Etaient présents à Patrimoniu : le président du Conseil départemental de Haute-Corse, Francois Orlandi et sa suppléante Sylvie Retali, le maire de Barbaghju, Etienne Marchetti, le maire de Barretali, Antony Hottier, la 1ère adjointe de Bastia, Emmanuelle De Gentili, le maire de Centuri, David Brugioni, le maire de Patrimoniu, José Poggioli et son Conseil municipal, le maire de Pogghju d’Oletta, Antoine Vincenti, le maire de Siscu, Ange Pierre Vivoni, le maire de Tagliu-Isulacciu, Marie Thérèse Mariotti, le maire de Volpaghjola, Maurice Vescovacci, des élus représentants les maires de Linguizetta, Lucciana, Meria et Vescovatu, la conseillère territoriale Juliette Ponzevera, Mr Guglielmi représentant la sous-préfète de Calvi, A Cunfratèrnita San Martinu Di Patrimoniu, A Cunfraternita Santa Croce Di Santu Petru Di Tenda, le sculpteur Ange Chiaramonti, concepteur du bâton européen de St Martin/ U Pasturale di san Martinu, l’associu A Cappellà, Sylvie Casalta pour Via Corsica, les représentants du syndicat des accompagnateurs en montagne, les vignerons de L’AOP Patrimoniu et Barbara Furtuna…
- Que se passe-t-il à Tours début juillet ?
- C’est le lancement des festivités pour la commémoration du 1700ème anniversaire de la naissance de saint Martin de Tours et l’ouverture officielle de la Via Sancti Martini en présence des délégations de tous les centres culturels européens saint-Martin et d'ambassadeurs. L’anniversaire de saint Martin est le 11 novembre, mais, comme ce jour-là, tout le monde le fête dans son pays, la date retenue est celle de la Saint-Martin d’été, le 4 juillet, jour où Martin a été sacré évêque de Tours. Ce sera également l’inauguration symbolique de l’itinéraire culturel et de la bande verte et citoyenne sur 2500 kilomètres avec l’arrivée des premiers marcheurs qui auront fait l’intégralité du chemin de Szombathely jusqu’à Tours. Parmi eux, l’ambassadeur de Suisse en Slovénie. Tous se rejoindront à Tours le 1er juillet à midi.
- Quelles sont les festivités prévues ?
- Il y aura, notamment, le 2 juillet, une grande parade Saint Martin dans le Vieux Tours, un défilé de délégations en costumes illustrera la diversité des fêtes de la Saint Martin en Europe et dans le monde. Toutes les églises de la ville seront ouvertes à partir de 20 heures. Le soir, A Cunfratèrnita San Martinu Di Patrimoniu et d’autres confrères corses donneront un concert dans le centre de Tours. Et, honneur particulier, nous chanterons dans la crypte de la basilique saint Martin de Tours après nous être recueillis sur le tombeau du saint avec les délégations hongroises, argentines et espagnoles. Juste avant est prévue l’arrivée, à 10 heures, des coureurs qui auront effectué en relais les 236 kms du chemin de l’évêque de Tours entre Poitiers, Lingugé et Tours. Puis, un pique-nique géant sera organisé par le diocèse de Tours à l’Abbaye de Marmoutier, suivi de la grand messe à 15 h avec Mgr Aubertin, évêque de Tours. Il y aura, également, l’ouverture du village Saint Martin, de nombreuses animations, un bal, des représentations et des concerts. Ce sera une grande manifestation populaire pour un saint qui l’est tout autant.
- Pourquoi la Corse est-elle, comme en septembre dernier à Paris, invitée d’honneur ?
- A cause de son exceptionnel patrimoine martinien et des actions que nous menons depuis huit ans. Le challenge était, d’abord, de prouver que l’île recélait un véritable patrimoine martinien. Le travail d’identification que nous effectuons depuis des années sur tout le territoire montre que c’est l’un des plus remarquables en Europe. Il est tout à fait exceptionnel, hors champ ! On ne s’attendait pas à trouver autant de choses ! L’île, de par sa position en Méditerranée, a été, pendant 1700 ans, au cœur de tous les grands courants historiques, notamment de la période paléochrétienne jusqu’à la Renaissance. Ce contexte très riche a donné à la Corse de la toponymie, des œuvres d’art uniques sur le réseau européen comme la fresque d’Omessa, une série de représentations iconographiques exceptionnelles, des chapelles romanes… La soixantaine d’églises, qui lui sont dédiées, le classent au hit-parade des saints vedettes en Corse après santa Maria Assunta ! Quand on parle aux gens du réseau européen de ce patrimoine martinien en Corse, notamment aux Italiens, ils ont du mal à y croire !
