Financée par la Collectivité de Corse et portée par l’organisme de formation ajaccien Optimus FAC en partenariat avec OPRA, le Fablab de Bastia, la Communauté d'Agglomération de Bastia, la fabrique de projets AVVIA et Optimus FAC, cette première session de formation a permis a plusieurs demandeurs d'emploi de suivre une formation transversale autour d'un objectif ambitieux : concevoir et créer, en seulement 4 semaines, une aide technique à l’écriture à destination des personnes amputées, sans aucune connaissance préalable avec comme finalité ultime de faire don de cette aide technique au plus grand nombre de bénéficiaires.
« Moi, je viens de Bretagne, et à côté de Lorient on a le premier Rehab Lab (Fablabpour personnes handicapées). En ayant des conversations avec des amis et la famille qui travaille là-bas, on s'est dit qu' on va essayer de mettre l’impression 3D au service d’une belle cause. La solidarité, c'est un peu dans l’ADN du projet », explique Michaël Riou, référent du dispositif et formateur.
Le projet est passé par plusieurs étapes : la définition d'idées, l’étude de marché, le business modèle et finalement la communication. « On s’est rendu compte qu' il n’y a aucun produit qui correspond aux demandes des personnes amputées des membres supérieurs pour écrire, dessiner et peindre », détaille le formateur. Pour faire l’analyse des besoins, le groupe a travaillé avec Cédric Peretti, amputé des quatres membres.
L’orthèse a donc été conçue comme un bracelet qu’on file sur le moignon. Équipé d’un porte-stylo, un mécanisme d’un bouton-poussoir et adaptable pour les gauchers, la personne handicapée peut l’enfiler par elle-même. « L’un de nos objets c’était de rendre l’autonomie à ce groupe de personnes », dit Michaël Riou. Le modèle et sa notice sont disponibles sur le site thingiverse est en libre accès. Chacun peut télécharger le fichier et modifier les paramètres pour l’adapter à sa taille. « L’idée c’est vraiment de le mettre à disposition de toute personne qui en a besoin. C’est fou quand on y pense pour environ 20 euros, une personne amputée peut reprendre l’écriture, le dessin ou la peinture, raconte le formateur. Sur le marché il n’y a pas d’équivalent à ce produit, à notre connaissance. »
Content des résultats, pendant cette dernière semaine du projet, le groupe doit boucler la boucle avec la création d’un site web.
Des sessions semblables auront lieu au moins deux fois par an à Ajaccio. Après une première bonne expérience à Bastia l’organisme réfléchit à éteindre la collaboration avec d’autres villes.