Auprès des sections en armes de la marine et de la gendarmerie c'est une assistance très nombreuse qui était venue rendre hommage aux hommes et aux femmes qui se sont battus pour la liberté et la démocratie, preuve que cette époque de l'Histoire est particulièrement sensible et chère aux cœurs des Corses dans une île qui en ce mois d'octobre 1943 deviendra le premier morceau de territoire français libéré.
Après la traditionnelle remise de décorations, le moment le plus émouvant sera la lecture par Charles Grisoni, président de la section départemental Rhin et Danube, d'un témoignage poignant concernant son frère d'armes de la 1ère Armée, le regretté François Sereni.
Aux côtés de madame Sereni, Charles Grisoni retracera avec ses mots le parcours héroïque de ce soldat en regrettant que la mort des suites d'une longue maladie le privera de porter la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur qu'il venait d'obtenir.
«... Engagé volontaire le 26 septembre 1942, il participe à la campagne de Tunisie puis part vers l'Italie où il se distinguera à Cassino, blessé une première fois et cité à l'ordre de l'Armée.
François était le témoin vivant de toute une génération courageuse et meurtrie que nous entendons bien ne pas laisser oublier...».
Puis Françoise-Marie de Gentile, élève de terminale au lycée Laeticia lira l'ordre du jour n°9 du Général de Lattre de Tassigny annonçant aux armées le 9 mai 1945 à Berlin la «Victoire radieuse de printemps qui redonne à la France la Jeunesse, la Force et l'Espoir».
Place ensuite à Mathieu Casanova, Président des anciens combattants et de la section Maginot n°160 de lire le message de l'Union Française des associations de combattants avant que le représentant de l'Etat ne lise celui de Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire.
En compagnie de scolaires, la gerbe du préfet de Corse sera la dernière déposée avant que ne retentissent la sonnerie aux Morts puis une Marseillaise suivie d'une marche de la 2ème Division blindée jouée de façon magistrale par une musique municipale qui, en cette belle journée de mai, a par la qualité de ses interprétations, rehaussée encore un peu plus la solennité d'une commémoration marquée par l'émotion mais aussi par l'espoir de ne plus revivre de pareilles tragédies.
Mais cette cérémonie dont l'implication de la population est réconfortante nous invite également à ne jamais cesser de lutter avec la plus grande des vigilances contre un obscurantisme qui en ce mois de janvier 2015 nous a malheureusement rappelé qu'il pouvait renaître de ses cendres.
Message de.Iean-Marc Todeschini Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire message ministériel lu par Blaise Gourtay.
Ces combats avaient commencé près de cinq ans auparavant. Cinq longues années de privation, de souffrances, d'exactions, de massacres durant lesquelles l’Europe fut mise à feu et à sang sous le joug nazi, des populations asservies, d'autres exterminées.
Aujourd'hui, la France se souvient de toutes celles et de tous ceux qui ont souffert ; des familles condamnées à quitter leur terre, des victimes des bombardements, des prisonniers de guerre, des internés, des déportés.
La France se souvient aussi de toutes celles et de tous ceux qui contribuèrent à la victoire que nous commémorons aujourd'hui, toutes ces femmes et tous ces hommes auxquels nous devons d'être libres, tous ceux qui, aux heures les plus sombres de notre histoire" ont choisi, au péril de leur vie, d’embrasser la Résistance.
Certains rejoignirent les rangs de la France Libre pour continuer le combat aux côtés des Alliés, portant haut, d'Orient en Europe en passant par l'Afrique, les trois couleurs nationales.
D'autres choisirent de mener, sur le territoire national, la lutte dans I’ombre. Des gestes isolés ,dans un même élan et guidés par un idéal de liberté que ces femmes et ces hommes avaient en partage, formèrent ensuite des mouvements et réseaux de Résistance.
Leur engagement et leur sacrifice nous honorent et nous obligent.
Cette année seront parmi nous les derniers témoins vivants d'une histoire qui constituent notre identité. 70 ans après, leurs voix continuent inlassablement de transmettre et d'enseigner. C'est à toute cette génération de la guerre que la Nation française rend hommage en ce 8 mai 2015. Un hommage rendu par la remise d'une légion d'honneur à plus de 1500 anciens à travers tout le territoire mais aussi un hommage rendu par la voix de la jeunesse, appelée à participer à cette journée commémorative.
En ce 70" anniversaire, souvenons-nous que c'est dans les souffrances d'hier qu'ont germé l'incommensurable désir de paix et l'irréversible besoin d'Europe.
Souvenons-nous que c'est sur les ruines de cette guerre et au lendemain du traumatisme que fut la découverte de la Shoah, que les peuples trouvèrent la force de construire l'Europe.
Souvenons-nous enfin de ce que nous devons à cette jeunesse sacrifiée par la guerre et à cette génération de combattants et de résistants qui rendirent à la France sa liberté et sa fierté.
Nous leur devons en réalité plus que la liberté. Nous leur devons la paix" celle qui intervient au lendemain de la capitulation des années nazies le 8 mai 1945. Elle paraît être une évidence. Elle est pourtant une valeur inestimable dont cette journée nationale nous rappelle le prix et la fragilité.