Ajaccio : Pour consulter SOS Médecins, il est désormais nécessaire de passer par un système de régulation

Attention avant de vous déplacer dans les locaux de SOS Médecins, il est désormais nécessaire de prendre rendez-vous sur la plateforme dédiée  ou d’appeler le 3624 les soirs et week-ends, en application de la nouvelle convention de la sécurité sociale pour la permanence des soins. Si ce système de régulation deviendra obligatoire partout en France à partir du 22 décembre, à Ajaccio les équipes de SOS Médecins ont entendu anticiper ce changement et le mettre en place depuis une quinzaine de jours, afin de ne pas se retrouver en rodage à un moment de l’année où nombreux cabinets médicaux sont fermés et où la circulation de diverses épidémies connait un pic. 
 
« Toute personne qui se présente durant les heures de Permanence de Soins Ambulatoires (PDSA), c’est-à-dire les heures où il n’y a pas de cabinet médical ouvert, doit passer par la régulation de flux médical », indiquent les Drs Antoine Ottavi et Camille Sciarli, responsables des deux sites de SOS Médecins à Ajaccio, en précisant que ce petit changement a d’abord pour objectif d’éviter toute consultation qui ne relève pas leur service. « Nous ne faisons pas de renouvellement d’ordonnance, ni de prolongation d’arrêt de travail, ni d’accident du travail, ni de certificat d’aptitude pour le sport. SOS Médecins est là pour des soins inopinés qui ne relèvent pas de l’urgence », expliquent-ils en relevant que certains patients qui auraient dû se diriger vers les urgences arrivent parfois dans leurs locaux. D’où l’utilité de la régulation des flux. 
 

« La régulation est protocolisée chez SOS Médecins. Quand vous prenez rendez-vous sur Internet ou au téléphone, un médecin examine le motif et vous redirige au besoin », souligne le Dr Ottavi, « Si par exemple quelqu’un avec des facteurs de risque cardiovasculaire appelle avec des douleurs thoraciques, il sera redirigé vers les urgences ». À l’opposé, beaucoup de patients dont le motif de consultation relève du suivi chez le médecin traitant sollicitent régulièrement SOS Médecins. « Si vous avez par exemple une douleur au genou depuis plus d’un mois, il ne faut pas venir chez nous. Ce sont des types de consultations que nous ne prenons pas en charge et qui relèvent du médecin traitant », pointe le Dr Ottavi. « Pour un problème chronique déjà suivi par un médecin traitant, il est délicat pour nous d’intervenir dans la prise en charge. Nous ne faisons pas de suivi. Il y a aussi tout un pan de la médecine très important que nous n’exerçons pas : la prévention, le dépistage, ce qui est aujourd’hui l’avenir de la médecine. Aucun médecin de chez nous ne vous demandera si vous avez fait une mammographie, un frottis, ni vos antécédents familiaux pour connaitre vos facteurs de risque. Ce n’est pas notre métier. Nous ne sommes pas là pour prendre la place du médecin traitant et ce serait une perte de chance pour le patient de ne pas avoir de suivi de la part de son médecin traitant », renchérit le Dr Sciarli. 
 
Dans ce droit fil, les responsables de SOS Médecins 2A rappellent que leurs services « arrivent en complément du médecin traitant pour des soins inopinés », en l’absence de ce dernier ou s’il n’est pas possible d’obtenir rendez-vous avec lui avant plusieurs jours alors qu’il y a une urgence ressentie de la part du patient. Pour répondre à l’ensemble de ces besoins, les deux centres de SOS Médecins d’Ajaccio, installés dans les locaux de l’Hôpital privé Sud Corse sur la Rocade, et au lieu-dit Cavone, à Campo dell’Oro, disposent d’ailleurs d’amplitudes horaires très étendues et proposent des consultations 7/7j, de 7h à minuit. De quoi permettre de recevoir environ 300 patients par jour. « Mais pour que ce mode de fonctionnement soit pérenne et ne soit pas embolisé, il faut passer par la régulation », appuie le Dr Sciarli. 
 

Un système qui sera de plus bénéfique pour les patients, selon les deux médecins, en ce qu’il permettra à la fois d’éviter à avoir à patienter parfois pendant de longs moments en salle d’attente, et de recevoir les cas les plus urgents en priorité. Ils assurent en outre que toute personne passant par la régulation obtiendra un rendez-vous le jour même, si son motif de consultation relève bien des compétences de SOS Médecins. « La population doit comprendre que le but est seulement de réguler le flux médical dans la journée », insiste le Dr Ottavi. « Toutefois, si la personne n’a pas pu faire autrement car elle n’a pas accès à un téléphone ou à Internet, elle pourra se présenter quand même et sera vue », ajoute-t-il en précisant encore qu’en semaine le passage par la régulation est également souhaitable, mais que l’accès direct à SOS Médecins restera toléré.