Jean-Guy Talamoni, leader indépendantiste de Corsica Libera, et président de l’Assemblée de Corse.
- Comment définissez-vous votre liste ?
- C'est une liste qui reflète largement notre majorité territoriale. La volonté d'ouverture a été concrétisée sur le quota de Corsica Libera comme sur celui de Femu a Corsica. Sur notre quota, il s'agit, plus particulièrement, de Lionel Mortini, maire de Belgudè. Sur le quota de Femu a Corsica, un certain nombre de personnalités, comme Bianca Fazi, sont introduites et apportent beaucoup à notre liste. Notre majorité se présente avec, à la fois, un bilan et un projet en cours de mise en œuvre.
- Pouvez-vous tirer un bilan de ces deux ans de gouvernance ?
- Nous ne sommes pas au moment du bilan puisque nous n'avons pas disposé d’une mandature complète. Deux ans, ce n'est pas un bilan, plutôt un pré-bilan ! Nous commençons déjà à toucher les fruits de l'action que nous avons initiée depuis notre arrivée aux responsabilités, mais le gros de ce que nous attendons, viendra dans les prochaines années. Il est clair qu'en deux ans, il n'était guère possible de bénéficier des fruits de tous nos efforts, malgré toute notre bonne volonté et les nombreuses démarches que nous avons engagées en matière notamment d'emploi local, de transports, de fiscalité, de développement économique.... Nous devons finir de mettre en œuvre un grand nombre d'orientations, et, en même temps, lancer un certain nombre d'autres démarches.
- Vous aviez demandé cinq ans aux Corses. Ce timing est-il toujours d’actualité ?
- Oui ! J'avais dit lors du discours de clôture des Ghjurnate Internaziunale de 2016 qu'il nous fallait cinq ans pour tout changer. Il faut, à cet égard, que les Corses acceptent de nous faire confiance et de renouveler notre mandat. Je maintiens que, si nous sommes reconduits en décembre, nous sommes en mesure, lors de la mandature prochaine, de changer radicalement la vie des Corses.
- Avec l'épreuve de la mise en œuvre de la Collectivité unique qui s'annonce ardue, pourrez-vous tenir cette promesse ?
- Oui ! La Collectivité unie est difficile à mettre en œuvre, ses moyens financiers ne sont pas ceux que l'on pourrait attendre. La question financière sera, pour la Corse, un handicap. Les discussions avec le gouvernement sur le sujet sont, actuellement, assez tendues. Si nous ne parvenons pas à faire entendre raison à Paris, ce sera effectivement difficile ! Si c'était le cas, s'il n'y avait pas les moyens financiers adéquats pour lancer la nouvelle collectivité, les Corses seraient informés de la situation dans laquelle nous serions mis. Indépendamment de cette question financière, nous avons mis en œuvre un grand nombre d'orientations qui vont porter leurs fruits. Maintenant, c'est vrai que s'agissant de la question institutionnelle stricto sensu, il faut impérativement que le bras de fer politique, qui a commencé avec Paris, se solde par une réussite au bénéfice de la Corse. Je crois que le résultat des élections y sera pour beaucoup.
- Pourquoi ?
- Si les Corses nous font confiance massivement comme ils l'ont fait à l'occasion des Législatives, il sera difficile pour Paris de continuer ce déni de démocratie. Cela pourrait se traduire également par une satisfaction concernant les questions financières de la collectivité unie.
- Aucune liste d'union au 1er tour n'a gagné le scrutin des territoriales depuis des lustres. La fusion, que vous avez tant souhaitée, ne vous laisse-t-elle pas peu de latitude au 2nd tour ?
- Non ! Nous avons misé sur l’union au 1er tour. Nous espérons que ce 1er tour sera concluant et que notre liste, qui est forte d’un bilan et d’un projet, sera validée par les Corses de manière importante. Les élections législatives nous ont donné un succès considérable. Pour notre part, nous sommes tout à fait confiants dans la capacité de notre liste à faire la différence dès le 1er tour.
- Craignez-vous la constitution d’un front républicain qui semble se mettre en place ?
- Non ! Pas du tout ! Nous dénonçons cet attelage hétéroclite, cette volonté de faire obstacle à la démocratie qui nous a portés aux responsabilités en 2015 et, à nouveau, à l’occasion des législatives. Faire une union de courants politiques qui n’ont rien à voir entre eux, simplement pour que les Nationalistes ne soient plus demain au pouvoir, c’est une démarche réactionnaire, au sens littéral du terme, c’est-à-dire pour restaurer le passé. Nous contestons formellement la notion de « front républicain » parce que les valeurs républicaines ne sont pas la propriété de la France, ce sont des valeurs universelles ! Ce sont celles de Pasquale Paoli et de Thomas Jefferson. Et, je pense que, dans cette élection, les seuls qui incarnent les valeurs républicaines de Paoli et de Jefferson, c’est notre liste ! En face, il y a simplement un front réactionnaire qui veut tout simplement revenir au 20ème siècle !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- C'est une liste qui reflète largement notre majorité territoriale. La volonté d'ouverture a été concrétisée sur le quota de Corsica Libera comme sur celui de Femu a Corsica. Sur notre quota, il s'agit, plus particulièrement, de Lionel Mortini, maire de Belgudè. Sur le quota de Femu a Corsica, un certain nombre de personnalités, comme Bianca Fazi, sont introduites et apportent beaucoup à notre liste. Notre majorité se présente avec, à la fois, un bilan et un projet en cours de mise en œuvre.
