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​Législatives. Marc-Antoine Leroy (Nouveau Front populaire) : "La question sociale doit être au cœur du débat"


Cécile Orsoni le Mardi 18 Juin 2024 à 21:45

Marc Antoine Leroy, candidat du Nouveau Front Populaire pour la 1re circonscription de Corse-du-Sud, et son suppléant Thomas Santoni, ont tenu une conférence de presse ce mardi 18 juin à Ajaccio. Aux côtés des forces de cette nouvelle coalition de gauche, ils ont abordé les principales thématiques de cette campagne comme le pouvoir d'achat et l'augmentation des salaires. Critiquant vivement le Rassemblement national, qu'ils qualifient de "faussaires de la question sociale", ils ont souligné l'importance de porter une voix de gauche forte et unie pour défendre les préoccupations principales des habitants de l'île.



Marc Antoine Leroy 'à droite) et Thomas Santoni
Marc Antoine Leroy 'à droite) et Thomas Santoni
- C’est la seconde fois que vous vous lancez dans une telle élection, puisqu’en 2022, vous étiez déjà suppléant d’Anissa-Flore Amziane pour le PCF. Qu’est-ce qui a cette fois motivé votre candidature pour cette campagne législative ?
- La volonté de porter et de faire peser une voix de gauche dans cette élection avec cette perspective d’union que propose le nouveau Front populaire. Notre programme concerne tout le monde. Nous avons une réelle volonté de défendre le pouvoir d’achat des gens, c’est la préoccupation principale des Français, mais également des Corses. Dans un récent sondage publié dans Paroles de Corses, les citoyens étaient 50% à répondre que le pouvoir d’achat était leur priorité. 

- Vous serez le candidat du Nouveau Front populaire pour la 1re circonscription de Corse-du-Sud. Face aux enjeux de ces élections inédites, réussir à trouver cette union de la gauche, y compris au local, était-ce capital ?
- Ce qui nous sépare est moins important que ce qui nous rassemble. Nous étions souvent ensemble l’an passé lors des manifestations contre la réforme des retraites, et plus récemment dans les marches pour la paix au Proche-Orient. Au vu des scores de l’extrême droite, il fallait qu’il y ait un sursaut. Nous devions partir rassemblés, c’est ce que nous avons fait et j’en suis très heureux.

- À travers un vote massif envers les partis d’extrême droite aux Européennes, les électeurs ont voulu faire entendre un cri de colère. Quel message souhaitez-vous leur faire passer aujourd’hui ?
- Alors que le RN est aux portes de Matignon, Jordan Bardella revient sur toutes les mesures sociales qu’il avait avancées. Réduire la TVA sur les produits de première nécessité n’est plus une priorité pour lui. Il hésite également sur l’abrogation de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. À ceux qui ont voté pour Jordan Bardella, je leur dis que le RN est un faussaire de la question sociale et le programme du nouveau Front populaire porte des thématiques réelles comme l’augmentation du SMIC à 1600 euros net, l’indexation des salaires sur les prix de l’inflation, ou encore la construction de nombreux logements sociaux.

- Quelles sont vos principales thématiques de campagne ?
- La thématique centrale, c’est le social. Je fais beaucoup de porte à la porte : la préoccupation majeure des Corses c’est l’augmentation des salaires. J’entends régulièrement : « Tout augmente : les prix au supermarché, les prix de l’essence, et nous on a toujours le même salaire ou la même pension de retraite. » L’enjeu de cette élection est de rendre la dignité a celles et ceux qui produisent la richesse et de faire en sorte que chacun puisse vivre dignement de son travail.

- Quelles sont les priorités dans votre circonscription ?
- Certains parlent d’accès à la propriété, moi je souhaite parler de l’accès au logement. Certains journaux corses ont évoqué le phénomène des Tanguy, avec ces jeunes qui quittent de plus en plus tard le domicile familial, je trouve cela assez cynique. Les jeunes partent tardivement parce qu’ils n’ont pas les moyens de trouver un logement à la hauteur de leur salaire. Ici, à Ajaccio, il faut compter 600 euros pour occuper un studio, et quand on touche un SMIC, c’est la moitié du salaire qui part dans le loyer. Il faut lutter contre les plateformes comme Airbnb ainsi que la spéculation immobilière, notamment en réfléchissant à la question de l’encadrement des loyers.

- Vous serez notamment opposé à Laurent Marcangeli, le député sortant. Un challenge de taille ?
- C’est un challenge, mais je rappelle que Laurent Marcangeli a fait partie de la majorité d’Emmanuel Macron, il est donc comptable de son bilan. 

- Comment poursuivrez-vous le travail parlementaire pour le statut d’autonomie ?
- Aujourd’hui, la question de l’autonomie n’est pas l’axe central ni la priorité de cette campagne. Si les Corses veulent que leur quotidien s’améliore, je les invite à voter pour le Front populaire. Ensuite, au Parlement, chaque composante du Nouveau Front populaire déterminera sa position sur l’autonomie. 

- Quelles mesures porterez-vous en faveur du pouvoir d’achat des Corses ?
- On a une réfraction de la TVA en Corse, mais les gens n’en voient pas la couleur. Il faudrait savoir où va cet argent. Globalement, nous défendrons les mêmes mesures qu’à l’échelle nationale. Si en Corse également, les salaires augmentent, les gens pourront enfin voir le bout du tunnel.

- Quelles seront les actions que vous porterez pour permettre un meilleur accès aux soins de santé pour les Corses ? Poursuivrez-vous le travail entamé pour la création d’un CHU sur l’île ?
- Il faudra échanger avec les différents syndicats et les personnels médicaux pour défendre ce qu’ils souhaitent. Il faut lutter contre les déserts médicaux au niveau régional comme au niveau national.

- Les questions environnementales sont pour le moment les grandes absentes de ces élections législatives. Quelles sont les mesures en faveur de la protection de l’environnement que vous pourriez proposer ?
- Nous proposons de renforcer les services publics de proximité, et notamment les transports en commun. Cela permettra de réduire l’impact carbone avec l’objectif 2050. En Corse, cela passe par la défense la création de la future centrale du Ricanto qui sera plus écologique que celle du Vazzio. Cela fait des années que la CGT Energie alerte sur la nécessité de mettre en place des centrales modernes et écologiques.

- À travers leur vote en faveur du RN, de nombreux électeurs ont voulu exprimer leurs inquiétudes vis-à-vis de la sécurité. Quelles mesures proposez-vous en la matière ?
- Il est important de rappeler que Nicolas Sarkozy est le Président de la République qui a supprimé le plus de postes de fonctionnaires de polices. Avec le Nouveau Front populaire, nous souhaitons créer de nouveaux postes de fonctionnaires de polices et de douaniers, pour lutter contre le trafic d’armes et de drogues. Nous défendons aussi le retour de la police de proximité et nous souhaitons renforcer les associations de quartiers qui font déjà un travail remarquable. Si l’on forme davantage les policiers en allongeant leur durée de formation, la question de l’insécurité - je préfère parler de la tranquillité publique - sera réglée.