Le roi est mort, vive le roi. A Louis 14, le monarque absolu, succède son arrière petit-fils, « le bien-aimé ». Le grand siècle s’achève, celui d’une certaine légèreté – ou insouciance de vivre – commence. Après les normes imposées par le roi Soleil – secondé par ses intendants et surintendants -, en particulier dans le domaine culturel et artistique, s’ouvre une période de mutation, qui amènera le royaume aux portes de la révolution.
Ce programme propose un aperçu de l'évolution du goût musical au travers de quelques sonates pour flûte et clavecin. De la sonate d’Anne Danican Philidor, datée de 1712, à l’œuvre de Krebs, on mesure l’évolution du langage musical, de l’utilisation des formes, de l’invention harmonique : si hier les pièces s’inscrivaient dans des canevas – apparemment plus ou moins – établis (formes, style « français » ou « italien », figures mélodiques, écriture en basse continue, etc), les œuvres semblent avec les années qui s’écoulent s’affranchir - apparemment - de toutes ces contraintes. De quelles subtilités usait Philidor pour individualiser son discours, quand des compositeurs, moins d’un demi-siècle plus tard, semblaient se mouvoir avec délectation dans une totale liberté – même si leurs langages annonçaient, et avec quelle évidence !, ce qui allait devenir celui de l’époque classique.
Style français, style italien, style mêlé, les « goûts réunis » chers à Couperin et tant d’autres, vont mener à l’Empfindsamkeit qui malgré sa volonté de fantaisie n’en établit pas moins des habitudes de langages, reconnaissables comme dans cette œuvre de Krebs, qui finalement vont devenir aussi des normes… avant que ne surgisse le Sturm und Drang, et le romantisme, mais c’est une autre histoire…
A peine plus d’un demi-siècle de musiques dont l’évolution est un reflet de ce qui se passe en littérature, en peinture, en politique et dans la société.
Le clan du roi – le clan de la reine : une sonate d’un français (Anne Danican Philidor), une sonate d’un italien (Pietro Castrucci), dans la même tonalité : deux styles opposés, qui allaient s’enrichir petit à petit.
Une sonate d’un des plus brillants musiciens d’alors (Jean Marie Leclair), pour lequel le mélange des deux styles est une évidence musicale : Leclair ne renie ni l’un ni l’autre, et laisse libre cours à son inventivité dans une sonate (transposée du violon à la flûte) traversée d’indescriptibles contrastes mélodiques, harmoniques, rhétoriques.
C’est dans la forme que Krebs nous surprend alors : le clavecin quitte son rôle de basse continue (d’autres avaient exploré cette voie, d’autres allaient la rendre commune) et le langage s’émancipe des danses, sauf dans les incontournables mouvements conclusifs : voilà une œuvre qui préfigure – et annonce – celles d’un grand génie qui à tout juste 7 ans sillonne l’Europe et compose déjà …
Ce programme propose un aperçu de l'évolution du goût musical au travers de quelques sonates pour flûte et clavecin. De la sonate d’Anne Danican Philidor, datée de 1712, à l’œuvre de Krebs, on mesure l’évolution du langage musical, de l’utilisation des formes, de l’invention harmonique : si hier les pièces s’inscrivaient dans des canevas – apparemment plus ou moins – établis (formes, style « français » ou « italien », figures mélodiques, écriture en basse continue, etc), les œuvres semblent avec les années qui s’écoulent s’affranchir - apparemment - de toutes ces contraintes. De quelles subtilités usait Philidor pour individualiser son discours, quand des compositeurs, moins d’un demi-siècle plus tard, semblaient se mouvoir avec délectation dans une totale liberté – même si leurs langages annonçaient, et avec quelle évidence !, ce qui allait devenir celui de l’époque classique.
Style français, style italien, style mêlé, les « goûts réunis » chers à Couperin et tant d’autres, vont mener à l’Empfindsamkeit qui malgré sa volonté de fantaisie n’en établit pas moins des habitudes de langages, reconnaissables comme dans cette œuvre de Krebs, qui finalement vont devenir aussi des normes… avant que ne surgisse le Sturm und Drang, et le romantisme, mais c’est une autre histoire…
A peine plus d’un demi-siècle de musiques dont l’évolution est un reflet de ce qui se passe en littérature, en peinture, en politique et dans la société.
Le clan du roi – le clan de la reine : une sonate d’un français (Anne Danican Philidor), une sonate d’un italien (Pietro Castrucci), dans la même tonalité : deux styles opposés, qui allaient s’enrichir petit à petit.
Une sonate d’un des plus brillants musiciens d’alors (Jean Marie Leclair), pour lequel le mélange des deux styles est une évidence musicale : Leclair ne renie ni l’un ni l’autre, et laisse libre cours à son inventivité dans une sonate (transposée du violon à la flûte) traversée d’indescriptibles contrastes mélodiques, harmoniques, rhétoriques.
C’est dans la forme que Krebs nous surprend alors : le clavecin quitte son rôle de basse continue (d’autres avaient exploré cette voie, d’autres allaient la rendre commune) et le langage s’émancipe des danses, sauf dans les incontournables mouvements conclusifs : voilà une œuvre qui préfigure – et annonce – celles d’un grand génie qui à tout juste 7 ans sillonne l’Europe et compose déjà …
Tarifs : 15 €, Adhérents : 10 €, gratuit pour les enfants.