- Quel est l’objet de cette conférence publique à Bastia ?
- Nous avons souhaité tenir une conférence pour présenter notre obédience, Le Droit humain, fondé en 1893 par Maria Deraisme et Georges Martin. Je vais expliquer au grand public comment nous fonctionnons : à la fois autour d’une démarche de réflexions, mais aussi dans une démarche d’engagement au sein même de la société. Pour vous donner un exemple, nous avons rencontré Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, la semaine dernière à l’Assemblée nationale, pour discuter de l’évolution du projet de loi relatif à « l'accompagnement des malades et de la fin de vie » après la dissolution de l’Assemblée nationale. Les francs-maçons font des propositions et essaient d’être constructifs.
- Comment définiriez-vous la franc-maçonnerie ?
- La franc-maçonnerie est à la fois une démarche d’introspection et d’ouverture sur le monde. Elle est d’abord une société où l’on vient pour se perfectionner soi-même, par le biais de rites. Le travail sur le plan symbolique est le plus important. Nous essayons de réfléchir sous un angle philosophique aux grandes questions de la vie. Nous traitons aussi les questions sociales, comme le changement climatique, la question migratoire, le défi de l’intelligence artificielle… Cette année, nous avons travaillé sur l’état de droit. Mon rôle, en tant que Grand Maître, consiste notamment à parcourir la France pour encourager nos sœurs et frères à promouvoir la franc-maçonnerie. Notre objectif est également d’agir de manière efficace au sein de la société.
- Quelles sont les valeurs clés de la franc-maçonnerie et en quoi consiste le travail des francs-maçons ?
- D’abord, celle de la fraternité universelle. Nous n’établissons pas de hiérarchies entre les hommes et les femmes ni entre les êtres humains, selon leur culture, leur genre, leur pratique. La franc-maçonnerie est un universalisme qui prend en compte différentes lignes de pensées et qui ne cherche pas à imposer un modèle. La franc-maçonnerie est aussi une culture de la liberté, de l’égalité, et de la laïcité comprise comme un élément de bien vivre ensemble. Le rite que nous pratiquons est le rite écossais ancien accepté, c’est une démarche qui consiste à s’interroger de manière progressive sur les grandes questions que peut se poser n’importe quel citoyen au cours de sa vie : Pourquoi quelque chose plutôt que rien dans l’univers, quel est le sens de l’existence, pourquoi la violence, l’amour, la trahison…. Ces questions se posent dans un cadre où les gens sont tous égaux, où ils n’ont pas de préjugés. Lorsque l’on assiste à une réunion maçonnique, on vient tel que l’on est, mais surtout on tente d’oublier qui l’on est. L’idée, c’est d’arriver à un établir un consensus sur ces grandes questions et à s’enrichir en confrontant son point de vue.
- Souhaitez-vous fédérer un public plus jeune ?
- Oui, cela fait partie de nos grandes ambitions. Les jeunes représentent pour nous un atout, ils ont une autre vision du monde, ils peuvent apporter un renouveau dans la manière dont on envisage la franc-maçonnerie, souvent perçue comme quelque chose de vieillot et qui a besoin d’être modernisée. Les jeunes générations ont de nouvelles pratiques, notamment via les réseaux sociaux, mais aussi de nouvelles formes d’engagement. Pour eux, l’intégration d’une obédience peut représenter l’ouverture sur un nouveau champ de réflexion en dehors des traditionnels partis politiques ou syndicats. Ils peuvent visiter notre site et nous envoyer leur candidature sur https://www.droithumain-france.org. Ils seront contactés, on les orientera vers une loge proche de chez eux, et si après discussion avec le président de la loge ils continuent a être intéressés, ils peuvent être initiés.
- Êtes-vous attachés au principe de laïcité ?
- Nous sommes attachés au principe de laïcité, car il permet aux gens de s’entendre et de vivre ensemble, quelle que soit leur religion. La laïcité, c’est un ciment qui doit permettre de vivre sa foi ou sa non-foi, de changer de religion si on a en l'envie, sans générer de conflits.
- Quelle est l’importance de la mixité au sein des loges ?
- Pour nous, cela est fondamental. Le Droit humain s’est fondé sur ce principe-là il y a 131 ans. Cette obédience est d’ailleurs la première obédience mixte au monde. Nous sommes attachés à la mixité entre les hommes et les femmes, mais aussi à la mixité sociale. La mixité, ce n’est pas seulement juxtaposer des opinions, c’est arriver à penser en commun et à trouver un consensus, arriver à regarder ensemble dans la même direction, quels que soient ses moyens financiers ou ses capacités intellectuelles.
- Quel regard portez-vous sur l’actualité politique ?
- Je porte un regard assez désespéré et inquiet. La dissolution n’était, à mon sens, pas nécessaire. La campagne, très courte, ne permet pas d’obtenir un échange serein et crédible sur les perspectives économiques de la France. La nouvelle assemblée risque d’être encore plus instable que la précédente, ce qui ne va pas faciliter la prise de décisions dans l’intérêt du pays. Le Rassemblement National ne fait pas partie de nos valeurs. Ce parti s’écarte du bloc constitutionnel et renie le droit français. La préférence nationale, par exemple, refuse l’idée que les individus soient égaux en droits. Cela nous inquiète beaucoup, car cela remet en cause l’équilibre de nos institutions. Cela étant, d’autres partis à gauche comme LFI nous inquiète aussi, par leur discours extrémiste, leur parole violente, leur refus d’un consensus et leur antisémitisme pour certains.
