Le maire de Penta-di-Casinca, Yannick Castelli, et le préfet de Haute-Corse, Alain Thirion, sur la plage de San Pellegrino.
- Cette visite de terrain sur les zones sinistrées en Casinca et dans le centre Corse vous a-t-elle permis de mesurer l’ampleur des dégâts ?
- Oui ! Nous avons eu un phénomène de grande ampleur puisque le rapport météo a montré que le niveau des pluies était entre 30 et 40% au-dessus du niveau cinquantenaire. C’est dire si nous avons eu des intempéries d’une grande violence. On peut, d’abord, se réjouir qu’il n’y ait pas eu de victimes. C’est lié, à la fois, à la prudence des habitants, à l’intervention des services, notamment des pompiers, et, aussi, sans doute, parce qu’on a eu un peu de chance. Il ne faut pas se le cacher !
- Quelle est, dans ces circonstances, l’action des services de l’Etat ?
- Les services de l’Etat et de l’ensemble des collectivités sont très mobilisés. Une grande partie des travaux a déjà été réalisée. La mise en sécurité de la plupart des maisons, que nous avons visité à Folelli, est, pour le moment, effectuée. Sans attendre, nous avons, évidemment, lancé les procédures prévues dans ce cadre-là, notamment la procédure de catastrophe naturelle. Le rapport, que je compte envoyer au ministère, sera signé dans les 24 heures. Nous ferons en sorte que la Commission nationale, qui examine la situation et décide la déclaration de catastrophe naturelle, puisse se prononcer dans un délai raisonnable, normalement le le 20 octobre. Nous serons, alors, fixés. L’arrêté sortira, ensuite, au Journal Officiel.
- Au-delà de l’urgence de réparer le sinistre, cette catastrophe ne soulève-t-elle pas des questions de fond sur certaines zones ?
- Oui ! Il faut, bien entendu, s’attaquer aux questions de fond. Certaines difficultés sont liées au Golo, au Fium’Alto et à une forte érosion littorale. Une réunion de travail est programmée, la semaine prochaine, pour examiner les moyens qui nous permettront de traiter ces problèmes. D’autres difficultés sont liées à la proximité de la mer et, sur Folelli, à ces deux zones habitées (Les Marines de San Pellegrino et les Marines du Fiumalto, ndlr) qui correspondent à deux fois 45 habitations qui nécessitent une expertise précise. Il faut savoir si le risque n’est pas trop élevé et s’il ne faut pas en tirer un certain nombre de conséquences.
- Les dégâts ont surtout été causés par le débordement brutal du Fium’Alto et du Golo. Ne faudrait-il, pas aussi, intervenir sur ces cours d’eau pour prévenir leurs crues violentes ?
- Il faut veiller à ce que la qualité du cours de l’eau ne soit pas entravée par un certain nombre d’arbres ou d’ouvrages. Il est certain que cela a sans doute joué dans le phénomène de vendredi, mais pas uniquement. Il faut prendre en compte l’ampleur hors normes des précipitations qui ont eu des effets dévastateurs, ici, comme dans d’autres zones de la France, notamment la Côte d’Azur.
- Les habitations détruites ou endommagées ont été bâties au bord de ces cours d’eau. La délivrance de permis de construire dans ces zones n’est-elle pas en cause ?
- Nous avons entrepris avec l’ensemble des collectivités un certain nombre de travaux importants, notamment au niveau des plans de prévention (PPI). Ces plans permettent de s’assurer que, sur des zones inondables ou à risque, on construise le moins possible. Les travaux ont pas mal avancé sur un certain nombre de communes. Il faut, en fonction des différents périmètres, examiner exactement ce qu’il en est, et les situations délicates auxquelles on peut être confronté. Je pense qu’il y a ici, sur cette partie de Folelli, une situation particulière qui demande, vraisemblablement, un traitement particulier.
- Des maisons devront être rasées. Que fera l’Etat ? Va-t-il permettre leur reconstruction sur des zones à risque ou indemniser les propriétaires ?
- Nous allons actionner le Fonds national de prévention des risques majeurs, qui n’a jamais été actionné pour la Corse. Dans un premier temps, je vais solliciter l’avis d’un expert qui va se déplacer dans les prochains jours pour examiner la situation, c’est-à-dire la nature du risque et les types de solutions que l’on peut mettre en place. S’il s’avère qu’on ne peut pas sécuriser les habitations, qu’il n’y a pas d’autres solutions que de déplacer et de reloger les habitants de ces différentes maisons, nous irons vers cette solution. Il faut attendre l’expertise.
