règles de fonctionnement et choisir les dossiers à traiter.
N.M.
La délégation corse.