Ce matin, à l'aurore, suivant une mécanique répressive bien huilée, une nouvelle vague d'arrestations a eu lieu. Ce sont plus de 10 personnes qui ont été arrêtées. Plusieurs mineurs font partie des victimes de la rafle. Peu à peu, les prisons corses deviennent "l'internat" d'une jeunesse politisée.
Il y a quelques jours, les responsables de l'assemblée de Corse déclaraient : "Il y a manifestement une volonté répressive visant à replonger la Corse dans une logique de conflit. Nous voulons aujourd'hui dire de façon très ferme à l'Etat qu'il n'y a pas d'avenir dans ces logiques. On attend de lui des gestes forts pour que la jeunesse, qui ressent un large sentiment de colère, puisse retrouver sa sérénité. Il faut également ouvrir une perspective politique. C'est ce que l'on attend aujourd'hui du nouveau Président de la République".
Cette analyse se confirme encore ce matin.
L'Associu Sulidarità apporte son soutien à notre jeunesse et aux familles victimes d'une oppression que nous espérions révolue. Nous voilà replongés dans la répression de masse des années 80 et 90.
Nous appelons tout un chacun à la solidarité et à la mobilisation pour faire échec à cette politique des dragonnades.
Nous appelons donc au rassemblement ce soir à partir de 18h30 devant le commissariat d'Ajaccio. "
Le soutien de Femu a Corsica
Femu a Corsica s'est engagé depuis toujours avec détermination pour désamorcer les situations conflictuelles et créer les conditions d'une solution politique de fond à la question corse.
Nous n'accepterons pas que des pans entiers de notre jeunesse soient conduits à la révolte du fait d'une logique répressive qui vise clairement à réactiver le cycle des tensions dont la Corse veut et doit sortir.
Femu a Corsica appelle à la libération des jeunes interpellés, dont plusieurs sont en période d'examen, et leur apporte, ainsi qu'à leurs familles, son soutien.
LDH
La LDH se préoccupe particulièrement du sort des mineurs concernés par ces gardes à vue ou mises en examen. Elle rappelle que conformément à l'ordonnance de 1945, le traitement judiciaire des mineurs n'est pas celui des adultes et qu'il devrait être possible de procéder différemment.
Elle rappelle également que la garde à vue prolongée comme la détention provisoire restent des mesures exceptionnelles. Il est inquiétant de les normaliser a fortiori lorsqu'il s'agit de mineurs ou de tout jeunes adultes."