La salle Prestige du Palais des Congrès d’Ajaccio était presque trop petite pour accueillir le meeting de Corsica Libera, ce mercredi soir. En effet, ce sont plus de 300 personnes qui avaient répondu à l’appel du parti nationaliste, et qui faute de places assises suffisantes se sont massées au fond de la salle, à l’écoute attentive des intervenants qui se sont succédés à la tribune.
Vannina Buresi et Jean-Marie Poli, aux commandes, ont joué les maitres de cérémonie durant toute la soirée, ayant à chaque fois quelques mots d’éloge pour qualifier le prochain intervenant. Des intervenants qui auront tous, au préalable, une pensée pour le secrétaire national du parti, Petru Paoli, incarcéré depuis près d’un an, et inscrit à la 51ème place symbolique de la liste.
Katty Bartoli, 50ème de la liste, largement plébiscitée lors de sa prise de parole, dressera quant à elle une autre liste, égrenant un à un les 18 noms des prisonniers politiques soutenus par l’Associu Sulidarità. « La paix n’est plus seulement un rêve pour notre peuple, c’est une réalité à portée de main qui se réalisera avec le retour de nos enfants sur leur terre », lancera-t-elle avant de reprendre: « Nous sommes à l’aube d’un changement majeur pour la Corse ». Petr’Antò Tomasi, appuiera : « Aujourd’hui nous avons une vraie possibilité de changer les choses dans ce pays, de commencer un travail de reconstruction nationale. Il y a cinq ans nous étions ici pour ne pas disparaître. Ce soir nous sommes ici pour gagner ».
« Nous sommes prêts à gouverner ce pays »
Evoquant les cinq années que les trois conseillers territoriaux sortants du parti ont passées à l’Assemblée, au sein de laquelle ils ont porté les idées de Corsica Libera, il enfonce le clou : « Nous sommes prêts à gouverner ce pays, à changer les choses en profondeur, à rompre avec un système qui a porté la Corse à la ruine, à ouvrir une nouvelle page, la plus belle, celle d’un développement pensé et maitrisé par les Corses ».
Laura-Maria Poli, la 4ème de la liste, fustige pour sa part l’état actuel de la Corse, attribué pour grande partie à la gestion française: « L’Etat français, depuis des siècles, ne nous a jamais considéré, ne s’est jamais intéressé au peuple corse. La preuve, la Corse française est un pays où il existe plus de 22 000 chômeurs, où les Corses ne peuvent plus accéder à la propriété, où la drogue s’est immiscée dans toutes les couches de notre société, ou notre jeunesse est contrainte à l’exil, au chômage ou au travail précaire. C’est ça l’avenir qui nous est proposé par la France ? Et nous aurions peur d’être indépendants ? Mais comment pourrions nous faire pire ! », tonne-t-elle sous des applaudissements nourris. Coupant l’herbe sous le pied à tous les détracteurs qui argueraient que Corse est trop pauvre pour être indépendante, elle poursuit : « Nous sommes un pays riche mais nous avons été mal géré depuis des décennies par ceux au pouvoir depuis 40 ans, par ceux qui aujourd’hui se représentent devant vous en arguant le changement ».
Faire le choix d’un autre modèle de développement
Le changement, celui voulu par Corsica Libera, la jeune conseillère territoriale sortante, Josepha Giacometti, en a dressé les contours ce mercredi soir : « Il faire le choix d’un autre modèle que le trio BTP, tourisme, manne virtuelle du public conduisant à un système, et miser sur la diversification de tous les secteurs d’activités », a-t-elle esquissé en rêvant à l’indépendance économique, avant que Laura-Maria Poli ne détaille : « Nous devons investir dans l’éducation, la formation, la recherche et l'innovation, dans ces domaines qui portent en germe la potentialité de la Corse afin de lutter contre la précarité, contre le clientélisme, de lutter pour l’égalité des chances mais surtout pour de l’emploi qualifiant et qualifié ». Josepha Giacometti complètera en indiquant que l’indépendance économique passe aussi par la maitrise des transports, la souveraineté énergétique ou encore la souveraineté alimentaire. « Il faut mobiliser les terres agricoles que nous avons préservé afin de produire en grande partie ce que nous consommons », développera-t-elle à propos de ce dernier point.
