Maria Guidicelli l’avait annoncé, sûre d’elle, la veille. Elle ne s’est pas trompée. La Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) a bien été adoptée à la quasi unanimité des voix par les conseillers de l’Assemblée de Corse ce jeudi, lors de la dernière session de cette mandature. De fait, l’île devient donc le premier territoire non interconnecté à se doter de cette feuille de route pour son avenir énergétique entre 2016 et 2023. Et à la veille de l’ouverture de la COP21, cet engagement pérenne sur l’énergie, et de facto afférent aux questions environnementales, fait figure de précurseur.
Avant de procéder au vote, Maria Guidicelli a rappelé les grands axes sur lesquels se penchera la PPE. Ainsi le secteur du bâtiment se verra-t-il tout d’abord impacté par le lancement d’une grande campagne de rénovation thermique. La PPE prévoit également de faire progresser les énergies renouvelables. Plus loin, elle tend à amorcer un changement dans la manière d’aborder les déplacements en encourageant le recours à des modes alternatifs à la voiture individuelle. Par ailleurs, elle vient acter la construction d’une barge de gaz liquéfié au large de Lucciana, et celle d’une nouvelle centrale au Vazzio, marquant ainsi le passage au gaz naturel.
Un rapide résumé des grands secteurs d’intervention de cette PPE pour les années à venir, auquel succéderont quelques interventions de part et d'autre de l'Assemblée.
Ainsi du coté de Femu a Corsica on s’inquiètera notamment de la date d’arrivée du gaz dans l’île. A droite, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli formulera quant à elle quelques regrets autour du développement du photovoltaïque, avant de noter que « nous n’avons que trop tarder sur la construction d’une nouvelle centrale au Vazzio ». Mais somme toute, malgré ces quelques remarques, l’Assemblée semble plutôt convaincue par ce dossier important. Un sentiment qui se vérifiera quelques minutes plus tard quand les conseillers territoriaux voteront massivement en faveur de cette PPE.
« Une programmation de dépendance énergétique »
La seule vraie charge viendra de Paul Félix Benedetti, d’U Rinnovu Nazionali, qui sera le seul à se prononcer contre lors du vote, considérant que cette PPE est une « programmation de dépendance énergétique ».
« J’ai voté contre car je considère que cette PPE fait la part belle, pour les dix années à venir, à de l’énergie fossile avec le maintien des lignes de centrales thermiques, le maintien d’une logique d’interconnexion sur des proportions très importantes, et la minimisation des énergies propres de la Corse, que ce soient les énergies hydrauliques ou les énergies renouvelables, qu’elles soient éoliennes ou solaires », explique-t-il, « L’objectif d’atteindre au moins 70% d’autonomie énergétique est quelque chose d’envisageable, sachant que la Corse n’a pas d’industrie, qu’elle n’a que de la consommation dite domestique, donc des faibles consommations unitaires par habitation. Si des pays industrialisés comme l’Allemagne ou d’autres envisagent d’y arriver, on ne voit pas pourquoi la Corse ne pourrait pas le faire. C’est un problème de volonté, c’est un problème peut être d’investissements structurels », rajoute-t-il, avant de fustiger à nouveau la PPE votée quelques minutes plus tôt : « Le compte n’y est pas. On est en train de se faire imposer une ligne par le tout puissant lobby EDF/ Ministère de l’Industrie qui est au détriment de l’intérêt des Corses, et au détriment de l’intérêt du monde puisqu’on va maintenir en Corse des énergies fossiles avec des gaz à effet de serre, dans des proportions inadmissibles ».
Manon PERELLI
Avant de procéder au vote, Maria Guidicelli a rappelé les grands axes sur lesquels se penchera la PPE. Ainsi le secteur du bâtiment se verra-t-il tout d’abord impacté par le lancement d’une grande campagne de rénovation thermique. La PPE prévoit également de faire progresser les énergies renouvelables. Plus loin, elle tend à amorcer un changement dans la manière d’aborder les déplacements en encourageant le recours à des modes alternatifs à la voiture individuelle. Par ailleurs, elle vient acter la construction d’une barge de gaz liquéfié au large de Lucciana, et celle d’une nouvelle centrale au Vazzio, marquant ainsi le passage au gaz naturel.
Un rapide résumé des grands secteurs d’intervention de cette PPE pour les années à venir, auquel succéderont quelques interventions de part et d'autre de l'Assemblée.
Ainsi du coté de Femu a Corsica on s’inquiètera notamment de la date d’arrivée du gaz dans l’île. A droite, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli formulera quant à elle quelques regrets autour du développement du photovoltaïque, avant de noter que « nous n’avons que trop tarder sur la construction d’une nouvelle centrale au Vazzio ». Mais somme toute, malgré ces quelques remarques, l’Assemblée semble plutôt convaincue par ce dossier important. Un sentiment qui se vérifiera quelques minutes plus tard quand les conseillers territoriaux voteront massivement en faveur de cette PPE.
« Une programmation de dépendance énergétique »
La seule vraie charge viendra de Paul Félix Benedetti, d’U Rinnovu Nazionali, qui sera le seul à se prononcer contre lors du vote, considérant que cette PPE est une « programmation de dépendance énergétique ».
« J’ai voté contre car je considère que cette PPE fait la part belle, pour les dix années à venir, à de l’énergie fossile avec le maintien des lignes de centrales thermiques, le maintien d’une logique d’interconnexion sur des proportions très importantes, et la minimisation des énergies propres de la Corse, que ce soient les énergies hydrauliques ou les énergies renouvelables, qu’elles soient éoliennes ou solaires », explique-t-il, « L’objectif d’atteindre au moins 70% d’autonomie énergétique est quelque chose d’envisageable, sachant que la Corse n’a pas d’industrie, qu’elle n’a que de la consommation dite domestique, donc des faibles consommations unitaires par habitation. Si des pays industrialisés comme l’Allemagne ou d’autres envisagent d’y arriver, on ne voit pas pourquoi la Corse ne pourrait pas le faire. C’est un problème de volonté, c’est un problème peut être d’investissements structurels », rajoute-t-il, avant de fustiger à nouveau la PPE votée quelques minutes plus tôt : « Le compte n’y est pas. On est en train de se faire imposer une ligne par le tout puissant lobby EDF/ Ministère de l’Industrie qui est au détriment de l’intérêt des Corses, et au détriment de l’intérêt du monde puisqu’on va maintenir en Corse des énergies fossiles avec des gaz à effet de serre, dans des proportions inadmissibles ».
Manon PERELLI
Paul Félix Benedetti