Le site de Terrenzana longe l'étang de Diana.
En plein maquis, depuis un belvédère, le panorama est unique ! Le regard embrasse l’intégralité des deux étangs, - Diana au Sud, Terrenzana au Nord -, les terres agricoles de la Plaine Orientale, la chaîne montagneuse qui la surplombe, avant de se perdre dans la mer. « C’est un joyau méconnu ! », estime Christian Orsucci, maire de la commune de Tallone, où niche le site naturel de Terrenzana, juché sur un petit plateau qui s’insère entre le Sbiri et l’Arena, les deux rivières d’où naissent les deux étangs. Lieu de transition entre le maquis et la mer, le site, propriété du Conservatoire du littoral, dévoile une multitude de paysages préservés entre plans d’eaux, marais, plage, maquis et boisement de peupliers. Dans une Plaine orientale, longtemps délaissée pour cause d’insalubrité et qui connaît, depuis 50 ans, un fort développement agricole et touristique, le site naturel de Terrenzana est demeuré presque intact. D’accès confidentiel et malaisé, il était simplement traversé par une piste communale poussiéreuse qui rejoignait la plage, le lido et les berges de l’étang de Diana, n’offrant que bien peu d’attrait et de points de vue aux véhicules, chasseurs ou randonneurs qui l’empruntaient indifféremment. Intime et méconnu, le site attendait patiemment d’être révélé.
Une histoire réinventée
De la patience, il en a fallu au Conservatoire du littoral, qui acquiert le site en 1980 - 127 hectares auxquels sont venus s’ajouter 25 hectares d’affectation de l’Etat en 2002 -, tant le projet met de temps à émerger. « A partir de 2003, nous avons réfléchi à ouvrir et à donner à découvrir tous les terrains que nous avions pu acheter sur la Côte orientale. Nous avons fait un schéma de principe général qui est resté dans les cartons parce que ça n’accrochait pas avec les acteurs du territoire », explique Michel Muracciole, délégué de rivages du Conservatoire du littoral. La donne change avec l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale à Tallone. « Après son élection, le maire actuel cherchait des initiatives et des projets de valorisation du territoire, il était ouvert à beaucoup d’idées. C’est comme cela que le projet est reparti. Nous l’avons monté avec de jeunes paysagistes qui ont écrit une histoire, un scénario. Les sentiers ont été créés de toutes pièces », poursuit-il. La piste d’accès a été améliorée, son tracé modifié par endroit, les véhicules interdits d’accès aux dunes et aux rives de l’étang. Trois aires de stationnement ont été intégrées dans le paysage et reliées par deux nouveaux sentiers partant de Diana et de Terrenzana et permettant une découverte progressive du site en passant par les plus beaux points de vue.
De la patience, il en a fallu au Conservatoire du littoral, qui acquiert le site en 1980 - 127 hectares auxquels sont venus s’ajouter 25 hectares d’affectation de l’Etat en 2002 -, tant le projet met de temps à émerger. « A partir de 2003, nous avons réfléchi à ouvrir et à donner à découvrir tous les terrains que nous avions pu acheter sur la Côte orientale. Nous avons fait un schéma de principe général qui est resté dans les cartons parce que ça n’accrochait pas avec les acteurs du territoire », explique Michel Muracciole, délégué de rivages du Conservatoire du littoral. La donne change avec l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale à Tallone. « Après son élection, le maire actuel cherchait des initiatives et des projets de valorisation du territoire, il était ouvert à beaucoup d’idées. C’est comme cela que le projet est reparti. Nous l’avons monté avec de jeunes paysagistes qui ont écrit une histoire, un scénario. Les sentiers ont été créés de toutes pièces », poursuit-il. La piste d’accès a été améliorée, son tracé modifié par endroit, les véhicules interdits d’accès aux dunes et aux rives de l’étang. Trois aires de stationnement ont été intégrées dans le paysage et reliées par deux nouveaux sentiers partant de Diana et de Terrenzana et permettant une découverte progressive du site en passant par les plus beaux points de vue.
