Le Palais de justice de Bastia.
Mardi soir, en centre ville de Corte, la manifestation de soutien à Maxime Beux dégénère. Des heurts, avec jets de pierre et cocktails Molotov, opposent les forces de l’ordre à de jeunes manifestants encagoulés. Rémy Di Caro, un jeune homme de 20 ans, étudiant en 2ème année d’Info-Com à l’Université de Corse, est interpellé. Deux jours après, il est jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Bastia, sous deux chefs d’accusation : « violence en réunion à l'encontre des forces de l'ordre sans interruption temporaire de travail et participation à un attroupement, le visage dissimulé, avec arme ». Si le jeune homme reconnait, pendant l’audience, s’être dissimulé le visage avec une cagoule pour, dit-il, « ne pas être vu à la télé et protéger mes études » et s’être muni d’une barre de fer, il nie les faits de violence qui lui sont reprochés. Il affirme qu’il n’a rien fait, qu’il n’avait aucune bouteille à la main et qu’il n’a tiré aucun projectile sur les forces de l’ordre.
Un jugement sévère
Ces affirmations ne convainquent pas la procureur qui requiert une peine exemplaire de dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt à la barre. Face à ces réquisitions sévères, l’avocat de la défense, Me Benjamin Genuini, réplique qu’il n’y a aucune preuve que le jeune homme ait commis des violences ou lancé des projectiles. Il plaide, donc, la relaxe pour les accusations de violence et demande au tribunal de jouer l’apaisement par une « peine clémente » pour la « participation à un attroupement ». Il n’est pas suivi par le tribunal qui, après avoir délibéré, déclare Rémi Di Caro coupable de tous les faits qui lui sont reprochés et le condamne à dix mois de prison dont cinq fermes et mandat de dépôt à l’audience. L’étudiant est immédiatement emmené en détention à la prison de Borgo.
Condamné pour l’exemple
La sévérité du jugement prend tout le monde de court. Pour la famille et les jeunes venus, en nombre, soutenir Rémy Di Caro, c’est, d’abord, le choc et la stupeur, auxquels succèdent la détresse et les cris de colère. Ils accusent la justice de jeter de l’huile sur le feu avec un « jugement sévère et disproportionné ». C’est aussi l’avis de Me Benjamin Genuini : « C’est plus que sévère ! C’est un jugement auquel on ne s’attendait pas. Rémy n’a pas de casier judiciaire. Lui mettre une peine de prison ferme et un mandat de dépôt, c’est très grave ! On a voulu faire un exemple ! Ce soir, Rémy, qui n’a commis aucune violence, dort en prison ! Il n’y a pas un élément du dossier qui prouve qu’il a tiré ne serait-ce qu’une pierre ! Mettre en prison un jeune pour ça, c’est inconcevable ! Dans la situation actuelle, ce jugement ne va pas du tout dans le sens de l’apaisement. Je crains pour la suite. C’est très dommageable ! ».
La tension très vive provoque un face-à-face hostile, mais sans heurts, entre les jeunes et les CRS, qui ont déployé l’arsenal anti-émeutes, devant les grilles fermées du Palais de justice.
Cette manifestation spontanée finit par se disperser sans incident.
N.M.
Un jugement sévère
Ces affirmations ne convainquent pas la procureur qui requiert une peine exemplaire de dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt à la barre. Face à ces réquisitions sévères, l’avocat de la défense, Me Benjamin Genuini, réplique qu’il n’y a aucune preuve que le jeune homme ait commis des violences ou lancé des projectiles. Il plaide, donc, la relaxe pour les accusations de violence et demande au tribunal de jouer l’apaisement par une « peine clémente » pour la « participation à un attroupement ». Il n’est pas suivi par le tribunal qui, après avoir délibéré, déclare Rémi Di Caro coupable de tous les faits qui lui sont reprochés et le condamne à dix mois de prison dont cinq fermes et mandat de dépôt à l’audience. L’étudiant est immédiatement emmené en détention à la prison de Borgo.
Condamné pour l’exemple
La sévérité du jugement prend tout le monde de court. Pour la famille et les jeunes venus, en nombre, soutenir Rémy Di Caro, c’est, d’abord, le choc et la stupeur, auxquels succèdent la détresse et les cris de colère. Ils accusent la justice de jeter de l’huile sur le feu avec un « jugement sévère et disproportionné ». C’est aussi l’avis de Me Benjamin Genuini : « C’est plus que sévère ! C’est un jugement auquel on ne s’attendait pas. Rémy n’a pas de casier judiciaire. Lui mettre une peine de prison ferme et un mandat de dépôt, c’est très grave ! On a voulu faire un exemple ! Ce soir, Rémy, qui n’a commis aucune violence, dort en prison ! Il n’y a pas un élément du dossier qui prouve qu’il a tiré ne serait-ce qu’une pierre ! Mettre en prison un jeune pour ça, c’est inconcevable ! Dans la situation actuelle, ce jugement ne va pas du tout dans le sens de l’apaisement. Je crains pour la suite. C’est très dommageable ! ».
La tension très vive provoque un face-à-face hostile, mais sans heurts, entre les jeunes et les CRS, qui ont déployé l’arsenal anti-émeutes, devant les grilles fermées du Palais de justice.
Cette manifestation spontanée finit par se disperser sans incident.
N.M.