Corse Net Infos - Pure player corse

Municipales 2026 à Bastia : la liste Forza Nova sera conduite par Christophe Canioni


Agathe Scaïù le Mardi 16 Avril 2024 à 18:55

« Forza Nova per un Avvene Corsu » a annoncé le samedi 13 avril à Bastia qu’il présentera une liste conduite par Christophe Canioni aux élections municipales de 2026. Filippo de Carlo, président de Forza Nova, second sur cette liste, expose les ambitions et les objectifs de cette démarche politique anticipée.



La conference de presse
La conference de presse
- Quels seraient vos projets pour la ville ?
- Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un programme qui sera rendu public d’ici trois mois. Côté urbanisme, nous défendons l’idée d’une rénovation des quartiers sud en particulier de Lupinu. De nombreux Bastiais ont quitté l’agglomération, il faut qu’ils reviennent. Il n’est pas question de continuer à bétonner, mais nous souhaitons améliorer l’existant. Dans cette idée, nous remettons en cause la loi Dallo. Il faut savoir que le préfet dispose d'un droit de réservation de 30% du total des logements de chaque programme HLM (dont 5% au profit de ses agents civils et militaires). Ce principe a un effet pervers sur le logement social en Corse en favorisant la colonisation de peuplement avec des familles qui viennent du continent et qui, au motif d’être logées décemment, passent devant les locaux qui attendent un HLM depuis des années. Il apparaît par ailleurs que la préfecture de Corse sert de voie de délestage aux migrants en attente d’une carte de séjour. Vraisemblablement, ils trouvent ici un service moins engorgé que sur le continent. Bastia n’a pas vocation à devenir le guichet préféré de ces populations qui ont tendance à s’installer chez nous, une fois leur papier obtenu ! Nous avons 10 % d’immigrés parmi la population, c’est un niveau suffisamment élevé pour qu’on ne les incite pas outre mesure à se fixer sur l’île.


- Vous déclarez que la politique de la ville n’est pas à la hauteur, pouvez-vous préciser ?
-Quand on voit les chiffres, les charges de personnel ont substantiellement augmenté. Certes, cela est lié aux nouvelles missions des municipalités, malgré tout le compte n’y est pas. Les Bastiais sont en droit d’attendre une ville propre et force est de constater qu’elle ne l’est pas.
La population est excédée par le manque d’hygiène, sans parler des nuisances dues aux SDF.
Bastia, qui était un village, est en passe de devenir une ville comme une autre, avec des problèmes d’incivilité, de l’insécurité. Nous devons conserver l’esprit d’origine de la cité en favorisant une meilleure qualité de vie. Le groupe qui est aux manettes depuis dix ans n’a pas tenu ses promesses : on attend toujours le parking de Toga, de nombreux commerces du centre ont fermé et la ville n’est pas plus verte qu’avant. L’accumulation de ces petites déceptions pour les riverains est la source d’un vrai mécontentement de leur part ! Bien entendu, il y a pire, mais on peut faire mieux…
 
- On vous prête le dessein de relancer le projet de port à la Carbonite, qu’en est-il ?
- Sur ce point, il y a eu un quiproquo. Nous le disons haut et fort, nous sommes opposés à ce projet pour des questions écologiques et surtout budgétaires. Comment la ville pourrait-elle trouver les 10 % du 1,2 milliard d’euros que coûte ce chantier, à moins de s’endetter sur plusieurs décennies ?
En revanche, nous soutenons l’idée d’une vaste restructuration du port de commerce actuel avec l’agrandissement du bassin ainsi qu’un redéploiement des voies d’accès. En période d’affluence, cette zone constitue un goulot d’étranglement. Des solutions doivent être trouvées pour fluidifier la circulation dans ce secteur.
 
- 25 % des Bastiais sont des retraités, quelles sont vos propositions pour eux ?
- Pour les seniors, nous envisageons une gratuité sans condition de ressources sur les transports en commun afin de faciliter leurs déplacements urbains. Il nous semble important de récréer des espaces comme des boulodromes où les anciens ont plaisir à se retrouver. Notre souhait est d’améliorer leur cadre de vie.
 
- Sur le plan politique, comment vous situez-vous par rapport aux nationalistes et aux autres mouvements d’extrême droite ?
- A Bastia, nous sommes deux partis identitaires. Nous ne souhaitons pas entrer dans des querelles stériles alors que, sur le fond, nous avons beaucoup de valeurs communes. On me prête des propos ironiques quant aux réorientations de Nicolas Battini. Non seulement je ne critique pas ses changements de cap, mais je m’en réjouis ! C’est la preuve que nos idées ont une incidence sur les siennes. Vis-à-vis du Front national, notre chef de file, Christophe Canioni, a jeté l’éponge avec ce parti sans renier son idéologie. Vis-à-vis des nationalistes, nous déplorons que les accords en cours quant à l’autonomie de notre île, ne soient qu’une coquille vide. Christophe Canioni, en qui Forza nova et les membres de son bureau ont pleinement confiance, qui se présente par ailleurs à la députation européenne avec le mouvement fédéraliste, aura l'occasion de porter un projet plus ambitieux pour la Corse. Aujourd’hui, nous posons les fondements d’un mouvement régionaliste ancré à droite qui espérer fédérer toutes les sensibilités afin de voir Bastia rayonner à sa juste valeur. 

Filippo de Carlo (Forza nova)
Filippo de Carlo (Forza nova)