"Au plus fort de sa période d'activité économique, la Corse s’est trouvée une fois de plus, et une fois de trop, en butte à des difficultés importantes et paralysantes de sa desserte maritime. Cette situation, dont on ne me mesure pas encore toutes les conséquences, a et aura des impacts économiques et sociaux importants auxquels chacun doit être rendu attentif et dont les responsabilités doivent être clairement pointées" affirme Antoine Orsini dans la question qu'il posera jeudi au président du conseil exécutif.
" Bien des choses ont été et seront dites et écrites sur le sujet ; je voudrais pour ma part en rester à quelques aspects qui me paraissent essentiels pour l’avenir proche et plus lointain et sur lesquels je souhaite vous interroger" précise t-il.
" Le groupe CSD de l’Assemblée de Corse qui condamne fermement les conditions connues de tous et dans lesquelles des socio-professionnels ont été extirpés de la préfecture de la Haute- Corse, respecte pleinement le droit légitime de grève des salariés de la SNCM. Et ce d’autant plus que les principaux actionnaires de cette compagnie maritime parmi lesquels l’Etat n’ont pas fait preuve d’une grande clarté et d’une continuité d’action dans ce dossier où le principe de réalité s’est effacé en même temps que l’exigence de vérité. Ceci n’exonère en rien la responsabilité de toutes les parties prenantes de l’entreprise dont le modèle économique n’est manifestement plus viable" dénonce le conseiller de Corse social Démocrate.
"Mais surtout, nous considérons que le droit de grève des uns, aussi respectable et respecté soit-il, ne peut en aucun cas valoir de droit de mort de l’ensemble de l’économie corse. A ce titre, nous regrettons et dénonçons aussi bien les auteurs de ces actes que l’attitude passive de l’Etat qui a fui ses responsabilités en ne prenant pas les dispositions nécessaires pour garantir la libre circulation maritime sur les dessertes de la Corse et libérer la prise en otage d’un navire d’une autre compagnie comme celle du port national de Marseille. Les conséquences de ce qui s’apparente à un embargo naval et donc économique, nécessite et exige réparation de la part d’un Etat complaisant envers qui l’acquittement des dommages doit être réclamé. Non seulement pour compenser les préjudices de tous les acteurs économiques qui appartiennent à de multiples secteurs d’activités. Mais aussi pour porter réparation à la Corse et à son image, notamment touristique, que cet épisode fâcheux, et qui aurait pu être évité, a sérieusement écornée" déplore Antoine Orsini
Et de poursuivre : "Ne faut-il pas également rappeler que ce conflit s’est traduit, non seulement par une forte perturbation du service public que la DSP maritime est censée précisément organiser et assurer, mais aussi par la négation de la part de la SNCM du service social et solidaire, partie intégrante de la nouvelle DSP, qui avait pour objet de préserver les intérêts essentiels de la Corse".
"Enfin, force est de reconnaitre que la sortie de crise dont on ne peut que se féliciter grâce aussi, soulignons-le, à l’action conjuguée de toute la Corse, socio-professionnels et élus, n’est qu’un sursis de quelques semaines, tant il est vrai que les questions de fond demeurent et n’ont en rien été réglées. Et si la CTC ne fait pas partie de l’actionnariat de la SNCM et n’a
donc pas à s’ingérer dans les affaires internes à cette entreprise, il n’en demeure pas moins que cette situation temporaire et fragile laisse la desserte maritime de la Corse dans la plus grande expectative. Et de cela, notre collectivité ne peut s’en détourner. Comment ne pas redouter en effet qu’au terme de ce moratoire, les mêmes causes ne produisent les mêmes
effets, avec alors un sentiment d’intolérance renforcé par l’épisode vécu de ces derniers jours" interroge t-il.
Antoine Orsini posera aussi la question de savoir quelle sera la position du président du conseil exécutif "chacun de ces aspects" mais aussi "quelles initiatives envisagera ou proposera l'exécutif à l'Assemblée à court et moyen termes, afin que la desserte maritime de la Corse ne soit non plus soumise à nouveau et de manière récurrente à quelques tempêtes aux conséquences insupportables et désormais inacceptables, mais retrouve, durablement, calme, régularité et fiabilité."
Ce sera peut-être l'occasion pour Paul Giacobbi de confirmer, ou pas, les intentions qu'on lui prête à propos de la SNCM.