- C'est une liste de Corses qui se reconnaissent dans la démarche initiée par U Rinnovu. Elle est formée, à la fois, de militants et de personnes qui nous ont rejoint dans le cadre de cette élection territoriale, des personnes représentatives de la société corse dans toutes ses dimensions.
- U Rinnovu part seul. Vous n’avez pas réussi à faire alliance avec Femu a Corsica au 1er tour, comme vous le souhaitiez. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
- U Rinnovu a essayé d’œuvrer à une démarche de regroupement unitaire et stratégique pour que les Nationalistes constituent, dès le 1er tour, une force de gouvernement et de renversement et une alternative crédible et forte aux systèmes en place. Tous ces systèmes sont des héritiers des archaïsmes les plus forts et les plus désobligeants pour une société. Ce regroupement n’a pas été possible. Dans ces conditions, nous avons eu des retours de terrains. Bon nombre de militants nous ont demandé de prendre l’initiative de conduire une démarche forte. C’est ce que nous avons fait avec cette liste Rinnovu.
- Quels sont les grands axes de votre démarche ?
- C’est une démarche politique basée sur les fondamentaux de la lutte patriotique que mènent les Nationalistes depuis 40 à 50 ans avec plusieurs défis. Le premier est la sauvegarde de nos acquis socio-culturels. Le peuple corse est, aujourd’hui, en perdition sur sa propre terre. Il est menacé d’asphyxie et d’assimilation par la mondialisation. Notre credo est de sauver cette entité multiple sous plusieurs aspects. En premier, la langue corse. En second, notre manière de vivre, de penser, de construire la réciprocité des uns par rapport aux autres… tout ce qui fait que les Corses sont légitimement en droit de réclamer leur spécificité. Pour accompagner cette volonté de sauvegarde, une revendication de souveraineté forte qui va au-delà de ce que la société corse pourrait obtenir dans le cadre des petites évolutions institutionnelles. Et une feuille de route d’émancipation.
- Avec quelles étapes ?
- La première étape sera constituée de dévolutions du pouvoir législatif plein et entier, à l’égal de celui dont jouissent les autres îles de Méditerranée. La Sardaigne, par exemple, a, pour tous les axes principaux de l’organisation de sa vie sociétale, les mains libres et une discussion directe avec Bruxelles. Alors qu’en Corse, nous sommes sous des dépendances totales, sous un système imposé par Paris. Nous sommes contingentés dans tous les actes de notre vie. Et, ce ne sont pas les petites réformes, qui viendront demain, qui permettront de modifier quoi que ce soit. Nous attendons un saut qualitatif au niveau institutionnel qui soit au moins égal à celui de 1980-1982 avec le premier statut particulier de la Corse. Aujourd’hui, la Corse est rentrée dans l’uniformité française. Elle a quasiment les mêmes statuts que toutes les autres régions françaises. Ce n’est pas acceptable ! Nous avons une autre histoire, un autre passé et, surtout, 40 années de combat pour essayer d’obtenir des avancées politico-sociales.
- Qu’est-ce qui vous distingue des deux autres listes nationalistes ?
- Je ne cherche pas à faire un comparatif avec les autres listes nationalistes. Je considère qu’à terme, nous devons avoir une convergence stratégique. Ce qui nous distingue, ce sont nos positions par rapport aux archaïsmes de la Corse, aux pesanteurs, au tribalisme, aux forces occultes, qu’elles soient financières, physiques ou sociales. Dans ces conditions, je me reconnais dans un combat novateur, fait de travail, de compétences, d’engagement politique et de nombreux sacrifices pour essayer de donner à la Corse un visage nouveau, un souffle nouveau, et incarner cette alternance que tous attendent depuis longtemps. Ceci, par la constitution, autour d’hommes et de femmes compétents, sincères, engagés, d’une force de renversement pour mettre fin à toutes ces tyrannies, à toutes ces oppressions, à toutes ces combines, à toutes ces logiques qui vont à l’encontre des libertés individuelles et font qu’aujourd’hui, la Corse n’est pas une terre de liberté, mais une terre d’oppression.