- Pouvez-vous tirer un bilan de ces deux ans de gouvernance ?
- Nous ne sommes pas au moment du bilan puisque nous n'avons pas disposé d’une mandature complète. Deux ans, ce n'est pas un bilan, plutôt un pré-bilan ! Nous commençons déjà à toucher les fruits de l'action que nous avons initiée depuis notre arrivée aux responsabilités, mais le gros de ce que nous attendons, viendra dans les prochaines années. Il est clair qu'en deux ans, il n'était guère possible de bénéficier des fruits de tous nos efforts, malgré toute notre bonne volonté et les nombreuses démarches que nous avons engagées en matière notamment d'emploi local, de transports, de fiscalité, de développement économique.... Nous devons finir de mettre en œuvre un grand nombre d'orientations, et, en même temps, lancer un certain nombre d'autres démarches.
- Vous aviez demandé cinq ans aux Corses. Ce timing est-il toujours d’actualité ?
- Oui ! J'avais dit lors du discours de clôture des Ghjurnate Internaziunale de 2016 qu'il nous fallait cinq ans pour tout changer. Il faut, à cet égard, que les Corses acceptent de nous faire confiance et de renouveler notre mandat. Je maintiens que, si nous sommes reconduits en décembre, nous sommes en mesure, lors de la mandature prochaine, de changer radicalement la vie des Corses.
- Avec l'épreuve de la mise en œuvre de la Collectivité unique qui s'annonce ardue, pourrez-vous tenir cette promesse ?
- Oui ! La Collectivité unie est difficile à mettre en œuvre, ses moyens financiers ne sont pas ceux que l'on pourrait attendre. La question financière sera, pour la Corse, un handicap. Les discussions avec le gouvernement sur le sujet sont, actuellement, assez tendues. Si nous ne parvenons pas à faire entendre raison à Paris, ce sera effectivement difficile ! Si c'était le cas, s'il n'y avait pas les moyens financiers adéquats pour lancer la nouvelle collectivité, les Corses seraient informés de la situation dans laquelle nous serions mis. Indépendamment de cette question financière, nous avons mis en œuvre un grand nombre d'orientations qui vont porter leurs fruits. Maintenant, c'est vrai que s'agissant de la question institutionnelle stricto sensu, il faut impérativement que le bras de fer politique, qui a commencé avec Paris, se solde par une réussite au bénéfice de la Corse. Je crois que le résultat des élections y sera pour beaucoup.
- Pourquoi ?
- Si les Corses nous font confiance massivement comme ils l'ont fait à l'occasion des Législatives, il sera difficile pour Paris de continuer ce déni de démocratie. Cela pourrait se traduire également par une satisfaction concernant les questions financières de la collectivité unie.
- Aucune liste d'union au 1er tour n'a gagné le scrutin des territoriales depuis des lustres. La fusion, que vous avez tant souhaitée, ne vous laisse-t-elle pas peu de latitude au 2nd tour ?
- Non ! Nous avons misé sur l’union au 1er tour. Nous espérons que ce 1er tour sera concluant et que notre liste, qui est forte d’un bilan et d’un projet, sera validée par les Corses de manière importante. Les élections législatives nous ont donné un succès considérable. Pour notre part, nous sommes tout à fait confiants dans la capacité de notre liste à faire la différence dès le 1er tour.
- Craignez-vous la constitution d’un front républicain qui semble se mettre en place ?
- Non ! Pas du tout ! Nous dénonçons cet attelage hétéroclite, cette volonté de faire obstacle à la démocratie qui nous a portés aux responsabilités en 2015 et, à nouveau, à l’occasion des législatives. Faire une union de courants politiques qui n’ont rien à voir entre eux, simplement pour que les Nationalistes ne soient plus demain au pouvoir, c’est une démarche réactionnaire, au sens littéral du terme, c’est-à-dire pour restaurer le passé. Nous contestons formellement la notion de « front républicain » parce que les valeurs républicaines ne sont pas la propriété de la France, ce sont des valeurs universelles ! Ce sont celles de Pasquale Paoli et de Thomas Jefferson. Et, je pense que, dans cette élection, les seuls qui incarnent les valeurs républicaines de Paoli et de Jefferson, c’est notre liste ! En face, il y a simplement un front réactionnaire qui veut tout simplement revenir au 20ème siècle !
Propos recueillis par Nicole MARI.
Jean-Guy Talamoni, Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini.