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Le 2e REP de Calvi a commémoré le 161e anniversaire de la bataille de Camerone


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Jeudi 2 Mai 2024 à 08:35

Le 161e anniversaire de la bataille de Camerone a été célébrée ce mardi 30 avril, au 2ème Régiment Étranger de Parachutistes de Calvi, en présence de nombreuses autorités civiles, militaires et une foule nombreuse venue commémorer cette journée de la Légion Étrangère



Présidée par le chef d’état major des armées Thierry Burkhard, qui a servi au 2e REP de 1989 à 1996 comme lieutenant et capitaine  et par le colonel Baptiste Thomas, chef de corps du 2e Rep, la commémoration de la bataille de Camerone s’est déroulée en présence de nombreux invités, officiels, civils, militaires et religieux pus des familles des militaires au son de l'ensemble du bataillon des Chasseurs Alpins. A noter également la présence du commandant en chef de l’OTAN, l’américain Jens Stoltenberg et 5 anciens chefs de corps.
Comme à l’accoutumée, les compagnies présentes s’étaient rassemblées autour du monument aux morts avant le traditionnel défilé exécuté sans la 1ere compagnie en Guyane, la 2e en Estonie et quelques commandos parachutistes " les meilleurs des meilleurs " en Irak.  Le 2e REP est composé de 10 compagnies et  comprend environ 1300 légionnaires.  "Camerone est vraiment l’événement le plus important de l’année. Nous avons deux fêtes traditionnelles : la Saint-Michel, célébrée le 29 septembre en l’honneur des parachutistes, et Camerone, qui rend hommage à la Légion étrangère
La vie s’arrête un peu pendant ces deux journées au REP. On prend le temps de les fêter avec de belles cérémonies lors desquelles on accueille nos invités, explique le colonel Thomas. 


Le général Burkhard et le colonel Thomas ont mené la revue des troupes lors du dernier Camerone à Calvi. Ensuite, les décorations ont été remises. La croix de la valeur militaire avec palme a été attribuée au drapeau du régiment, ainsi qu’une nouvelle olive aux couleurs de la Légion d’honneur et de la valeur militaire sur la fourragère. Trois autres récipiendaires ont été décorés : le capitaine Andreucci, retraité qui a participé aux campagnes d’Indochine et d’Algérie, qui a reçu le grade de grand officier de la Légion d’honneur ; un adjudant pour des faits d’armes au Mali ; un caporal-chef pour des faits d’armes au Tchad, en Afghanistan et au Mali. À cette occasion, le général Jean de Monicault, ancien chef de corps de 2016 à 2018 et qui était également chef de corps pour les 50 ans du 2eREP, est revenu sur ses pas pour célébrer Camerone. « Lorsqu’on a eu l’honneur de servir au 2e REP et la chance d’habiter de longues années à Calvi et en Corse, on a la légion au cœur et Calvi aux tripes. Je suis particulièrement heureux de célébrer Camerone ici. J’ai passé en tout 11 années ici au 2e REP. Aujourd’hui je suis à l’état-major particulier du président de la République à l’Élysée ».  
 
Lors de la deuxième partie de Camerone, la kermesse officielle a laissé place à un amusement où tout le monde pouvait entrer dans le camp. « Le régiment est ouvert au public pendant deux jours. Il y a des stands sportifs, de la restauration et des parcours commando. On trouve tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. C’est l’occasion de permettre à la Balagne de visiter le régiment, qui n’est pas facilement accessible en temps normal. Pour Camerone, les règles s’inversent », ajoute le colonel. 

Le 30 avril 1863 à Camerone

Le 30 avril 1863, dans le village de Camerone, au Mexique, soixante-trois légionnaires français, sous les ordres du capitaine Jean Danjou, résistent à une armée mexicaine de plus de deux mille hommes. C'est pendant le siège de Puebla que se produit le drame de Camerone.
Une compagnie de la Légion étrangère,  aux ordres du capitaine Jean Danjou (35 ans), est chargée de protéger  un convoi de ravitaillement de l'armée française quand elle voit surgir des cavaliers juaristes. Après avoir repoussé une première charge, le capitaine se réfugie dans le village abandonné de Camerone (Camaron pour les Mexicains), dans l'État de Veracruz. 
Il se barricade avec ses hommes dans la cour de l'auberge, fermée par de hauts murs, avec l'objectif de retenir assez longtemps l'ennemi pour que le convoi puisse s'éloigner. 
A la suite d'une première démonstration de force des Mexicains - six cent cavaliers et mille quatre cents fantassins -, le colonel Milan, qui les commande, offre la reddition à la Légion étrangère. 
Le capitaine refuse et jure de ne jamais se rendre. Ses hommes font de même. Danjou est bientôt tué en inspectant les positions. Le colonel Milan lance enfin un assaut auquel la Légion résiste héroïquement. 
L'auberge est incendiée et les huit survivants se retranchent dans un hangar où ils tiennent encore plus d'une heure avant d'être faits prisonniers. Ils acceptent de se rendre à condition de conserver leurs armes et que leurs blessés soient soignés, ce qu'acceptent les Mexicains. 
Trois cents Mexicains auront été au total mis hors de combat par les 63 légionnaires mais l'héroïsme de ces derniers n'empêchera pas l'échec final de Napoléon III