Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et leader des nationalistes modérés de Femu a Corsica, et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse et leader du parti Indépendantiste Corsica Libera.
Il était difficile pour la majorité territoriale de faire autrement ! Une mandature courte mais réussie, une gouvernance partagée sans heurt apparent, et surtout le pari formidablement gagnant de la liste commune Pè a Corsica aux Législatives de juin, remportant trois bastions sur quatre, ont laissé, en fait, peu d’alternative à la coalition nationaliste au pouvoir en Corse. Les combats et les victoires, menés et remportées ensemble, avaient peu à peu conforté, tant chez les militants des deux mouvements que chez les leaders, l’évidence de l’union dès le 1er tour. Aux Ghjurnate internaziunale de Corti début août, les Indépendantistes de Corsica Libera l’avaient uniment réclamée au nom de la cohérence. Loin de la rejeter, mais moins unanimes, les Modérés de Femu a Corsica, estimaient nécessaire, avant toute chose, d’obtenir des réponses à un certain nombre de questions précises. Des mises au point plus de fond que de forme ou de préséance que les Modérés, déjà en proie au laborieux accouchement de leur nouveau parti, ne pouvaient occulter et auxquelles tenaient particulièrement leur leader, Gilles Simeoni.
Une offre politique claire
Ces prérequis ont, donc, servi de base aux discussions politiques menées depuis quelques semaines entre les deux partenaires pour élaborer un nouveau contrat de mandature. « Notre volonté commune est de définir une offre politique à la hauteur des enjeux qui sont devant nous, des enjeux qui dépassent de loin la simple élection territoriale de décembre, même si elle est importante. Toutes les questions sont abordées, notamment celles de l’inscription d’une vision stratégique dans le temps sur deux mandatures. Dans les dix ans à-venir, que propose-t-on aux Corses ? La question également du respect des équilibres politiques entre les deux partenaires Femu a Corsica et Corsica Libera. Tout en actant que nous avons bien travaillé ensemble, il faut se demander, ensuite, comment aller plus loin à travers une démarche qui a vocation à s’élargir. Mais l’élargissement et l’ouverture ne peuvent se penser qu’autour de principes politiques, d’une vision nette de la société et de priorités. Il faut, donc, être très clair sur ce que nous proposons aux Corses en termes d’objectifs à court, moyen et long termes », explique Gilles Simeoni.
Un accord imminent
Prudent et pragmatique, le président de l’Exécutif territorial préfère cheminer en terrain balisé. « Nous avons beaucoup avancé. C’est très positif, mais rien n’est finalisé. Quand l’offre politique sera finalisée, elle sera proposée aux parties prenantes et validée, puis présentée publiquement. Pour l’instant, on n’en est pas là ! » affirme-t-il, assez agacé de devoir s’expliquer avant terme. L’accord serait, pourtant, en passe d’aboutir et pourrait être rendu public en début de semaine prochaine. La constitution de la liste commune serait également en bonne voie et sur le même principe qui a présidé en décembre 2015 au prorata du poids électoral de chacun. La reconduite de Gilles Simeoni en tête de liste, comme à la tête de l’Exécutif de la nouvelle collectivité en cas de victoire, étant un fait acquis, n’a fait l’objet d’aucun débat. Il était tout aussi peu vraisemblable d’imaginer que le fauteuil de président de la future assemblée de 63 membres ne soit pas occupé par son actuel locataire, Jean-Guy Talamoni. Il semblerait néanmoins que le leader de Corsica Libera, qui occupait la 3ème place sur la liste de décembre 2015, ne rétrograde à la 5ème place dans un jeu de chaise musicale avec le leader du PNC, Jean-Christophe Angelini, qui afficherait d’autres ambitions que les postes de conseiller exécutif et président de l’ADEC qu’il occupe aujourd’hui. La conseillère exécutive balanine, élue de Femu a Corsica, Nanette Maupertuis, et sa consœur ajaccienne, membre de Corsica Libera, Josépha Giacometti, conserveraient, respectivement, la 2ème et 4ème place. Des changements devraient intervenir sur la suite de la liste.
Un billard à trois bandes
Ceci étant, l’union actée au 1er tour entre Femu a Corsica et Corsica Libera pose l’inconnue du 2nd tour qui a, provisoirement, pour nom : U Rinnovu ? Le veto de Corsica Libera à toute velléité d’union avec son partenaire d’hier, ouvertement critique sur le bilan de la mandature, étant un écueil de taille, la lettre ouverte du Rinnovu lançant un appel à l’union est restée lettre morte. Les dés semblaient jetés, les rancœurs tenaces et les portes fermées. Mais en politique plus qu’ailleurs, le pragmatisme est une vertu qui a fait ses preuves. Des voix s’élèvent chez les Modérés et s’interrogent sur la difficulté de prôner une stratégie d’élargissement et d’ouverture sans appliquer ce généreux principe prioritairement aux siens ! Dans ce cadre-là, comment ignorer la candidature de Paul-Félix Benedetti, leader du Rinnovu, d’autant qu’il s’est acquis un soutien de poids en la personne de Jean-Baptiste Arena ? La question s’invite dans le débat avec Corsica Libera, les positions s’assouplissent. Samedi matin à Centuri, en marge de la manifestation de soutien au maire David Brugioni et à sa famille, une rencontre publique, impromptue et informelle entre Gilles Simeoni, Hyacinthe Vanni, Paul-Félix Benedetti et Jean-Baptiste Arena, débouche sur une conversation à bâtons rompus sur le parvis de la mairie. Tout laisse à penser que la partie est loin d’être jouée. Si cette deuxième liste nationaliste passe la barre des 5%, l’union du mouvement national pourrait bien, au final, s’avérer un subtil billard à trois bandes !
