Corte : "Aiò Ò Ghjuventù ch'hè ora !"
le Jeudi 26 Novembre 2015 à 23:25
C'est le message qu'a voulu faire passer un collectif de jeunes sympathisants de Femu a Corsica, en s'appropriant le slogan du mouvement : "Aiò ch'hè ora !". Mercredi soir à 18 h30, à l'université de Corse, il a organisé une conférence de presse, suivie d'un concert du groupe Vitalba. La manifestation est venue en préambule du meeting officiel de Femu a Corsica et s'est tenue en présence des têtes de liste.
Les membres de ce collectif sont en majorité des étudiants. Certains sont déjà militants du PNC ou d'Inseme, mais la majorité est encore novice dans le militantisme politique. Bien qu'ils aient été très nombreux sur scène, seuls quatre d'entre eux ont pris la parole : deux filles, Dea Luciani et Carla Suzzarini, et deux garçons, Jean-Thomas Vallesi et François-Albert Bernardi. C'est ce dernier, étudiant lui aussi, ni syndiqué, ni encarté, qui raconte comment est né ce projet :
- "Nous nous sommes retrouvés entre amis, des militants et des sympathisants. Nous avons voulu faire quelque chose, un événement qui puisse aider à faire partager nos idées. Le but était d'exprimer haut et fort nos convictions, à savoir que Femu a Corsica offre, pour nous, la meilleure réponse aux problématiques qui touchent la jeunesse corse : la précarité, le logement, la culture, les transports, le numérique, et évidement tout ce qui concerne la formation et l'emploi. "
- Quelles propositions font que vous êtes là aujourd'hui ?
- Il y en a énormément dans le programme de Femu. Pour l'emploi, je pense notamment à la volonté d'œuvrer pour la corsisation et la corsophonisation de l'emploi. Pour le logement et le foncier, Femu s'engage à lutter pour le maintien d'une fiscalité dérogatoire adaptée (Arrêtés Miot). Et évidemment tout ce qui concerne les politiques de transport, la mise en place d'un réel tarif aérien et maritime pour les jeunes résidents corses. Il y a aussi une véritable ambition en ce qui concerne le numérique : la généralisation de l'offre à l'ensemble du territoire. C'est primordial pour nous de pouvoir se reconnaître dans un parti qui ait l'ambition de valoriser les spécificités de notre peuple et de notre île, tout en essayant d'enrayer les aspects négatifs liés à l'insularité, justement en matière de transports, de numérique, etc. C'est cette volonté d'amener notre île vers la modernité, tout en préservant notre culture, qui fait que, pour nous, Femu a Corsica est une évidence et c'est pour cela que nous voulons partager ce choix avec le plus grand nombre.
- En proposant d'organiser cet événement, est-ce ce message que vous souhaitiez communiquer auprès de la population étudiante ?
- Oui, bien évidemment. Nous sommes étudiants pour la plupart et c'est parce que nous sommes jeunes que nous avons voulu parler au nom de Femu. C'est vraiment pour ça que nous avons voulu nous exprimer aujourd'hui. Il nous paraît important que la jeunesse s'implique dans le processus politique. Nous avons saisi l'opportunité de dire clairement que le programme de Femu a Corsica propose des mesures qui nous paraissent être les mieux adaptées pour donner la jeunesse corse les meilleures conditions possibles pour construire l'avenir. Mais, au delà des étudiants, c'est à toute la population que nous nous adressons, surtout à celles et ceux qui ont perdu confiance en nos hommes et nos femmes politiques. Nous avons voulu essayer de porter ce message de confiance, parce qu'il faut le rappeler, nous sommes en démocratie, et la seule manière de faire changer les choses, c'est le vote.
Une manifestation en présence des deux leaders
Certains des candidats, qui étaient présents pour le meeting, ont assisté à la conférence de presse de ces jeunes sympathisants. Jean-Christophe Angelini, numéro 3 de la liste, s'est dit "très heureux" que cette initiative ait été mise en place par des jeunes : " C'est je crois, l'un des plus beaux signes, sinon le plus beau de cette campagne. Car à chaque fois que des jeunes s'engagent en politique, de manière générale et plus particulièrement bien sûr autour de nos idées, c'est la garantie que la mutation démocratique, que l'on appelle de nos vœux, est véritablement en marche. C'est donc un signe très encourageant pour l'avenir."
Un fil historique
Aux côtés de ses jeunes sympathisants, Gilles Simeoni, tête de liste de Femu a Corsica, soutient cette initiative, non sans une certaine émotion. L'ancien leader syndicaliste étudiant rappelle : " C'est ici que tout a commencé, à Corte et à l'Université de Corse, notamment pour notre génération. Nous tenions beaucoup à ce meeting et cet engouement spontané, de la part de jeunes, c'est magnifique. C'est bien la preuve qu'ils pensent, eux aussi, que le moment est venu, chi ghjè ora ! C'est, à la fois, une sorte de passage de témoin entre la génération des plus anciens, la nôtre, et celle qui arrive. Avec toujours le même fil historique, l'idéal qui nous porte, la défense des droits de notre peuple. Et, en même temps, une dynamique de victoire. Nous sommes ici, ce soir, dans la capitale historique de la Corse, devant des centaines de personnes, beaucoup de jeunes, avec énormément d'émotion, énormément de joie et la claire conscience aussi, à la fois, des enjeux et de nos responsabilités. "
Un pari réussi
Bilan de l'événement, les jeunes ont réussi leur pari : réunir un maximum d'étudiants dans cet amphithéâtre afin qu'ils assistent au meeting de Femu a Corsica. Seul bémol, quelques problèmes techniques lors du concert de Vitalba, mais, à chaque vrombissement de la sono, la salle compatissante a encouragé le groupe de plus belle. Enfin, pour conclure son concert, interprétant son titre "Mi ne vocu" devant une salle comble et exaltée, le groupe a invité le candidat et ses colistiers à monter les rejoindre sur scène. Une fois le concert terminé , le meeting politique a, aussitôt, commencé et cette même salle n'a pas désempli. Elle est restée comble jusqu'à 21h, avec des jeunes et des moins jeunes venus s'informer des propositions des candidats. Si l'on peut considérer que le collectif a rempli son contrat, en ce qui concerne le "contrat" de Femu a Corsica, il faudra attendre le résultat du prochain scrutin...
Joseph Parigi