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Loi contre le terrorisme : Les Nationalistes s’élèvent contre l’amalgame entre terrorisme islamique et corse


Nicole Mari le Mardi 26 Septembre 2017 à 22:30

Lundi, lors de l'examen du projet de loi de lutte contre le terrorisme à l’Assemblée nationale, les trois députés nationalistes de Pè a Corsica, Michel Castellani, Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani, ont demandé que la loi ne confonde pas les militants politiques corses et basques avec les terroristes islamiques et ont déposé plusieurs amendements en ce sens. Devant le refus net du rapporteur LREM de la commission des Lois de faire cette distinction, ils expriment, dans un communiqué, « leurs fortes inquiétudes » vis-à-vis des mesures préconisées et de leurs conséquences, et appellent le gouvernement « à se ressaisir et à prendre ses responsabilités ».



Les trois députés nationalistes de Pè a Corsica, Jean-Félix Acquaviva, Paul-André Colombani et Michel Castellani.
Les trois députés nationalistes de Pè a Corsica, Jean-Félix Acquaviva, Paul-André Colombani et Michel Castellani.
Voici leur communiqué :

« Hier soir, l'Assemblée nationale a débuté l'examen du Projet de loi de lutte contre le terrorisme. Les députés Per a Corsica ont d'emblée dénoncé la dérive sécuritaire du Gouvernement, mais surtout la conception extensive de la notion « d'actes de terrorisme » qui dépasse la simple lutte contre l'islamisme radical, objet premier à notre sens du projet de loi.
Ainsi, les députés Per a Corsica ont largement pris part aux débats et ont rédigé une vingtaine d'amendements visant à limiter les mesures exceptionnelles prévues par l'Exécutif afin de préserver les libertés fondamentales de chacun, mais aussi et surtout de les circoncire à l’islamisme radical.
Tour à tour, Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani et Paul-André Colombani se sont exprimés en dénonçant les agissements de l'Etat à l'encontre des militants politiques corses dont les actes et les intentions ne peuvent être en aucun cas assimilés à des actes de terrorisme. Ils ont fait part de leurs fortes inquiétudes vis-à-vis des mesures que contient le texte, et de leurs conséquences en terme d’abus, au regard de l’actualité en Corse (interpellation récente de Franck Paoli) et internationale avec la Catalogne où l’Espagne s’apprête à embastiller des élus et envoyer des chars de polices contre le peuple pour « délit de vote » et d’exercice du « libre choix ».
Les premières réponses du Gouvernement et du rapporteur de la commission des Lois, Raphaël Gauvin, aux amendements déposés par les députés Per a Corsica sont inquiétantes, voire scandaleuses : « à notre sens, il n'y a pas lieu de faire la distinction entre le terrorisme islamique, basque ou corse ».
Nous appelons le Gouvernement à se ressaisir et à prendre ses responsabilités. Les méthodes, les buts, et le "bilan" des djihadistes ne sont en rien comparable avec les actes de violences commis en Corse, qui n'ont jamais terrorisé la population en s'attaquant aveuglement à des civils innocents et notamment des enfants. Il est inquiétant de voir le Gouvernement de la France se perdre dans ce type de confusion. Cette attitude est indécente et insultante.
Elle en dit long sur les dérives à venir de la part du gouvernement et du pouvoir administratif, au cas où ce projet de Loi venait à être adopté en l'état.
Alors que la majorité territoriale « Pè A Corsica », les élus de toutes tendances au sein de la CTC, accompagnés de plusieurs centaines d’élus locaux et de municipalités, travaillent à l’enracinement de la paix et de la démocratie dans l’île ; et demandent le rapprochement de prisonnier et l’amnistie ; alors que le FLNC a déposé les armes depuis 3 ans; il y a des amalgames réalisés qui relèvent de la faute morale et politique majeure.
Sans fléchissement ou signe tangible de la part du Gouvernement et de la majorité parlementaire, les députés Per a Corsica voteront contre ce texte qui ne fait rien d’autre qu’insérer l’état d’urgence dans la loi ordinaire, qui de ce fait, devient de moins en moins ordinaire. »