N.M.
Une offre politique claire
Ces prérequis ont, donc, servi de base aux discussions politiques menées depuis quelques semaines entre les deux partenaires pour élaborer un nouveau contrat de mandature. « Notre volonté commune est de définir une offre politique à la hauteur des enjeux qui sont devant nous, des enjeux qui dépassent de loin la simple élection territoriale de décembre, même si elle est importante. Toutes les questions sont abordées, notamment celles de l’inscription d’une vision stratégique dans le temps sur deux mandatures. Dans les dix ans à-venir, que propose-t-on aux Corses ? La question également du respect des équilibres politiques entre les deux partenaires Femu a Corsica et Corsica Libera. Tout en actant que nous avons bien travaillé ensemble, il faut se demander, ensuite, comment aller plus loin à travers une démarche qui a vocation à s’élargir. Mais l’élargissement et l’ouverture ne peuvent se penser qu’autour de principes politiques, d’une vision nette de la société et de priorités. Il faut, donc, être très clair sur ce que nous proposons aux Corses en termes d’objectifs à court, moyen et long termes », explique Gilles Simeoni.
Un accord imminent
Prudent et pragmatique, le président de l’Exécutif territorial préfère cheminer en terrain balisé. « Nous avons beaucoup avancé. C’est très positif, mais rien n’est finalisé. Quand l’offre politique sera finalisée, elle sera proposée aux parties prenantes et validée, puis présentée publiquement. Pour l’instant, on n’en est pas là ! » affirme-t-il, assez agacé de devoir s’expliquer avant terme. L’accord serait, pourtant, en passe d’aboutir et pourrait être rendu public en début de semaine prochaine. La constitution de la liste commune serait également en bonne voie et sur le même principe qui a présidé en décembre 2015 au prorata du poids électoral de chacun. La reconduite de Gilles Simeoni en tête de liste, comme à la tête de l’Exécutif de la nouvelle collectivité en cas de victoire, étant un fait acquis, n’a fait l’objet d’aucun débat. Il était tout aussi peu vraisemblable d’imaginer que le fauteuil de président de la future assemblée de 63 membres ne soit pas occupé par son actuel locataire, Jean-Guy Talamoni. Il semblerait néanmoins que le leader de Corsica Libera, qui occupait la 3ème place sur la liste de décembre 2015, ne rétrograde à la 5ème place dans un jeu de chaise musicale avec le leader du PNC, Jean-Christophe Angelini, qui afficherait d’autres ambitions que les postes de conseiller exécutif et président de l’ADEC qu’il occupe aujourd’hui. La conseillère exécutive balanine, élue de Femu a Corsica, Nanette Maupertuis, et sa consœur ajaccienne, membre de Corsica Libera, Josépha Giacometti, conserveraient, respectivement, la 2ème et 4ème place. Des changements devraient intervenir sur la suite de la liste.
Un billard à trois bandes
Ceci étant, l’union actée au 1er tour entre Femu a Corsica et Corsica Libera pose l’inconnue du 2nd tour qui a, provisoirement, pour nom : U Rinnovu ? Le veto de Corsica Libera à toute velléité d’union avec son partenaire d’hier, ouvertement critique sur le bilan de la mandature, étant un écueil de taille, la lettre ouverte du Rinnovu lançant un appel à l’union est restée lettre morte. Les dés semblaient jetés, les rancœurs tenaces et les portes fermées. Mais en politique plus qu’ailleurs, le pragmatisme est une vertu qui a fait ses preuves. Des voix s’élèvent chez les Modérés et s’interrogent sur la difficulté de prôner une stratégie d’élargissement et d’ouverture sans appliquer ce généreux principe prioritairement aux siens ! Dans ce cadre-là, comment ignorer la candidature de Paul-Félix Benedetti, leader du Rinnovu, d’autant qu’il s’est acquis un soutien de poids en la personne de Jean-Baptiste Arena ? La question s’invite dans le débat avec Corsica Libera, les positions s’assouplissent. Samedi matin à Centuri, en marge de la manifestation de soutien au maire David Brugioni et à sa famille, une rencontre publique, impromptue et informelle entre Gilles Simeoni, Hyacinthe Vanni, Paul-Félix Benedetti et Jean-Baptiste Arena, débouche sur une conversation à bâtons rompus sur le parvis de la mairie. Tout laisse à penser que la partie est loin d’être jouée. Si cette deuxième liste nationaliste passe la barre des 5%, l’union du mouvement national pourrait bien, au final, s’avérer un subtil billard à trois bandes !
N.M.
Rencontre informelle à Centuri entre Gilles Simeoni, Jean-Baptiste Arena, Hyacinthe Vanni et Paul-Félix Benedetti.