Une ballade intimiste
Les aménagements ont été réalisés dans le double souci de préserver les espaces les plus fragiles et de ne pas perturber la nature tout en dévoilant les ambiances, les paysages, les points de vue sur les deux étangs, la mer, la plaine et les chaines montagneuses, mais aussi l’histoire et les usages traditionnels des lieux. « Notre projet est de donner à découvrir et à comprendre un territoire méconnu et des paysages. Ces sentiers offrent une vue unique sur la Côte orientale. A partir de la route T10, on prend une petite route qui rejoint l’entrée du site, à mi-parcours entre la T10 et la mer. On laisse la voiture et on emprunte un sentier qui conduit au belvédère de Pompugliani, qui permet de découvrir un panorama sur l’étang et la plaine avec les montagnes en arrière plan. Sur ce belvédère, point de départ du sentier de Diana, sont disposées des tables d’interprétation du paysage qui proposent une lecture des paysages et de l’histoire naturelle et humaine des lieux, parlent de la montagne, de la plaine, de l’étang, du maquis et de la mer », précise Michel Muracciole. Un peu plus loin, une cabane a été reconstituée. Construite de branchages et recouverte de terre, elle servait d’abri aux bergers en hiver pendant la transhumance sur le littoral. La balade, qui dure une heure, longe l’étang de Diana et rejoint la mer. De là, un autre sentier part vers le Nord, contourne l’étang de Terranzana et offre une autre vue, une autre ambiance, notamment à la saison des oiseaux migrateurs que l’on peut observer de loin sans les effrayer. « C’est un site qui se prête à une visite intimiste », conclut le délégué du Conservatoire.
Les aménagements ont été réalisés dans le double souci de préserver les espaces les plus fragiles et de ne pas perturber la nature tout en dévoilant les ambiances, les paysages, les points de vue sur les deux étangs, la mer, la plaine et les chaines montagneuses, mais aussi l’histoire et les usages traditionnels des lieux. « Notre projet est de donner à découvrir et à comprendre un territoire méconnu et des paysages. Ces sentiers offrent une vue unique sur la Côte orientale. A partir de la route T10, on prend une petite route qui rejoint l’entrée du site, à mi-parcours entre la T10 et la mer. On laisse la voiture et on emprunte un sentier qui conduit au belvédère de Pompugliani, qui permet de découvrir un panorama sur l’étang et la plaine avec les montagnes en arrière plan. Sur ce belvédère, point de départ du sentier de Diana, sont disposées des tables d’interprétation du paysage qui proposent une lecture des paysages et de l’histoire naturelle et humaine des lieux, parlent de la montagne, de la plaine, de l’étang, du maquis et de la mer », précise Michel Muracciole. Un peu plus loin, une cabane a été reconstituée. Construite de branchages et recouverte de terre, elle servait d’abri aux bergers en hiver pendant la transhumance sur le littoral. La balade, qui dure une heure, longe l’étang de Diana et rejoint la mer. De là, un autre sentier part vers le Nord, contourne l’étang de Terranzana et offre une autre vue, une autre ambiance, notamment à la saison des oiseaux migrateurs que l’on peut observer de loin sans les effrayer. « C’est un site qui se prête à une visite intimiste », conclut le délégué du Conservatoire.
Un financement européen
L’étang de Diana et ses abords étant classés depuis 2002 au titre de la loi de 1930 comme site pittoresque, cette opération d’aménagement, qui a coûté 390 000 €, a été soumise à autorisation ministérielle. Elle a été financée à 60 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER) sur la ligne budgétaire consacrée à la mise en valeur et au développement des sites naturels et culturels méconnus d’intérêt touristique et gérée par l’Agence du tourisme de la Corse (ATC). Un dispositif de comptage des visiteurs a, d’ailleurs, été installé afin de suivre l’évolution de la fréquentation dans le temps. « Le financement européen de cette opération est conséquent. Quand, au mois de novembre, nous rencontrerons le comité de suivi de la programmation des fonds européens, les autorités européennes seront ravies d’apprendre que nous avons financé des opérations de ce type », se réjouit Nanette Maupertuis. La conseillère exécutive en charge des affaires européennes et présidente de l’Agence du tourisme de la Corse (ATC) a fait la ballade, accompagnée des représentants des acteurs du territoire : communes environnantes, Communauté de communes de l’Oriente, office de tourisme, Conservatoire du littoral et agents du département de Haute-Corse qui gère le site. C’est à eux qu’incombent désormais la deuxième étape : celle de faire connaître le joyau méconnu.