Autre affaire de taille pour un autre modèle de développement, la corsisation des emplois, thème cher à Corsica Libera, est à plusieurs reprises revenu dans les différentes interventions des co-listiers qui indiqueront que celle-ci peut être mise en place « dès demain ». « Nous ne pouvons plus accepter que notre jeunesse soit contrainte à l’exil pour tenter d’aspirer à une vie meilleure ou que les jeunes diplômés de l’Assemblée de Corse se retrouvent forcés d’accepter des emplois bien en deçà de leurs qualifications, que ceux qui fassent le choix de vivre sur leur terre se retrouvent forcés d’accepter des emplois précaires », dénoncera ainsi Laura-Maria Poli.
Vannina Buresi et Jean-Marie Poli, aux commandes, ont joué les maitres de cérémonie durant toute la soirée, ayant à chaque fois quelques mots d’éloge pour qualifier le prochain intervenant. Des intervenants qui auront tous, au préalable, une pensée pour le secrétaire national du parti, Petru Paoli, incarcéré depuis près d’un an, et inscrit à la 51ème place symbolique de la liste.
Katty Bartoli, 50ème de la liste, largement plébiscitée lors de sa prise de parole, dressera quant à elle une autre liste, égrenant un à un les 18 noms des prisonniers politiques soutenus par l’Associu Sulidarità. « La paix n’est plus seulement un rêve pour notre peuple, c’est une réalité à portée de main qui se réalisera avec le retour de nos enfants sur leur terre », lancera-t-elle avant de reprendre: « Nous sommes à l’aube d’un changement majeur pour la Corse ». Petr’Antò Tomasi, appuiera : « Aujourd’hui nous avons une vraie possibilité de changer les choses dans ce pays, de commencer un travail de reconstruction nationale. Il y a cinq ans nous étions ici pour ne pas disparaître. Ce soir nous sommes ici pour gagner ».
« Nous sommes prêts à gouverner ce pays »
Evoquant les cinq années que les trois conseillers territoriaux sortants du parti ont passées à l’Assemblée, au sein de laquelle ils ont porté les idées de Corsica Libera, il enfonce le clou : « Nous sommes prêts à gouverner ce pays, à changer les choses en profondeur, à rompre avec un système qui a porté la Corse à la ruine, à ouvrir une nouvelle page, la plus belle, celle d’un développement pensé et maitrisé par les Corses ».
Laura-Maria Poli, la 4ème de la liste, fustige pour sa part l’état actuel de la Corse, attribué pour grande partie à la gestion française: « L’Etat français, depuis des siècles, ne nous a jamais considéré, ne s’est jamais intéressé au peuple corse. La preuve, la Corse française est un pays où il existe plus de 22 000 chômeurs, où les Corses ne peuvent plus accéder à la propriété, où la drogue s’est immiscée dans toutes les couches de notre société, ou notre jeunesse est contrainte à l’exil, au chômage ou au travail précaire. C’est ça l’avenir qui nous est proposé par la France ? Et nous aurions peur d’être indépendants ? Mais comment pourrions nous faire pire ! », tonne-t-elle sous des applaudissements nourris. Coupant l’herbe sous le pied à tous les détracteurs qui argueraient que Corse est trop pauvre pour être indépendante, elle poursuit : « Nous sommes un pays riche mais nous avons été mal géré depuis des décennies par ceux au pouvoir depuis 40 ans, par ceux qui aujourd’hui se représentent devant vous en arguant le changement ».