- Etes-vous favorable à la fusion de toutes les forces du mouvement national au 2nd tour ?
- Ce sont des logiques politiciennes ! Nous sommes pour un regroupement stratégique des composantes qui veulent, en Corse, une alternance forte. Une fusion signifie qu’on est dans un état fusionnel d’adhésion avec un programme politique commun et cohérent, un pacte politique et un objectif stratégique. Cela n’a pas été défini au 1er tour. Est-ce que cela le sera au 2nd ? Nous l’espérons tous ! Il est trop tôt pour se positionner et faire des interprétations d’un scénario politique qui se passerait au 2nd ou au 3ème tour. On sait très bien qu’il y a eu des obstacles majeurs plus liés à des querelles individuelles et à des volontés de leadership qu’à des problèmes sur des fondamentaux politiques.
- Pour se regrouper, il faut passer la barre des 5% des suffrages. Pensez-vous qu’U Rinnovu peut y parvenir tout seul ?
- Nous sommes très confiants. Nous pensons que le peuple corse saura reconnaître ces éléments disponibles, engagés, volontaires, aptes à le défendre, désintéressés et qui ont toujours été là. Ce sera le scrutin qui nous déterminera.
- Si vous passez la barre des 5%, souhaitez-vous réaliser au 2nd tour, l’union avec Femu a Corsica, qui n’a pu l’être au 1er tour ?
- Nous souhaitons tout ce qui sera bon pour la Corse. S’il y a, à l’échéance de ce 1er tour de scrutin, une revoyure de comportement sectaire et une certaine forme d’ostracisme, nous en prendrons acte et nous nous repositionnerons pour être dans une logique de victoire.
- Si vous ne passez pas la barre des 5%, donnerez-vous des consignes de vote pour le 2nd tour ?
- C’est un scénario qui n’est pas encore envisagé. Pour l’instant, nous sommes dans l’optique de réaliser un score politique à la hauteur des enjeux, de notre volonté d’aboutir et de porter ces messages forts. Nous n’envisageons pas un scénario de défaite. Nous sommes dans une logique de conquête et de renversement. Nous ne pensons à rien d’autre.
- Corsica Libera n’exclut pas une alliance de gouvernement avec Paul Giacobbi, Femu a Corsica la refuse nettement. Quelle est la position d’U Rinnovu ?
- Nous considérons que les Nationalistes, qui, il y a 5 ans, ont totalisé plus de 36 % des voix, n’ont aucune logique à faire des actes de contrition et d’allégeance à des forces clanistes archaïstes. Nous devons incarner, par nous-mêmes, une force de propositions, d’action, de construction et de gouvernement. Il n’y aucune raison pour que nous allions chercher des alliances fussent-elles bénéfiques en termes de strapontins et de pseudo-ministères ! Nous refuserons les logiques d’alliances qui vont au-delà des forces progressistes affirmées, cohérentes et ayant un passé qui permet de valider leur engagement progressiste.
- Pensez-vous que les temps sont mûrs et que les Nationalistes peuvent gagner le 13 décembre ?
- Je pense que la population de Corse n’a jamais été autant oppressée, n’a jamais été autant dans la détresse sociale, n’a jamais été autant agressée dans sa dimension culturelle, n’a jamais autant subi d’agression économique... Il est plus que jamais temps que les Corses et l’ensemble des habitants de cette île se réveillent et donnent à des forces qui sont porteuses d’espoir, de renouveau, d’alternance, de mieux vivre, de générosité, de défense des intérêts communs, de partage de richesses, un droit à gouverner cette île pour essayer, enfin, d’en finir avec tous ces archaïsmes et toutes ces barres d’oppression.
- Est-ce, pour vous, l'enjeu premier de cette élection ?
- Oui ! L’enjeu de cette élection est de positionner, en Corse, un courant alternatif fort qui soit en opposition totale à tous les tenants des systèmes passéistes, quelques soient leurs évolutions contemporaines.
