Quand il est arrivé au Sporting pour prendre la suite de Jean-Pierre Destrumelle on le disait dans la lignée de Pierre Cahuzac, l'autre grand entraîneur du Sporting.
Mais malgré la réputation qu'on lui fit à l'époque, on se rendit vite compte que comme son aîné, Redin cachait derrière son cœur de dur, une âme où la gentillesse, la politesse, la tolérance et l'humanisme avaient toute leur place.
Côté terrain, c'est vrai, il aimait à rudoyer ses troupes mais c'était pour, dans la foulée, faire mieux apprécier son gant de velours.
Il était également un peu comme ça dans la vie de tous les jours Antoine Redin, mais sous la remarque, à dessein bourrue, il y avait toujours un fort signe d'affection pour son interlocuteur.
Nous étions quelques-uns à avoir pris plaisir - la réciproque, c'était visible était également vrai - à travailler avec lui, l'homme d'humeur égale devant le succès - cette fameuse finale de 1981 gagnée face à Saint-Etienne - ou face à l'échec - la descente en deuxième division cinq ans plus tard.
La même humeur présida à son retrait du monde professionnel quand il prit durant un temps les rênes de l'ancien CABGL. Même à ce niveau Redin ne changea rien à ses habitudes et à sa façon de vivre devenue totalement bastiaise.
Fidèle en amitié, le Girondin, prenait grand plaisir quand il vous rencontrait - ce fut plus rare au cours de ces dernières années - à vous offrir le café et à parler des choses - celles profondes ou de tous les jours - de la vie telle qu'il l'entendait.