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23 novembre 1943 : Le « Marie-Mad » disparaissait à Isolella


José Fanchi le Vendredi 23 Novembre 2018 à 15:55

Il fait nuit noire cette soirée du 23 novembre 1943. La mer est démontée mais le dragueur de mines « Marie-Mad » sort patrouiller dans le golfe d’Ajaccio. Entre Porticcio et l’Isolella, une explosion retentit, puis plus rien, silence radio



L'hommage des autorités civiles et militaires et des familles des disparus (Photo Michel Luccioni)
L'hommage des autorités civiles et militaires et des familles des disparus (Photo Michel Luccioni)
C’est ainsi que disparaissait cette nuit-là le navire avec, à son bord, 23 hommes d’équipages et leur commandant Louis Legoff, tous morts pour la France. Malgré le temps, plusieurs riverains assistèrent à la disparition du bateau de la marine qui avait heurté une mine. Bon nombre d’entre eux témoignèrent.  


Sonnerie aux morts
Vendredi matin a eu lieu la cérémonie du souvenir en présence des autorités civiles et militaires et des familles des disparus qui ont participé dans un premier temps au dépôt de gerbe en mer. De retour à la base, ils ont assisté à la cérémonie des couleurs puis au discours du commandant De Gaullier des Bordes, commandant la Marine en Corse et au dépôt de gerbes avant que ne retentisse la Sonnerie aux Morts et la minute de silence.
Un hommage a été ensuite rendu aux marins morts pour la France par le président de l’association « aux Marins »,  la lecture des noms des 24 marins du Marie-Mad et des16 marins corses, suivie de chants interprétés par Annick Léaustic.

23 novembre 1943 : Le « Marie-Mad » disparaissait à Isolella
Le Marie-Mad
Chalutier de 284 tonneaux, réquisitionné à Arcachon en 1939 comme dragueur. AD 148 et affecté en août 1940 au port de Casablanca. Le 13 novembre 1943 le Marie-Mad arrive à Ajaccio. L'île ayant été libérée le 9 septembre, il est incorporé aux Forces navales de Corse, 5e section de dragage, avec pour mission d'assurer au large d'Ajaccio la sécurité des routes qui y amènent. Le 23 du même mois, autour de 19h -20h, une violente explosion est entendue de terre. Le lendemain, le Chasseur III qui vient relever le Marie-Mad ne trouve que des épaves. Par gros temps, le chalutier a sauté sur une mine et a coulé avec ses 24 hommes d'équipage. Le témoignage des riverains  confirmera cette version des faits.


Le 25 novembre, une équipe de marins envoyée explorer la pointe de l’Isolella rentre vers 17 heures, ayant trouvé sur la plage, des débris divers et des brassières de sauvetage type marine. A quelques mètres du rivage se trouvent trois gros flotteurs de dragues et deux petits, semblables à ceux du navire frère, le Fructidor. Le lendemain, l’équipe, renvoyée sur les lieux, trouve des débris plus nombreux. Quelques ceintures de sauvetage portent des noms. Deux mines sont échouées, l’une à la pointe de Vescovo, l’autre à la pointe Sette Nave et deux autres flottent dans la crique. A ce moment-là tout est clair, le patrouilleur Marie-Mad, commandé par le Premier-maître timonier Legoff, a heurté une mine dérivante et coulé.

(Photos Michel Luccioni)