- C’est le lancement des festivités pour la commémoration du 1700ème anniversaire de la naissance de saint Martin de Tours et l’ouverture officielle de la Via Sancti Martini en présence des délégations de tous les centres culturels européens saint-Martin et d'ambassadeurs. L’anniversaire de saint Martin est le 11 novembre, mais, comme ce jour-là, tout le monde le fête dans son pays, la date retenue est celle de la Saint-Martin d’été, le 4 juillet, jour où Martin a été sacré évêque de Tours. Ce sera également l’inauguration symbolique de l’itinéraire culturel et de la bande verte et citoyenne sur 2500 kilomètres avec l’arrivée des premiers marcheurs qui auront fait l’intégralité du chemin de Szombathely jusqu’à Tours. Parmi eux, l’ambassadeur de Suisse en Slovénie. Tous se rejoindront à Tours le 1er juillet à midi.
- Quelles sont les festivités prévues ?
- Il y aura, notamment, le 2 juillet, une grande parade Saint Martin dans le Vieux Tours, un défilé de délégations en costumes illustrera la diversité des fêtes de la Saint Martin en Europe et dans le monde. Toutes les églises de la ville seront ouvertes à partir de 20 heures. Le soir, A Cunfratèrnita San Martinu Di Patrimoniu et d’autres confrères corses donneront un concert dans le centre de Tours. Et, honneur particulier, nous chanterons dans la crypte de la basilique saint Martin de Tours après nous être recueillis sur le tombeau du saint avec les délégations hongroises, argentines et espagnoles. Juste avant est prévue l’arrivée, à 10 heures, des coureurs qui auront effectué en relais les 236 kms du chemin de l’évêque de Tours entre Poitiers, Lingugé et Tours. Puis, un pique-nique géant sera organisé par le diocèse de Tours à l’Abbaye de Marmoutier, suivi de la grand messe à 15 h avec Mgr Aubertin, évêque de Tours. Il y aura, également, l’ouverture du village Saint Martin, de nombreuses animations, un bal, des représentations et des concerts. Ce sera une grande manifestation populaire pour un saint qui l’est tout autant.
- Pourquoi la Corse est-elle, comme en septembre dernier à Paris, invitée d’honneur ?
- A cause de son exceptionnel patrimoine martinien et des actions que nous menons depuis huit ans. Le challenge était, d’abord, de prouver que l’île recélait un véritable patrimoine martinien. Le travail d’identification que nous effectuons depuis des années sur tout le territoire montre que c’est l’un des plus remarquables en Europe. Il est tout à fait exceptionnel, hors champ ! On ne s’attendait pas à trouver autant de choses ! L’île, de par sa position en Méditerranée, a été, pendant 1700 ans, au cœur de tous les grands courants historiques, notamment de la période paléochrétienne jusqu’à la Renaissance. Ce contexte très riche a donné à la Corse de la toponymie, des œuvres d’art uniques sur le réseau européen comme la fresque d’Omessa, une série de représentations iconographiques exceptionnelles, des chapelles romanes… La soixantaine d’églises, qui lui sont dédiées, le classent au hit-parade des saints vedettes en Corse après santa Maria Assunta ! Quand on parle aux gens du réseau européen de ce patrimoine martinien en Corse, notamment aux Italiens, ils ont du mal à y croire !
- Entre Patrimoniu et Tours, n’est-ce pas déjà une longue histoire ?
- Oui ! Patrimoniu collabore, historiquement, depuis 2007, avec le Centre culturel saint Martin de Tours. Cela a commencé par un voyage d’a Cunfratèrnita San Martinu di Patrimoniu à Tours, puis la remise et la pose en 2009 de la borne et du pas de saint Martin devant l’église de Patrimoniu. C’est la première borne de l’itinéraire posée symboliquement en Méditerranée. Entre temps, s’est constitué U Centru culturale San Martinu Corsica qui est labellisé par le Conseil de l’Europe au même titre que les autres centres du réseau européen. De là, nous avons mis en place une stratégie de développement territorial du projet d’itinéraire.
- C’est-à-dire ?
- U Centru culturale San Martinu Corsica fait un travail de pré-inventaire. Nous essayons d’identifier, à partir de l’histoire et de données formelles, des lieux qui ont du patrimoine martinien et de le révéler. La préfiguration de l’itinéraire est visible à travers les expériences que nous faisons dans le cadre du Festival d’automne de la ruralité. Celui-ci a débuté en 2008 par une journée à Patrimoniu et s’est progressivement étendu à 15 jours. Il couvre, désormais, un territoire qui va de la pointe du Cap jusqu’à Aleria en passant par Bastia, Barbaghju, Barretali, Biguglia, Centuri, Lucciana, Meria, Morsiglia, Canale Di Verde, Linguizetta, Siscu, U Viscuvatu, Vulpaghjola… Cette année, à partir du 27 octobre, le festival organisera une série de manifestations dans ces communes pour valoriser le 1700ème anniversaire de la naissance de San Martinu. En juillet à Tours, ce sera toute la Corse que nous représenterons, sa culture, son image matérielle et immatérielle que nous emmènerons avec nous.
- Bastia sera-t-elle, comme annoncé en septembre dernier, la porte d’entrée de l’itinéraire en Corse ?
- Bastia pourrait constituer la porte d’entrée maritime de l’itinéraire San Martinu en Méditerranée avec une première étape symbolique : Bastia – Patrimoniu. Depuis deux ans, nous avons découvert la richesse du patrimoine martinien bastiais grâce à la collaboration active de Philippe Peretti, l’adjoint au patrimoine, et du remarquable travail de recherche qu’a effectué Michel-Edouard Nigaglioni, directeur du patrimoine, sur les objets mobiliers. Lors de la grande exposition Corsica-Genova, qui s’ouvrira au musée de Bastia le 8 juillet, un coup de projecteur sera, indirectement, donné sur le patrimoine martinien. On a découvert qu’un des premiers doges à gérer la Corse à la période génoise, était le frère de Simon Boccanegra dont le Palazzu correspond à l’actuel hôpital de Gênes qui s’appelle San Martinu.
- Quelles seraient les autres étapes de la Via San Martinu ?
- L’itinéraire devrait, dans la foulée, rayonner à partir de la place historique de Patrimoniu sur des chemins et des communes où du patrimoine a déjà été recensé, c’est-à-dire de la pointe du Cap jusqu’à la vallée du Golu et la Plaine Orientale. Cette Via San Martinu nécessite d’expérimenter un chemin en bande verte et citoyenne et d’effectuer un travail de recensement et de valorisation du patrimoine martinien. L’idée est, bien sûr, de couvrir toute la Corse jusqu’à Bunifaziu puisque l’île entière recèle un patrimoine martinien exceptionnel. Nous avons déjà commencé à travailler avec des gens de Portivechju et de l’Alta Rocca qui sont très intéressés par le projet. La dernière chapelle sur les falaises de Bunifaziu, avant le phare de Pertusato, est une chapelle San Martinu. L’itinéraire rejoindrait ensuite la Sardaigne… Mais, tout cela dépend de volontés politiques !
- Oui ! Patrimoniu collabore, historiquement, depuis 2007, avec le Centre culturel saint Martin de Tours. Cela a commencé par un voyage d’a Cunfratèrnita San Martinu di Patrimoniu à Tours, puis la remise et la pose en 2009 de la borne et du pas de saint Martin devant l’église de Patrimoniu. C’est la première borne de l’itinéraire posée symboliquement en Méditerranée. Entre temps, s’est constitué U Centru culturale San Martinu Corsica qui est labellisé par le Conseil de l’Europe au même titre que les autres centres du réseau européen. De là, nous avons mis en place une stratégie de développement territorial du projet d’itinéraire.
- C’est-à-dire ?
- U Centru culturale San Martinu Corsica fait un travail de pré-inventaire. Nous essayons d’identifier, à partir de l’histoire et de données formelles, des lieux qui ont du patrimoine martinien et de le révéler. La préfiguration de l’itinéraire est visible à travers les expériences que nous faisons dans le cadre du Festival d’automne de la ruralité. Celui-ci a débuté en 2008 par une journée à Patrimoniu et s’est progressivement étendu à 15 jours. Il couvre, désormais, un territoire qui va de la pointe du Cap jusqu’à Aleria en passant par Bastia, Barbaghju, Barretali, Biguglia, Centuri, Lucciana, Meria, Morsiglia, Canale Di Verde, Linguizetta, Siscu, U Viscuvatu, Vulpaghjola… Cette année, à partir du 27 octobre, le festival organisera une série de manifestations dans ces communes pour valoriser le 1700ème anniversaire de la naissance de San Martinu. En juillet à Tours, ce sera toute la Corse que nous représenterons, sa culture, son image matérielle et immatérielle que nous emmènerons avec nous.
- Bastia sera-t-elle, comme annoncé en septembre dernier, la porte d’entrée de l’itinéraire en Corse ?
- Bastia pourrait constituer la porte d’entrée maritime de l’itinéraire San Martinu en Méditerranée avec une première étape symbolique : Bastia – Patrimoniu. Depuis deux ans, nous avons découvert la richesse du patrimoine martinien bastiais grâce à la collaboration active de Philippe Peretti, l’adjoint au patrimoine, et du remarquable travail de recherche qu’a effectué Michel-Edouard Nigaglioni, directeur du patrimoine, sur les objets mobiliers. Lors de la grande exposition Corsica-Genova, qui s’ouvrira au musée de Bastia le 8 juillet, un coup de projecteur sera, indirectement, donné sur le patrimoine martinien. On a découvert qu’un des premiers doges à gérer la Corse à la période génoise, était le frère de Simon Boccanegra dont le Palazzu correspond à l’actuel hôpital de Gênes qui s’appelle San Martinu.
- Quelles seraient les autres étapes de la Via San Martinu ?
- L’itinéraire devrait, dans la foulée, rayonner à partir de la place historique de Patrimoniu sur des chemins et des communes où du patrimoine a déjà été recensé, c’est-à-dire de la pointe du Cap jusqu’à la vallée du Golu et la Plaine Orientale. Cette Via San Martinu nécessite d’expérimenter un chemin en bande verte et citoyenne et d’effectuer un travail de recensement et de valorisation du patrimoine martinien. L’idée est, bien sûr, de couvrir toute la Corse jusqu’à Bunifaziu puisque l’île entière recèle un patrimoine martinien exceptionnel. Nous avons déjà commencé à travailler avec des gens de Portivechju et de l’Alta Rocca qui sont très intéressés par le projet. La dernière chapelle sur les falaises de Bunifaziu, avant le phare de Pertusato, est une chapelle San Martinu. L’itinéraire rejoindrait ensuite la Sardaigne… Mais, tout cela dépend de volontés politiques !
- Quelles sont les portions de l’itinéraire déjà ouvertes en Europe ?
- Elles sont presque toutes ouvertes de la Hongrie jusqu’à la France. La Via sancti Martini relie l’Europe d’Est en Ouest par 4 grands chemins sur 2500 kms, à partir de Szombathely, la ville natale de saint Martin, jusqu’à Candes-Saint-Martin, la ville de sa mort, via Pavie, la ville de son enfance, Milan, la ville de son premier ermitage, et Tours, la ville de son épiscopat et de son tombeau. Elle traverse la chaine des Alpes, emprunte la via Francigena de Pavie à Aoste et les voies romaines du IVème siècle avec des étapes à Ljubljana, Venise, Trèves, Breschia, Lyon, Albertville, Vienne, Roanne, Chinon, Poitiers… Soit, au total, 12 pays : Hongrie, Slovénie, Lombardie, Vénétie, Corse, Croatie, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Espagne, France… Les Centres culturels Saint Martin, déjà ouverts dans dix pays, forment un réseau européen connecté et seront, tous, présents à Tours avec les ambassadeurs des pays traversés par l’itinéraire.
- Cet itinéraire européen est basé sur la notion de partage citoyen. Quel est le but du concept de bande verte et citoyenne qui se déploie tout autour du chemin ?
- Saint Martin est un personnage qui a impacté la ruralité dans l’Europe entière et même dans le monde. En arpentant l’Europe à pied, il a créé une unité dans la diversité des pays qu’il a traversés. 1700 ans après, on parle toujours des deux gestes importants qu’il a accomplis : il partage son manteau avec un pauvre et il embrasse un lépreux. C’est pour cela que le Conseil de l’Europe l’a choisi comme personnage emblématique des valeurs européennes. L’objectif est d’éveiller les consciences à l’absolue nécessité de partager au 21ème siècle : l'eau, l'air, la nourriture, les ressources, les savoirs, les cultures, l'accès à l'éducation, au travail, à la santé, au logement... Le pape François cite saint Martin dans son encyclique « Laudate Sii » où il parle d’écologie. Il organisera un grand rassemblement à Rome le 11 novembre prochain pour la saint Martin. La Corse se retrouve dans cet esprit martinien par le prolongement de l’esprit généré par les Franciscains.
- L’Europe compte près de 30 itinéraires. Pourquoi cette nouvelle forme de tourisme suscite-t-elle un tel engouement ?
- Il est vrai que cette forme de tourisme draine un public conséquent parce qu’elle se fonde, à la fois, sur une part de spiritualité, de développement personnel ou de sport, mais surtout sur la rencontre avec les populations, l’identité, le terroir, le partage des savoir-faire, la préservation du patrimoine historique et culturel local, le respect de l’environnement, de la biodiversité, le développement durable... La Bande verte et citoyenne valorise la lenteur et la citoyenneté, elle permet de prendre le temps d’aller à la rencontre de l’autre, d’échanger, de s’intéresser à la culture des régions traversées, d’être au contact de la nature, de découvrir les produits du terroir, de manger sainement, de consommer équitable, de participer à la surveillance et à la propreté du chemin, et de défendre les valeurs de partage citoyen liées au chemin. Cette forme de tourisme est une formidable opportunité pour la Corse.
- En quoi l’est-elle ?
- Notre île dispose d’un énorme réservoir naturel et patrimonial dans le rural qui, aujourd’hui, n’est absolument pas mis en valeur. Il existe, encore, chez nous, sur des territoires aujourd’hui désertifiés comme la Castagniccia ou l’Ampugnani mais qui, il y a encore quatre siècles, donnaient des leçons à l’Europe, des gens dépositaires de savoirs. Plus le temps passe, plus on perd ces transmetteurs. La Bande verte et citoyenne est un moyen de fixer sur les territoires ruraux, des populations, des producteurs et des jeunes actifs. Elle suppose une vision prospective du territoire à travers des choix de développement très encadrés et la définition d’une nouvelle forme de tourisme qui n’existe pas en Corse, qui n’a jamais été pensé et qu’il faut aujourd’hui, réinventer. Ce tourisme lent, vert et citoyen s’inscrit complètement dans les nouveaux enjeux et la nouvelle politique élaborée par l’Agence du tourisme et le président du Conseil Exécutif. Le but n’est pas de ramener des foules en Corse, comme il y en a sur certains chemins, mais d’organiser des flux à la mesure du territoire. C’est vital pour le rural et l’intérieur ! C’est vital aussi pour répondre aux enjeux sociétaux de demain. D’autant que par sa diversité, sa langue, sa culture, ses valeurs sincères de partage et d’ouverture, la Corse est un trésor écologique et patrimonial qui a toute sa place dans cet itinéraire martinien au même titre que les autres pays européens.
Propos recueillis par Nicole MARI
- Elles sont presque toutes ouvertes de la Hongrie jusqu’à la France. La Via sancti Martini relie l’Europe d’Est en Ouest par 4 grands chemins sur 2500 kms, à partir de Szombathely, la ville natale de saint Martin, jusqu’à Candes-Saint-Martin, la ville de sa mort, via Pavie, la ville de son enfance, Milan, la ville de son premier ermitage, et Tours, la ville de son épiscopat et de son tombeau. Elle traverse la chaine des Alpes, emprunte la via Francigena de Pavie à Aoste et les voies romaines du IVème siècle avec des étapes à Ljubljana, Venise, Trèves, Breschia, Lyon, Albertville, Vienne, Roanne, Chinon, Poitiers… Soit, au total, 12 pays : Hongrie, Slovénie, Lombardie, Vénétie, Corse, Croatie, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Espagne, France… Les Centres culturels Saint Martin, déjà ouverts dans dix pays, forment un réseau européen connecté et seront, tous, présents à Tours avec les ambassadeurs des pays traversés par l’itinéraire.
