Tombe en bâtière décorée de symboles en traces digitées située sous l’empierrement. Photo Inrap.
C’est sur un site déjà connu et fouillé, le site paléochrétien et médiéval de Sant’Appianu de Sagone, que les archéologues de l’Inrap ont fait des découvertes inattendues, pour ne pas dire inédites. Depuis sa généralisation, l’archéologie préventive multiplie les découvertes, notamment sur les terrains privés, mais une fois n’est pas coutume, c’est dans le cadre du projet de revalorisation du site de Sant’Appianu à Sagone, porté par la commune de Vico, qu’une fouille archéologique a été prescrite par les services de l’État, en l’occurrence la Drac de Corse. Elle a permis de mettre au jour un ensemble de sépultures remarquables dans une frange inconnue de la nécropole paléochrétienne de la cathédrale.
Des statues-menhirs
Ce ne sont pas les premiers vestiges exhumés dans la Cathédrale. Le site constitue, déjà, un témoignage important de l’occupation humaine durant la période du paléo-christianisme en Corse. Mais pas seulement, la découverte de statues-menhirs atteste d’une occupation plus lointaine, certainement due à la situation privilégiée du lieu. La cathédrale Sant’Appianu domine le golfe de Sagone, une position stratégique qui offre une visibilité excellente à la fois sur la mer et la vallée et un intérêt certain pour l’installation humaine.
Des statues-menhirs
Ce ne sont pas les premiers vestiges exhumés dans la Cathédrale. Le site constitue, déjà, un témoignage important de l’occupation humaine durant la période du paléo-christianisme en Corse. Mais pas seulement, la découverte de statues-menhirs atteste d’une occupation plus lointaine, certainement due à la situation privilégiée du lieu. La cathédrale Sant’Appianu domine le golfe de Sagone, une position stratégique qui offre une visibilité excellente à la fois sur la mer et la vallée et un intérêt certain pour l’installation humaine.
Des vestiges chrétiens
Néanmoins, les vestiges les plus abondants remontent aux premiers siècles de notre ère et sont associés aux installations chrétiennes originelles. « La fin du Vème siècle est marquée par une succession de mesures impériales mettant fin au paganisme existant dans l’Empire romain. Parallèlement, les premiers conflits vont apparaître entre les obédiences chrétiennes naissantes. L’arianisme, notamment, va s’étendre sur les églises en même temps que la domination des Vandales. Les textes relatent, d’ailleurs, la fuite de Sant’Appiano, chrétien nicéen et évêque de Césarée, banni d’Afrique du Nord après la conquête vandale. Deux églises témoignent de son installation en Corse, une à Borgo et une à Sagone », explique l’Inrap.
Un siège épiscopal
Les recherches précédentes menées à Sagone avaient déjà révélé les fondations d’une basilique paléochrétienne et une inscription qui confirmait sa dévolution à Sant’Appiano. Par la suite, un ensemble religieux datant du Ve siècle - composé d’une église, d’un baptistère et de nombreuses sépultures à proximité - a été également découvert. « Au VIe siècle, les textes attestent que l’église est élevée au rang d’évêché, statut qu’elle conserve jusqu’au XVIe siècle lorsque le siège épiscopal est transféré au village de Vico ». La nécropole se situe sur le versant Sud de la cathédrale.
Néanmoins, les vestiges les plus abondants remontent aux premiers siècles de notre ère et sont associés aux installations chrétiennes originelles. « La fin du Vème siècle est marquée par une succession de mesures impériales mettant fin au paganisme existant dans l’Empire romain. Parallèlement, les premiers conflits vont apparaître entre les obédiences chrétiennes naissantes. L’arianisme, notamment, va s’étendre sur les églises en même temps que la domination des Vandales. Les textes relatent, d’ailleurs, la fuite de Sant’Appiano, chrétien nicéen et évêque de Césarée, banni d’Afrique du Nord après la conquête vandale. Deux églises témoignent de son installation en Corse, une à Borgo et une à Sagone », explique l’Inrap.
Un siège épiscopal
Les recherches précédentes menées à Sagone avaient déjà révélé les fondations d’une basilique paléochrétienne et une inscription qui confirmait sa dévolution à Sant’Appiano. Par la suite, un ensemble religieux datant du Ve siècle - composé d’une église, d’un baptistère et de nombreuses sépultures à proximité - a été également découvert. « Au VIe siècle, les textes attestent que l’église est élevée au rang d’évêché, statut qu’elle conserve jusqu’au XVIe siècle lorsque le siège épiscopal est transféré au village de Vico ». La nécropole se situe sur le versant Sud de la cathédrale.
Une archéologue de l’Inrap est en train de fouiller une sépulture médiévale en pleine terre ayant recoupée une sépulture en amphore africaine antérieure. Photo Inrap.