L’étang de Diana et ses abords étant classés depuis 2002 au titre de la loi de 1930 comme site pittoresque, cette opération d’aménagement, qui a coûté 390 000 €, a été soumise à autorisation ministérielle. Elle a été financée à 60 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER) sur la ligne budgétaire consacrée à la mise en valeur et au développement des sites naturels et culturels méconnus d’intérêt touristique et gérée par l’Agence du tourisme de la Corse (ATC). Un dispositif de comptage des visiteurs a, d’ailleurs, été installé afin de suivre l’évolution de la fréquentation dans le temps. « Le financement européen de cette opération est conséquent. Quand, au mois de novembre, nous rencontrerons le comité de suivi de la programmation des fonds européens, les autorités européennes seront ravies d’apprendre que nous avons financé des opérations de ce type », se réjouit Nanette Maupertuis. La conseillère exécutive en charge des affaires européennes et présidente de l’Agence du tourisme de la Corse (ATC) a fait la ballade, accompagnée des représentants des acteurs du territoire : communes environnantes, Communauté de communes de l’Oriente, office de tourisme, Conservatoire du littoral et agents du département de Haute-Corse qui gère le site. C’est à eux qu’incombent désormais la deuxième étape : celle de faire connaître le joyau méconnu.
Un tourisme vert
Parmi eux, le plus satisfait est certainement le maire de Tallone qui réalise, ainsi, le premier des projets qu’il a imaginé sur cette partie de sa commune. « Lorsque nous avons établi notre document d’urbanisme, nous avons considéré que si la commune était une zone agricole à fort potentiel environnemental, elle ne pouvait pas se passer du tourisme qui permet aux économies, qui gravitent autour, de pouvoir mieux vivre. Nous avons fait le choix du tourisme vert. Notre idée de départ était de valoriser ce bien exceptionnel autour de l’étang de Diana, joyau de la Plaine Orientale, qui est un tampon sur l’histoire de la microrégion. Les premiers hommes, qui sont venus sur cette île, sont certainement entrés par l’étang de Diana pour gagner les terres. Cette histoire, nous devons la valoriser pour que les visiteurs comprennent bien d’où nous venons et qui nous sommes, et présenter les producteurs qui travaillent les terres agricoles d’où vient l’identité de la Corse. Notre objectif était de développer le tourisme pédestre en créant des sentiers et en nous appuyant sur les exploitants agricoles pour accueillir, dans les corps de ferme existants, les touristes. Nous avons racheté la maison d’Arena pour en faire un point d’information ». L’élu du rural plaide pour un meilleur équilibre territorial des flux touristiques.
Parmi eux, le plus satisfait est certainement le maire de Tallone qui réalise, ainsi, le premier des projets qu’il a imaginé sur cette partie de sa commune. « Lorsque nous avons établi notre document d’urbanisme, nous avons considéré que si la commune était une zone agricole à fort potentiel environnemental, elle ne pouvait pas se passer du tourisme qui permet aux économies, qui gravitent autour, de pouvoir mieux vivre. Nous avons fait le choix du tourisme vert. Notre idée de départ était de valoriser ce bien exceptionnel autour de l’étang de Diana, joyau de la Plaine Orientale, qui est un tampon sur l’histoire de la microrégion. Les premiers hommes, qui sont venus sur cette île, sont certainement entrés par l’étang de Diana pour gagner les terres. Cette histoire, nous devons la valoriser pour que les visiteurs comprennent bien d’où nous venons et qui nous sommes, et présenter les producteurs qui travaillent les terres agricoles d’où vient l’identité de la Corse. Notre objectif était de développer le tourisme pédestre en créant des sentiers et en nous appuyant sur les exploitants agricoles pour accueillir, dans les corps de ferme existants, les touristes. Nous avons racheté la maison d’Arena pour en faire un point d’information ». L’élu du rural plaide pour un meilleur équilibre territorial des flux touristiques.