- Que peut, concrètement, faire l’Etat pour prévenir de telles catastrophes ?
- L’Etat intervient en aval par, à la fois, la mobilisation des services de secours et de l’USS 5 (Unité de sécurité civile), parfois l’USS 7. Ces interventions ont été remarquablement efficaces dans un délai court. Sur l’ensemble de cette zone, la bagatelle de 38 hélitreuillages a permis de sauver des gens. C’est le travail en situation de crise. Ensuite, il faut, en amont, veiller à réduire les risques et faire en sorte que l’on n’expose pas des populations, comme elles peuvent l’être sur cette zone de Folelli. C’est la raison pour laquelle nous allons nous attaquer aux problèmes de fond et les mettre en sécurité.
- Vous avez rencontré ces populations. Certaines personnes sont très choquées. Que vous ont-elles dit et que leur avez-vous répondu ?
- Certaines populations sont dans une situation de détresse parce qu’elles ont été confrontées à un phénomène très impressionnant. Elles ont été, parfois, choquées par la déferlante de l’eau et sa violence. Mais, en même temps, ces populations vivent là depuis 30 ou 40 ans et sont très attachées à leur habitat et à cette zone. Elles veulent, à la fois, être rassurées, mises en sécurité et ne veulent pas quitter leurs habitations. Si on peut répondre à ces aspirations, on le fera. Si l’évaluation du risque nous conduit à une option différente, il faudra en tirer un certain nombre de conclusions. C’est justement ce travail que l’expert, dont je parlais, nous permettra de réaliser.
- Le maire de Folelli vous a dit : « Je compte sur vous ! ». D’autres maires vont ont dit la même chose. Qu’allez-vous concrètement faire pour les aider ?
- C’est normal que l’on puisse compter sur la mobilisation de l’ensemble des services de l’Etat ! Le fait d’actionner les différentes procédures, catastrophes naturelles, calamités agricoles… Le fait de pouvoir utiliser cette procédure particulière du Fond de prévention national des risques majeurs montre que tous les outils, dont on dispose, sont mobilisés pour des réponses, à la fois, appropriées, adéquates et rapides.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Oui ! Nous avons eu un phénomène de grande ampleur puisque le rapport météo a montré que le niveau des pluies était entre 30 et 40% au-dessus du niveau cinquantenaire. C’est dire si nous avons eu des intempéries d’une grande violence. On peut, d’abord, se réjouir qu’il n’y ait pas eu de victimes. C’est lié, à la fois, à la prudence des habitants, à l’intervention des services, notamment des pompiers, et, aussi, sans doute, parce qu’on a eu un peu de chance. Il ne faut pas se le cacher !
- Quelle est, dans ces circonstances, l’action des services de l’Etat ?
- Les services de l’Etat et de l’ensemble des collectivités sont très mobilisés. Une grande partie des travaux a déjà été réalisée. La mise en sécurité de la plupart des maisons, que nous avons visité à Folelli, est, pour le moment, effectuée. Sans attendre, nous avons, évidemment, lancé les procédures prévues dans ce cadre-là, notamment la procédure de catastrophe naturelle. Le rapport, que je compte envoyer au ministère, sera signé dans les 24 heures. Nous ferons en sorte que la Commission nationale, qui examine la situation et décide la déclaration de catastrophe naturelle, puisse se prononcer dans un délai raisonnable, normalement le le 20 octobre. Nous serons, alors, fixés. L’arrêté sortira, ensuite, au Journal Officiel.
- Au-delà de l’urgence de réparer le sinistre, cette catastrophe ne soulève-t-elle pas des questions de fond sur certaines zones ?
- Oui ! Il faut, bien entendu, s’attaquer aux questions de fond. Certaines difficultés sont liées au Golo, au Fium’Alto et à une forte érosion littorale. Une réunion de travail est programmée, la semaine prochaine, pour examiner les moyens qui nous permettront de traiter ces problèmes. D’autres difficultés sont liées à la proximité de la mer et, sur Folelli, à ces deux zones habitées (Les Marines de San Pellegrino et les Marines du Fiumalto, ndlr) qui correspondent à deux fois 45 habitations qui nécessitent une expertise précise. Il faut savoir si le risque n’est pas trop élevé et s’il ne faut pas en tirer un certain nombre de conséquences.