- Cet itinéraire européen est basé sur la notion de partage citoyen. Quel est le but du concept de bande verte et citoyenne qui se déploie tout autour du chemin ?
- Saint Martin est un personnage qui a impacté la ruralité dans l’Europe entière et même dans le monde. En arpentant l’Europe à pied, il a créé une unité dans la diversité des pays qu’il a traversés. 1700 ans après, on parle toujours des deux gestes importants qu’il a accomplis : il partage son manteau avec un pauvre et il embrasse un lépreux. C’est pour cela que le Conseil de l’Europe l’a choisi comme personnage emblématique des valeurs européennes. L’objectif est d’éveiller les consciences à l’absolue nécessité de partager au 21ème siècle : l'eau, l'air, la nourriture, les ressources, les savoirs, les cultures, l'accès à l'éducation, au travail, à la santé, au logement... Le pape François cite saint Martin dans son encyclique « Laudate Sii » où il parle d’écologie. Il organisera un grand rassemblement à Rome le 11 novembre prochain pour la saint Martin. La Corse se retrouve dans cet esprit martinien par le prolongement de l’esprit généré par les Franciscains.
- L’Europe compte près de 30 itinéraires. Pourquoi cette nouvelle forme de tourisme suscite-t-elle un tel engouement ?
- Il est vrai que cette forme de tourisme draine un public conséquent parce qu’elle se fonde, à la fois, sur une part de spiritualité, de développement personnel ou de sport, mais surtout sur la rencontre avec les populations, l’identité, le terroir, le partage des savoir-faire, la préservation du patrimoine historique et culturel local, le respect de l’environnement, de la biodiversité, le développement durable... La Bande verte et citoyenne valorise la lenteur et la citoyenneté, elle permet de prendre le temps d’aller à la rencontre de l’autre, d’échanger, de s’intéresser à la culture des régions traversées, d’être au contact de la nature, de découvrir les produits du terroir, de manger sainement, de consommer équitable, de participer à la surveillance et à la propreté du chemin, et de défendre les valeurs de partage citoyen liées au chemin. Cette forme de tourisme est une formidable opportunité pour la Corse.
- En quoi l’est-elle ?
- Notre île dispose d’un énorme réservoir naturel et patrimonial dans le rural qui, aujourd’hui, n’est absolument pas mis en valeur. Il existe, encore, chez nous, sur des territoires aujourd’hui désertifiés comme la Castagniccia ou l’Ampugnani mais qui, il y a encore quatre siècles, donnaient des leçons à l’Europe, des gens dépositaires de savoirs. Plus le temps passe, plus on perd ces transmetteurs. La Bande verte et citoyenne est un moyen de fixer sur les territoires ruraux, des populations, des producteurs et des jeunes actifs. Elle suppose une vision prospective du territoire à travers des choix de développement très encadrés et la définition d’une nouvelle forme de tourisme qui n’existe pas en Corse, qui n’a jamais été pensé et qu’il faut aujourd’hui, réinventer. Ce tourisme lent, vert et citoyen s’inscrit complètement dans les nouveaux enjeux et la nouvelle politique élaborée par l’Agence du tourisme et le président du Conseil Exécutif. Le but n’est pas de ramener des foules en Corse, comme il y en a sur certains chemins, mais d’organiser des flux à la mesure du territoire. C’est vital pour le rural et l’intérieur ! C’est vital aussi pour répondre aux enjeux sociétaux de demain. D’autant que par sa diversité, sa langue, sa culture, ses valeurs sincères de partage et d’ouverture, la Corse est un trésor écologique et patrimonial qui a toute sa place dans cet itinéraire martinien au même titre que les autres pays européens.
Propos recueillis par Nicole MARI
Les quatre chemins de la Via Sancti Martini en Europe.