70 tombes
Les fouilles actuelles ont permis de mettre au jour son extrémité Ouest, jusqu’alors non détectée. Les travaux ont révélé plus de 70 tombes de plusieurs périodes. « Les sépultures « en amphore » correspondent aux premières inhumations chrétiennes du site. Les défunts sont installés au sein de grandes amphores, parfois imbriquées. Ces tombes sont pour leur majorité orientées Nord-Sud et sont parfois coupées par des tombes postérieures. Les tombes en « bâtière » sont les plus nombreuses. Les défunts sont couverts par des tuiles disposées en bâtière, à l'image d'un toit à double pente. Une troisième série de tombes, en coffre de pierre, atteste d’une utilisation de la nécropole qui correspondrait au dernier état d’utilisation de la cathédrale », précise l’Inrap. L’ensemble témoigne de la continuité de la nécropole au cours des siècles et de l’importance de cet établissement religieux.
Des structures inédites
Au sein de cette partie nouvelle de la nécropole, l’équipe de l’Inrap a mis au jour un empierrement quadrangulaire constitué de gros blocs minutieusement agencés sur une couche de terre noire rapportée. Il s’accompagne d’un radier de fragments de tegulae - tuile romaine - en forme de couronne, interprété comme une aire de circulation. Sous cet empierrement, les archéologues ont découvert une sépulture en bâtière. Elle contient trois tegulae décorées d’un pentagramme, de deux triangles et d’une série de signes ondulés. Cette sépulture singulière reste à étudier.
Un projet ambitieux
Ces travaux de valorisation, financés en partie par l’État via le Fonds national pour l’archéologie préventive (Fnap), permettent d’approfondir les connaissances sur les premières installations chrétiennes en Corse. « Ils s’inscrivent dans le cadre d’un futur programme d’aménagement de l’agglomération actuelle de Sagone, dont l’objectif est de garantir la sauvegarde des vestiges immobiliers mis au jour ou encore ensevelis et de diffuser les résultats nombreux et variés acquis durant ces huit années de recherche, afin de favoriser la prise en compte de ce patrimoine et des données archéologiques », ajoute l’Inrap. Ce projet d’aménagement ambitionne, à travers la mise en place d’une solution nouvelle, complète et efficace, de présenter au grand public un pan entier de l’histoire non seulement de la Corse, mais aussi du bassin occidental de la Méditerranée.
Les fouilles actuelles ont permis de mettre au jour son extrémité Ouest, jusqu’alors non détectée. Les travaux ont révélé plus de 70 tombes de plusieurs périodes. « Les sépultures « en amphore » correspondent aux premières inhumations chrétiennes du site. Les défunts sont installés au sein de grandes amphores, parfois imbriquées. Ces tombes sont pour leur majorité orientées Nord-Sud et sont parfois coupées par des tombes postérieures. Les tombes en « bâtière » sont les plus nombreuses. Les défunts sont couverts par des tuiles disposées en bâtière, à l'image d'un toit à double pente. Une troisième série de tombes, en coffre de pierre, atteste d’une utilisation de la nécropole qui correspondrait au dernier état d’utilisation de la cathédrale », précise l’Inrap. L’ensemble témoigne de la continuité de la nécropole au cours des siècles et de l’importance de cet établissement religieux.
Des structures inédites
Au sein de cette partie nouvelle de la nécropole, l’équipe de l’Inrap a mis au jour un empierrement quadrangulaire constitué de gros blocs minutieusement agencés sur une couche de terre noire rapportée. Il s’accompagne d’un radier de fragments de tegulae - tuile romaine - en forme de couronne, interprété comme une aire de circulation. Sous cet empierrement, les archéologues ont découvert une sépulture en bâtière. Elle contient trois tegulae décorées d’un pentagramme, de deux triangles et d’une série de signes ondulés. Cette sépulture singulière reste à étudier.
Un projet ambitieux
Ces travaux de valorisation, financés en partie par l’État via le Fonds national pour l’archéologie préventive (Fnap), permettent d’approfondir les connaissances sur les premières installations chrétiennes en Corse. « Ils s’inscrivent dans le cadre d’un futur programme d’aménagement de l’agglomération actuelle de Sagone, dont l’objectif est de garantir la sauvegarde des vestiges immobiliers mis au jour ou encore ensevelis et de diffuser les résultats nombreux et variés acquis durant ces huit années de recherche, afin de favoriser la prise en compte de ce patrimoine et des données archéologiques », ajoute l’Inrap. Ce projet d’aménagement ambitionne, à travers la mise en place d’une solution nouvelle, complète et efficace, de présenter au grand public un pan entier de l’histoire non seulement de la Corse, mais aussi du bassin occidental de la Méditerranée.
Au premier plan, la cathédrale Sant’Appianu et au second plan, le site en cours de fouille. Photo inrap.