- Les dégâts ont surtout été causés par le débordement brutal du Fium’Alto et du Golo. Ne faudrait-il, pas aussi, intervenir sur ces cours d’eau pour prévenir leurs crues violentes ?
- Il faut veiller à ce que la qualité du cours de l’eau ne soit pas entravée par un certain nombre d’arbres ou d’ouvrages. Il est certain que cela a sans doute joué dans le phénomène de vendredi, mais pas uniquement. Il faut prendre en compte l’ampleur hors normes des précipitations qui ont eu des effets dévastateurs, ici, comme dans d’autres zones de la France, notamment la Côte d’Azur.
- Les habitations détruites ou endommagées ont été bâties au bord de ces cours d’eau. La délivrance de permis de construire dans ces zones n’est-elle pas en cause ?
- Nous avons entrepris avec l’ensemble des collectivités un certain nombre de travaux importants, notamment au niveau des plans de prévention (PPI). Ces plans permettent de s’assurer que, sur des zones inondables ou à risque, on construise le moins possible. Les travaux ont pas mal avancé sur un certain nombre de communes. Il faut, en fonction des différents périmètres, examiner exactement ce qu’il en est, et les situations délicates auxquelles on peut être confronté. Je pense qu’il y a ici, sur cette partie de Folelli, une situation particulière qui demande, vraisemblablement, un traitement particulier.
- Des maisons devront être rasées. Que fera l’Etat ? Va-t-il permettre leur reconstruction sur des zones à risque ou indemniser les propriétaires ?
- Nous allons actionner le Fonds national de prévention des risques majeurs, qui n’a jamais été actionné pour la Corse. Dans un premier temps, je vais solliciter l’avis d’un expert qui va se déplacer dans les prochains jours pour examiner la situation, c’est-à-dire la nature du risque et les types de solutions que l’on peut mettre en place. S’il s’avère qu’on ne peut pas sécuriser les habitations, qu’il n’y a pas d’autres solutions que de déplacer et de reloger les habitants de ces différentes maisons, nous irons vers cette solution. Il faut attendre l’expertise.
- Que peut, concrètement, faire l’Etat pour prévenir de telles catastrophes ?
- L’Etat intervient en aval par, à la fois, la mobilisation des services de secours et de l’USS 5 (Unité de sécurité civile), parfois l’USS 7. Ces interventions ont été remarquablement efficaces dans un délai court. Sur l’ensemble de cette zone, la bagatelle de 38 hélitreuillages a permis de sauver des gens. C’est le travail en situation de crise. Ensuite, il faut, en amont, veiller à réduire les risques et faire en sorte que l’on n’expose pas des populations, comme elles peuvent l’être sur cette zone de Folelli. C’est la raison pour laquelle nous allons nous attaquer aux problèmes de fond et les mettre en sécurité.
- Vous avez rencontré ces populations. Certaines personnes sont très choquées. Que vous ont-elles dit et que leur avez-vous répondu ?
- Certaines populations sont dans une situation de détresse parce qu’elles ont été confrontées à un phénomène très impressionnant. Elles ont été, parfois, choquées par la déferlante de l’eau et sa violence. Mais, en même temps, ces populations vivent là depuis 30 ou 40 ans et sont très attachées à leur habitat et à cette zone. Elles veulent, à la fois, être rassurées, mises en sécurité et ne veulent pas quitter leurs habitations. Si on peut répondre à ces aspirations, on le fera. Si l’évaluation du risque nous conduit à une option différente, il faudra en tirer un certain nombre de conclusions. C’est justement ce travail que l’expert, dont je parlais, nous permettra de réaliser.
- Le maire de Folelli vous a dit : « Je compte sur vous ! ». D’autres maires vont ont dit la même chose. Qu’allez-vous concrètement faire pour les aider ?
- C’est normal que l’on puisse compter sur la mobilisation de l’ensemble des services de l’Etat ! Le fait d’actionner les différentes procédures, catastrophes naturelles, calamités agricoles… Le fait de pouvoir utiliser cette procédure particulière du Fond de prévention national des risques majeurs montre que tous les outils, dont on dispose, sont mobilisés pour des réponses, à la fois, appropriées, adéquates et rapides.
Propos recueillis par Nicole MARI.