Faire le choix d’un autre modèle de développement
Le changement, celui voulu par Corsica Libera, la jeune conseillère territoriale sortante, Josepha Giacometti, en a dressé les contours ce mercredi soir : « Il faire le choix d’un autre modèle que le trio BTP, tourisme, manne virtuelle du public conduisant à un système, et miser sur la diversification de tous les secteurs d’activités », a-t-elle esquissé en rêvant à l’indépendance économique, avant que Laura-Maria Poli ne détaille : « Nous devons investir dans l’éducation, la formation, la recherche et l'innovation, dans ces domaines qui portent en germe la potentialité de la Corse afin de lutter contre la précarité, contre le clientélisme, de lutter pour l’égalité des chances mais surtout pour de l’emploi qualifiant et qualifié ». Josepha Giacometti complètera en indiquant que l’indépendance économique passe aussi par la maitrise des transports, la souveraineté énergétique ou encore la souveraineté alimentaire. « Il faut mobiliser les terres agricoles que nous avons préservé afin de produire en grande partie ce que nous consommons », développera-t-elle à propos de ce dernier point.
Autre affaire de taille pour un autre modèle de développement, la corsisation des emplois, thème cher à Corsica Libera, est à plusieurs reprises revenu dans les différentes interventions des co-listiers qui indiqueront que celle-ci peut être mise en place « dès demain ». « Nous ne pouvons plus accepter que notre jeunesse soit contrainte à l’exil pour tenter d’aspirer à une vie meilleure ou que les jeunes diplômés de l’Assemblée de Corse se retrouvent forcés d’accepter des emplois bien en deçà de leurs qualifications, que ceux qui fassent le choix de vivre sur leur terre se retrouvent forcés d’accepter des emplois précaires », dénoncera ainsi Laura-Maria Poli.
Une pression migratoire à contrôler
La question de la pression migratoire a également été largement évoquée durant ce meeting. D’abord par Josepha Giacometti qui a déploré « l’entrée en Corse de 4 000 nouveaux arrivants par an, et plus de 2 000 contrats de travailleurs déplacés » sans possibilité de contrôle. Mais pour majeure partie, c’est au chef de file du parti qu’a été laissé le soin de développer cette problématique.
Paraphrasant Michel Rocard, Jean-Guy Talamoni posera alors : « Comme la France, nous pouvons pas accueillir toute la misère du monde, même si nous devons en prendre notre part ». Il insistera aussitôt sur des chiffres démontrant un taux d’immigration « 4 fois supérieur à celui de la France et 2 fois supérieur à celui des pays de l’OCDE ». « En comparaison, la France n’est pas très généreuse, alors que la Corse elle est très généreuse », ironisera-t-il. Alertant sur un « petit peuple corse ne peut plus continuer à accueillir autant sous peine de disparaître », il expliquera donc aspirer à un contrôle des flux migratoires qui serait mis en place sur l’île. D’autre part il s’est également attaché à taper sur un modèle d’intégration français « absurde » « qui ne marche pas ». « Ce qui ne marche pas chez eux ils voudraient le mettre en place chez nous », a-t-il fustigé.
Une union sacrée de la famille nationaliste pour faire triompher la Corse
Mais c’est bien l’union de la famille nationaliste qui semblait au cœur de toutes les préoccupations tout au long de ce meeting. Chacun des co-listiers à la tribune, lancera un appel du pied à Femu a Corsica pour le soir du 1er tour. François Sargentini insistera ainsi sur le mouvement nationaliste devenu « une force que plus personne ne peut nier », qui « est prêt à arriver au pouvoir » si toutes ses composantes sont réunies : « Nous sommes prêts à construire une autre Corse demain, à avancer, de faire en sorte qu’il y ait un nouveau pouvoir pour ce pays. Mais il faut avant toute chose que le mouvement national soit en ordre », soulignera-t-il. « Le mouvement national doit s’unir au soir du premier tour afin d’aller vers la victoire », insistera Josepha Giacometti, convenant que « des différences subsisteront, mais le défi à relever est beaucoup plus important et nous espérons que l’autre mouvement national en prendre la mesure ».