Un site soutenable
Si, pour Nanette Maupertuis, cette notion d’équilibre est fondamentale à tous points de vue, elle passe nécessairement par une transition écologique du tourisme insulaire. « Il nous a paru évident, à l’ATC, de programmer cette opération de Terrenzana puisque, sous cette mandature, nous mettons l’accent sur la question de la soutenabilité de l’activité touristique. Un tourisme soutenable est un tourisme qui n’est pas concentré sur les seuls mois de juillet et d’août, mais dont la pression est mieux répartie tant sur le plan temporel que spatial. Il faut une équité territoriale afin que la manne touristique profite à l’ensemble du tissu économique insulaire, pas seulement aux stations balnéaires. Il faut également trouver un équilibre du point de vue sociétal. Lorsque le flux touristique s’égrène sur plusieurs mois, il est beaucoup plus supportable pour les résidents, comme pour les touristes. Depuis le vote du régime des aides en juillet 2016, toutes les aides, qui sont accordées au niveau touristique, sont sujettes à une éco-conditionnalité qui est la base d’un projet de développement durable ». Pour la présidente de l’ATC, un milieu doit être géré, les flux de visiteurs, accompagnés et canalisés. « Les aménagements, qui ont été faits, respectent le milieu et le protègent. L’éco-compteur, qui compte les visiteurs, permettra de gérer le milieu de manière beaucoup plus performante avec la possibilité, s’il le faut, – et c’était mon souci – d’arrêter les flux et de fermer le site, si la fréquentation est trop élevée, la capacité de charge dépassée, ce qui peut générer des dégradations. A cela s’ajoute la nécessité d’une bonne communication en amont et d’une médiation auprès des populations. Les meilleurs ambassadeurs d’un territoire sont les gens qui l’habitent et le respectent ». Le site étant inauguré en plein automne, c’est effectivement la population locale qui aura le privilège de le découvrir.
N.M.
Si, pour Nanette Maupertuis, cette notion d’équilibre est fondamentale à tous points de vue, elle passe nécessairement par une transition écologique du tourisme insulaire. « Il nous a paru évident, à l’ATC, de programmer cette opération de Terrenzana puisque, sous cette mandature, nous mettons l’accent sur la question de la soutenabilité de l’activité touristique. Un tourisme soutenable est un tourisme qui n’est pas concentré sur les seuls mois de juillet et d’août, mais dont la pression est mieux répartie tant sur le plan temporel que spatial. Il faut une équité territoriale afin que la manne touristique profite à l’ensemble du tissu économique insulaire, pas seulement aux stations balnéaires. Il faut également trouver un équilibre du point de vue sociétal. Lorsque le flux touristique s’égrène sur plusieurs mois, il est beaucoup plus supportable pour les résidents, comme pour les touristes. Depuis le vote du régime des aides en juillet 2016, toutes les aides, qui sont accordées au niveau touristique, sont sujettes à une éco-conditionnalité qui est la base d’un projet de développement durable ». Pour la présidente de l’ATC, un milieu doit être géré, les flux de visiteurs, accompagnés et canalisés. « Les aménagements, qui ont été faits, respectent le milieu et le protègent. L’éco-compteur, qui compte les visiteurs, permettra de gérer le milieu de manière beaucoup plus performante avec la possibilité, s’il le faut, – et c’était mon souci – d’arrêter les flux et de fermer le site, si la fréquentation est trop élevée, la capacité de charge dépassée, ce qui peut générer des dégradations. A cela s’ajoute la nécessité d’une bonne communication en amont et d’une médiation auprès des populations. Les meilleurs ambassadeurs d’un territoire sont les gens qui l’habitent et le respectent ». Le site étant inauguré en plein automne, c’est effectivement la population locale qui aura le privilège de le découvrir.
N.M.