Robert Hebras. (Dr)
Mardi 9 avril, le film italien « L’homme qui viendra » réalisé par Giorgio Diritti était à l’affiche. Présenté par Hélène Chaubin, cette fiction raconte le repli des troupes SS et la barbarie d’un bataillon. C’est l’histoire du massacre d’un village italien par les allemands, par vengeance suite à la capitulation de l’Italie. Le rôle principal donné à une petite fille de 8 ans donne une émotion particulière au film. Martina, fille unique ne parle plus depuis la mort de son petit frère. Elle vit avec sa famille ( parents, grands parents, oncles et tantes) dans un petit village italien. La vie est difficile et s’organise tant bien que mal entre les brigades de résistance et la progression des nazis. Jusqu’à ce jour où les SS arrivent au village et ne se contentent pas de traquer les hommes mais s’emparent également des femmes et des enfants pour commettre l’horreur appelée dans l’histoire « les massacres deMarzabotto », l’ « Ouradour- sur- Glane ilalien ». Martina à force de courage et de détermination réussira à se sauver avec son petit frère. Juste après le film Robert Hebras livre son témoignage. A 86 ans, il est aujourd’hui l’un des deux derniers survivants d’Ouradour -sur-Glane en Haute Vienne. Ouradour-sur-Glane : 10 juin 1944, 642 morts dont 450 femmes et enfants (le plus jeune a une semaine, les plus âgés 90 ans). Alors que toute la population a été réunie dans le champs de foire, en fin de journée les femmes et enfants sont emmenés dans l’église. Les hommes divisés en petits groupes seront exécutés les premiers puis l’église sera embrasée. « Quel drame s’est il vraiment passé dans cette église ? Que pensaient les femmes ? Entendaient- elles les mitraillettes ? » C’est le genre de questions que se sont posés les 5 survivants de ce massacre.
"J'ai vécu la même chose"
L’émotion est très forte lorsque Robert Hebras donne ses impressions sur ce film italien. « C’est très dur pour moi, beaucoup de scènes me rappellent des choses (…) lorsque la petite-fille sort de sous les cadavres, j’ai vécu la même chose ».
Pour autant il ne veut pas d’une telle fiction pour relater Ouradour : trop d’émotions inutiles, pas nécessaire pour comprendre l’histoire.
Comment continuer sa vie après ça ? Ce n’est, bien sur, pas facile, pas d’aide psychologique à cette époque, il faut trouver en soi la force et les moyens de survivre. Robert Hebras se souvient d’un jeune garçon qui avait 8 ans lors du massacre. Il a été mis en avant par la suite, on s’est servi de lui, de son passé. Il n’a pas été assez fort psychologiquement et s’est mis à boire et est décédé prématurément.
Aujourd’hui Robert Hebras mène un autre combat. L’ironie du sort veut qu’il soit poursuivi en cassation par ceux- la mêmes qui ont participé à Ouradour. En effet en 1990 Robert Hebras écrit un livre sur cet après midi du 10 juin « Ouradour-sur-Glane, le massacre heure par heure » dans lequel il fait état de la présence à Ouradour de « soi-disant enrôlés de force ». Il s’agit en fait de ceux que l’on appelle aujourd’hui « les malgré nous », ces alsaciens obligés de s’enrôler dans l’armée allemande en 1942. Sur 140 soldats allemands présents à Ouradour, 28 étaient des alsaciens incorporés de force. Si Robert Hebras n’est pas sur qu’ils aient été enrôles de force, une chose dont il est certain c’est qu’aucun n’a été obligé de tirer.
Outre le fait que ce soit un comble que l’un des derniers survivants du massacre d’Ouradour soit attaqué en justice par des participants à ce massacre contraints ou non, Robert Hebras ne lâchera pas l’affaire en mémoire des siens et de tous ceux qui ont perdu la vie à Ouradour en ce 10 juin 1944.
Lydie COLONNA
"J'ai vécu la même chose"
L’émotion est très forte lorsque Robert Hebras donne ses impressions sur ce film italien. « C’est très dur pour moi, beaucoup de scènes me rappellent des choses (…) lorsque la petite-fille sort de sous les cadavres, j’ai vécu la même chose ».
Pour autant il ne veut pas d’une telle fiction pour relater Ouradour : trop d’émotions inutiles, pas nécessaire pour comprendre l’histoire.
Comment continuer sa vie après ça ? Ce n’est, bien sur, pas facile, pas d’aide psychologique à cette époque, il faut trouver en soi la force et les moyens de survivre. Robert Hebras se souvient d’un jeune garçon qui avait 8 ans lors du massacre. Il a été mis en avant par la suite, on s’est servi de lui, de son passé. Il n’a pas été assez fort psychologiquement et s’est mis à boire et est décédé prématurément.
Aujourd’hui Robert Hebras mène un autre combat. L’ironie du sort veut qu’il soit poursuivi en cassation par ceux- la mêmes qui ont participé à Ouradour. En effet en 1990 Robert Hebras écrit un livre sur cet après midi du 10 juin « Ouradour-sur-Glane, le massacre heure par heure » dans lequel il fait état de la présence à Ouradour de « soi-disant enrôlés de force ». Il s’agit en fait de ceux que l’on appelle aujourd’hui « les malgré nous », ces alsaciens obligés de s’enrôler dans l’armée allemande en 1942. Sur 140 soldats allemands présents à Ouradour, 28 étaient des alsaciens incorporés de force. Si Robert Hebras n’est pas sur qu’ils aient été enrôles de force, une chose dont il est certain c’est qu’aucun n’a été obligé de tirer.
Outre le fait que ce soit un comble que l’un des derniers survivants du massacre d’Ouradour soit attaqué en justice par des participants à ce massacre contraints ou non, Robert Hebras ne lâchera pas l’affaire en mémoire des siens et de tous ceux qui ont perdu la vie à Ouradour en ce 10 juin 1944.
Lydie COLONNA