Pour participer à la conférence : 0618482901.
- Nous avons souhaité tenir une conférence pour présenter notre obédience, Le Droit humain, fondé en 1893 par Maria Deraisme et Georges Martin. Je vais expliquer au grand public comment nous fonctionnons : à la fois autour d’une démarche de réflexions, mais aussi dans une démarche d’engagement au sein même de la société. Pour vous donner un exemple, nous avons rencontré Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, la semaine dernière à l’Assemblée nationale, pour discuter de l’évolution du projet de loi relatif à « l'accompagnement des malades et de la fin de vie » après la dissolution de l’Assemblée nationale. Les francs-maçons font des propositions et essaient d’être constructifs.
- Comment définiriez-vous la franc-maçonnerie ?
- La franc-maçonnerie est à la fois une démarche d’introspection et d’ouverture sur le monde. Elle est d’abord une société où l’on vient pour se perfectionner soi-même, par le biais de rites. Le travail sur le plan symbolique est le plus important. Nous essayons de réfléchir sous un angle philosophique aux grandes questions de la vie. Nous traitons aussi les questions sociales, comme le changement climatique, la question migratoire, le défi de l’intelligence artificielle… Cette année, nous avons travaillé sur l’état de droit. Mon rôle, en tant que Grand Maître, consiste notamment à parcourir la France pour encourager nos sœurs et frères à promouvoir la franc-maçonnerie. Notre objectif est également d’agir de manière efficace au sein de la société.
- Quelles sont les valeurs clés de la franc-maçonnerie et en quoi consiste le travail des francs-maçons ?
- D’abord, celle de la fraternité universelle. Nous n’établissons pas de hiérarchies entre les hommes et les femmes ni entre les êtres humains, selon leur culture, leur genre, leur pratique. La franc-maçonnerie est un universalisme qui prend en compte différentes lignes de pensées et qui ne cherche pas à imposer un modèle. La franc-maçonnerie est aussi une culture de la liberté, de l’égalité, et de la laïcité comprise comme un élément de bien vivre ensemble. Le rite que nous pratiquons est le rite écossais ancien accepté, c’est une démarche qui consiste à s’interroger de manière progressive sur les grandes questions que peut se poser n’importe quel citoyen au cours de sa vie : Pourquoi quelque chose plutôt que rien dans l’univers, quel est le sens de l’existence, pourquoi la violence, l’amour, la trahison…. Ces questions se posent dans un cadre où les gens sont tous égaux, où ils n’ont pas de préjugés. Lorsque l’on assiste à une réunion maçonnique, on vient tel que l’on est, mais surtout on tente d’oublier qui l’on est. L’idée, c’est d’arriver à un établir un consensus sur ces grandes questions et à s’enrichir en confrontant son point de vue.
- Souhaitez-vous fédérer un public plus jeune ?
- Oui, cela fait partie de nos grandes ambitions. Les jeunes représentent pour nous un atout, ils ont une autre vision du monde, ils peuvent apporter un renouveau dans la manière dont on envisage la franc-maçonnerie, souvent perçue comme quelque chose de vieillot et qui a besoin d’être modernisée. Les jeunes générations ont de nouvelles pratiques, notamment via les réseaux sociaux, mais aussi de nouvelles formes d’engagement. Pour eux, l’intégration d’une obédience peut représenter l’ouverture sur un nouveau champ de réflexion en dehors des traditionnels partis politiques ou syndicats. Ils peuvent visiter notre site et nous envoyer leur candidature sur https://www.droithumain-france.org. Ils seront contactés, on les orientera vers une loge proche de chez eux, et si après discussion avec le président de la loge ils continuent a être intéressés, ils peuvent être initiés.
- Êtes-vous attachés au principe de laïcité ?
- Nous sommes attachés au principe de laïcité, car il permet aux gens de s’entendre et de vivre ensemble, quelle que soit leur religion. La laïcité, c’est un ciment qui doit permettre de vivre sa foi ou sa non-foi, de changer de religion si on a en l'envie, sans générer de conflits.
- Quelle est l’importance de la mixité au sein des loges ?
- Pour nous, cela est fondamental. Le Droit humain s’est fondé sur ce principe-là il y a 131 ans. Cette obédience est d’ailleurs la première obédience mixte au monde. Nous sommes attachés à la mixité entre les hommes et les femmes, mais aussi à la mixité sociale. La mixité, ce n’est pas seulement juxtaposer des opinions, c’est arriver à penser en commun et à trouver un consensus, arriver à regarder ensemble dans la même direction, quels que soient ses moyens financiers ou ses capacités intellectuelles.
- Quel regard portez-vous sur l’actualité politique ?
- Je porte un regard assez désespéré et inquiet. La dissolution n’était, à mon sens, pas nécessaire. La campagne, très courte, ne permet pas d’obtenir un échange serein et crédible sur les perspectives économiques de la France. La nouvelle assemblée risque d’être encore plus instable que la précédente, ce qui ne va pas faciliter la prise de décisions dans l’intérêt du pays. Le Rassemblement National ne fait pas partie de nos valeurs. Ce parti s’écarte du bloc constitutionnel et renie le droit français. La préférence nationale, par exemple, refuse l’idée que les individus soient égaux en droits. Cela nous inquiète beaucoup, car cela remet en cause l’équilibre de nos institutions. Cela étant, d’autres partis à gauche comme LFI nous inquiète aussi, par leur discours extrémiste, leur parole violente, leur refus d’un consensus et leur antisémitisme pour certains.
Pour participer à la conférence : 0618482901.