Jean-Guy Talomoni rappellera quant à lui que Corsica Libera a « depuis des mois demandé à discuter de manière concrète de cette question essentielle », en faisant notamment référence à la délégation qui avait été reçue aux Ghujurnate di Corti en août dernier. Toutefois il regrette qu’à l’heure actuelle, les réponses de Femu a Corsica ne soient « pas entièrement satisfaisantes » parce que « pas très claires ». A l’aube du premier tour, la tête de liste de Corsica Libera reste cependant confiant quant à la possibilité de cette union à venir : « Nous sommes persuadés que ensemble nous allons pouvoir signer cet accord car une majorité écrasante de militants des deux courants la veulent », a-t-il confié, avant de conclure : « La victoire est à portée de main. Pour nous il serait criminel de passer à côté d’une victoire du mouvement national ».
Manon PERELLI
La question de la pression migratoire a également été largement évoquée durant ce meeting. D’abord par Josepha Giacometti qui a déploré « l’entrée en Corse de 4 000 nouveaux arrivants par an, et plus de 2 000 contrats de travailleurs déplacés » sans possibilité de contrôle. Mais pour majeure partie, c’est au chef de file du parti qu’a été laissé le soin de développer cette problématique.
Paraphrasant Michel Rocard, Jean-Guy Talamoni posera alors : « Comme la France, nous pouvons pas accueillir toute la misère du monde, même si nous devons en prendre notre part ». Il insistera aussitôt sur des chiffres démontrant un taux d’immigration « 4 fois supérieur à celui de la France et 2 fois supérieur à celui des pays de l’OCDE ». « En comparaison, la France n’est pas très généreuse, alors que la Corse elle est très généreuse », ironisera-t-il. Alertant sur un « petit peuple corse ne peut plus continuer à accueillir autant sous peine de disparaître », il expliquera donc aspirer à un contrôle des flux migratoires qui serait mis en place sur l’île. D’autre part il s’est également attaché à taper sur un modèle d’intégration français « absurde » « qui ne marche pas ». « Ce qui ne marche pas chez eux ils voudraient le mettre en place chez nous », a-t-il fustigé.
Une union sacrée de la famille nationaliste pour faire triompher la Corse
Mais c’est bien l’union de la famille nationaliste qui semblait au cœur de toutes les préoccupations tout au long de ce meeting. Chacun des co-listiers à la tribune, lancera un appel du pied à Femu a Corsica pour le soir du 1er tour. François Sargentini insistera ainsi sur le mouvement nationaliste devenu « une force que plus personne ne peut nier », qui « est prêt à arriver au pouvoir » si toutes ses composantes sont réunies : « Nous sommes prêts à construire une autre Corse demain, à avancer, de faire en sorte qu’il y ait un nouveau pouvoir pour ce pays. Mais il faut avant toute chose que le mouvement national soit en ordre », soulignera-t-il. « Le mouvement national doit s’unir au soir du premier tour afin d’aller vers la victoire », insistera Josepha Giacometti, convenant que « des différences subsisteront, mais le défi à relever est beaucoup plus important et nous espérons que l’autre mouvement national en prendre la mesure ».
Jean-Guy Talomoni rappellera quant à lui que Corsica Libera a « depuis des mois demandé à discuter de manière concrète de cette question essentielle », en faisant notamment référence à la délégation qui avait été reçue aux Ghujurnate di Corti en août dernier. Toutefois il regrette qu’à l’heure actuelle, les réponses de Femu a Corsica ne soient « pas entièrement satisfaisantes » parce que « pas très claires ». A l’aube du premier tour, la tête de liste de Corsica Libera reste cependant confiant quant à la possibilité de cette union à venir : « Nous sommes persuadés que ensemble nous allons pouvoir signer cet accord car une majorité écrasante de militants des deux courants la veulent », a-t-il confié, avant de conclure : « La victoire est à portée de main. Pour nous il serait criminel de passer à côté d’une victoire du mouvement national ».
Manon PERELLI