Une levée de boucliers de la part de nombreux riverains
Pourtant voté à la quasi-unanimité, hormis l’abstention de Jean-François Casalta, lors de la séance du conseil municipal du 9 décembre 2024, ce nouveau schéma de stationnement prévoyait notamment une nouvelle tarification, des abonnements étendus aux habitants de la CAPA, aux artisans et aux professionnels de santé mais aussi et surtout une extension du périmètre du stationnement payant de l’entrée de ville jusqu’au quartier du Trottel, là où la gratuité était de mise. La forte mobilisation de nombreux résidents, notamment de ces quartiers, après réception d’un courrier explicatif de la Ville la semaine dernière, a eu raison du retrait de ce projet, parfaitement assumé par Alexandre Farina, le premier adjoint de la Ville d’Ajaccio : « Cette décision est motivée par le fait que nous ayons entendu le retour mitigé des Ajacciens concernant l’extension du périmètre de stationnement payant. Nous avons décidé de revoir notre copie, sur laquelle il apparaît quelques angles morts. Il y a des paramètres à corriger et nous avons décidé de manière collégiale de retirer ce projet ».
Pour autant, la problématique du stationnement reste récurrente à Ajaccio et nécessitera forcément des ajustements après concertation : « Nous avons constaté que le périmètre de stationnement est très large mais il est obstrué par un nombre conséquent de voitures ventouses. Il y a un donc un manque évident de turn-over autour des commerces du centre-ville. C’est ce qui fait baisser l’attractivité de notre hypercentre car ce stationnement de trop longue durée empêche les commerces de travailler correctement et les potentiels acheteurs de venir acheter. D’autre part, les résidents ont de plus en plus de mal à se garer près de chez eux. C’est pourquoi nous avions voulu mettre en place cette nouvelle politique tarifaire et ces nouvelles zones payantes (…) Prenons l’exemple du Cours Napoléon : il y a 5-6 véhicules qui devraient pouvoir se garer sur une même place lors d’une journée complète avec un turn-over normal, si l’on prend l’exemple d’une ville de même strate qu’à Ajaccio. Or, aujourd’hui, il n’y a seulement que deux véhicules qui se garent sur cette même place, c’est trop peu ! ». Actuellement, la Ville d’Ajaccio dispose de 2 290 places de stationnement payant sur voirie. L’extension de la zone horodatée prévoyait l’intégration de 950 places supplémentaires, portant le total à 3 240 places.
Dans une ville où certains commerçants préfèrent se garer devant leur magasin plutôt que de laisser place aux éventuels clients, où chaque foyer possède plusieurs véhicules, et où la gratuité a été de mise durant de nombreuses décennies, la Ville d’Ajaccio va s’atteler dans les prochaines semaines à mener des nouvelles concertations. Avec pour objectif de présenter un nouveau projet à moyen terme, une fois les travaux du parking Diamant et de la galerie Napoléon terminés et qui permettront d’offrir 265 places supplémentaires, après les 300 proposées par le parking de la Miséricorde : « Nous sommes proches de la population, nous allons tenir compte de leurs remarques, cela s'appelle du courage politique. Nous allons retourner voir nos concitoyens et faire peut-être du cas par cas selon les quartiers. Il faut savoir que chaque cas est particulier et que les avis divergent selon les zones commerciales ou d'habitations. Nous allons revoir tout cela en toute humilité avec les associations de quartiers ».
Avec 1,5 million d’euros de recettes liées au stationnement (abonnements, horodateurs et FPS), la mise en place de ce nouveau schéma aurait pu permettre à la Ville de générer quelques centaines de milliers d’euros supplémentaires (un peu plus selon le cabinet d’étude), un montant pas forcément anodin dans un contexte contraint et alors même que le budget de la Ville sera soumis au vote ce vendredi lors de la prochaine séance du conseil municipal : « Cela ne pèsera pas dans le budget 2025 » assure Alexandre Farina avant d’évoquer l’avenir « Il faut que les Ajacciens comprennent que de nombreuses réalisations ont été faites partout en ville et que les seules recettes auxquelles notre commune peut prétendre sont le stationnement, les impôts et l’occupation du domaine public. Pour réaliser des projets, il faut des recettes. Notre stationnement en surface reste aujourd’hui, l’un des moins chers de France, et devra donc évoluer tôt ou tard ». La Ville d'Ajaccio compterait près de 4 000 véhicules de résidents dont 900 abonnés en surface et 300 au sein du parking Diamant.