Puis, tour à tour, prenant la parole, Pierre Decortes, Jean-François Muzy Marc Rocca-Serra ont expliqué à l’aide de diapos, les différentes étapes de ce projet, qui a quand même pris naissance en 2004.
En fait depuis 70 ans , l’urbanisation autour du village a été très importante, la population a considérablement augmenté, mais l’infrastructure est restée la même : l’axe Nord-Sud de la Corse fait de Sainte Lucie un lieu de passage de véhicules qui frôle l’asphyxie dans tous les sens du terme. Les véhicules passent à 2 mètres des habitations, avec toutes les émanations que l’on peut deviner, engendrant un problème de sécurité et de santé.
Une expérimentation fantaisiste des feux orange a été une réponse « désinvolte et presque méprisante » face aux revendications des habitants, qui réclament une déviation.
Il faut savoir que 30 000 véhicules par jour traversent Sainte Lucie au mois d’Aout, mais en Janvier, 10 000 véhicules par jour ont été également comptabilisés !
Faisant un parallèle avec Bocognano, la déviation a été réalisée avec un comptage de 40.400 véhicules par jour au mois d’Aout, cette déviation a apporté sécurité et santé face au flux de véhicules sur Ajaccio donc meilleure qualité de vie avec un développement économique aménagé.
Et Jean-François Muzy de préciser avec véhémence : « Il n'y a plus de semi remorques qui passent dans le village de Bocognano ! »
D’après les intervenants, les élus n’ont pas au fil des ans vu le développement rapide de cette porte d’entrée de l’Extrême Sud. Elle arrive maintenant à saturation et la population veut à travers ce collectif avoir des réponses.
« Nous on ne demande pas si la déviation va se faire ou pas, on demande que ça se fasse, comment ça va être financé et avec quel échéancier. Nous n’avons pas d’expression orale de la volonté politique. Il ya déjà eu plusieurs tracés, le projet est déjà très avancé et chiffré à 30millions d’euros, il devait revenir à la concertation, mais nous n'avons aucun écho du côté des élus locaux.
On voit des articles dans la presse, des échanges au niveau de l’Assemblée, pour des sujets sur lesquels nous n'avons ni été consultés, ni impliqués. Nous avons décidé de créer un collectif pour faire valoir nos revendications et les exprimer directement auprès des instances concernées. Interpeller les pouvoirs publics et la responsable de l’Office des Transports. Il ya un processus d’utilité publique qui conduit à des expropriations et là, le collectif doit se faire fort de défendre et de représenter au mieux les intérêts des gens qui seront impactés par cette décision .Il n’y a pas des gens qui sont contre la déviation, mais qui sont contre le tracé actuel. »
La réunion s’est poursuivie en donnant la parole à différentes personnes pour débattre et à plusieurs reprises, le collectif précisait « nous ne sommes pas en charge du tracé , mais nous invitons tout le monde à venir grossir nos rangs »
Nul doute que cet appel sera entendu car nous avons vu, à cette réunion d'information, des gens bien déterminés.
Qu’ils soient commerçants, habitants ou agriculteurs, tous font l’expérience, amère, chaque jour de ce flux à double sens qui traverse le village et fait de lui le point noir de l’Extrême Sud.
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Le collectif était représenté par Pierre Decortes, Jean-François Muzy, Georges Fani et Marc Rocca-Serra.