Propos recueillis par Nicole MARI.
1 Paul-Félix BENEDETTI, ingénieur Maître de conférence associé université de Corse, Conseiller territorial, Auddè, Ghisoni
2 CAPIROSSI Nathalie Directrice Centre Formation Agricole 2A - Moftlfau
3 SUSINIPaul-Antoine Cadre PNRC. Castaneicuiteur Carbuccia
4 ORSINI Véronique Professeur d ‘économie • Calenzana
5 QUASTANA André Chef de secteur OEHC. Militant associatif. Président ADMR 2A - Albitreccia
6 CASIMIRI Catherine Infirmière libérale • Sari-Solenzara BastiaS7 CARLI Antoine Apiculteur - Canaveghja dOletta
8 BATTISTELLI Sonia Etudiante Ecole Doctorale -Sarrola
9 BERNARDIN! Luc Cadre CPAM 2A -Aiacciu-Petraserena
10 GUELFUCCI Stella Professeur de Langue Corse. Militante culturelle - Sermanu/Cervioni
11 LUCCIARDI Jean Baptiste Employé - Santo Pietro di Tanda-Bastla
12 RAFFAELLI Valérie Commerçante - Santa Maria di Lota/Portivechju
13 DAGREGORIO Félix SNCM Brando/Bunifaziu
14 LALANNE Florence Cadre presse quotidienne régionale - Bastia
15 FOLACC1 Dumè Employé - Bastelica
16 DEMARTINI Dominique Assistante Medico-socia • Bastia/Vico
17 COLONNA Jean Dominique Agent de co!lège - Ulmetu
18 AGOSTINI Marie-Diana Retraitée de l'enseignement - Ota-Portu
19 SARROCHI Thierry Chef d'entreprise -Chiatra di verde
20 GRISTI Véronique Commerçante - Basteticaccia
21 PAOLINI Ange Agent service des routes 28 - Ghisoni
22 CUCCHI Jeanne Mère au foyer- Valle di Rustinu
23 LORENZONI François Maitre Nageur MNS - Portivechju
24 FEDI Majorie Professeur d'Histoire• U Viscuvatu
25 GIAMPIETRI Cyril Responsable qualité en agroalimentaire • Bisinchi
26 SAMMARCELLI Léa Employée - Merle
27 MARIANI Antoine Philippe Commerçant - Bastia
28 AUBEL Rosine Commerçante - Portivechlu
29 VESPERINI Natale Emptoye. Matant culturel • Tares Isulacclu
30 LUCIANI Karma Employée de commerce - Patrimoniu
31 RAGAS-COLONNA Anthony Agent CG2A. Militant associatif- Pila Canai(
32 ALBERTINI Claudia Infirmière • Murato
33 DONCARLI Jean-Dominique Technicien Caprin Chambre d'agriculture 2A • Aiacciu
34 TAPIA Nathalie Employée • Afa
35 LUCIANI Francescu Etudiant, syndicaliste -Aiacciu
36 GRIMALDI Stella Aide soignante CH Bastia - Ersa
37 FILIPPI Laurent Pompier. Militant culturel - Felce."
38 ALFONSI Catherine Personnel navigant CCM - Aiacciu
39 VERDURI Didier Restaurateur - San-Nicolau
40 TRIMAILLE Coralle Etudiante - Corti
41 GARATTE Paul Commerçant - Repaie
42 URBANI Andrée Hôtelière Propriano - Bastelicaccia
43 LAPAIX Olivier Formateur- Pinu
44 CASTELLI Christelle Assistante maternelle - Bastia
45 TERRACHON Michel Commerçant - Bastia
46 PARODI Valérie Assistante de Vie Scolaire - Bastia
47 ARTILY Michel Agriculteur - Murzu
48 SCHNITZLER Marielle Infirmière CH Castellucio-Aiacciu
49 CALASSI Paul Retraité - Poghju d'Oletta
50 ROTOLI Dominique Secrétaire • Aiacciu
51 GUELFUCCI Jean Thomas Retraité - Corti