Ce n'aurait du être qu'un banal contentieux de voisinage, une histoire de stationnement ordinaire et récurrente comme il y en a dans tous les villages corses où les gens ont tendance à se garer n'importe comment. Ce qui frappe dans cette affaire, c'est la démesure, la déraison existant entre l'incident initial et ses conséquences.
L'incident part d'une dispute autour d'une voiture garée sur la place du village de Vescovato près d'un bar, un jour d'élection. Les provocations s'enchaînent entre insultes, pneus crevés et plainte, jusqu'au dérapage final qui mène un instituteur en arrêt maladie, Daniel Lamasa, devant la cour d'assises pour tentative de meurtre. L'enjeu du procès est de déterminer si l'acte était ou non intentionnel.
Le stationnement de la discorde
L'origine du contentieux n'est pas très claire. Ce dernier se cristallise autour d'un différend latent à propos du stationnement d'une voiture, différend qui, éclate, brusquement un jour d'élection. Le 14 mars 2010, la voiture de Daniel Lamasa gêne l'accès à la terrasse du bar de Jean-François Carli situé sur la place du village. Ce dernier lui demande de la déplacer. Des insultes fusent. La discussion s'envenime et vire à l'empoignade avec l'intervention de Barthélemy Carli, frère du patron du bar.
Les relations, jusque-là cordiales entre le prévenu et la victime, le premier vivant avec la cousine germaine du second, cessent.
Le 16 mars, Daniel Lamasa porte plainte contre les frères Carli pour violences et dégradations sur son véhicule et évoque des menaces de mort.
La tension devient telle que le prévenu songe à quitter le village. Il téléphone plusieurs fois à la gendarmerie pour que sa plainte aboutisse. La veille du drame, il se dit victime d'insultes de la part de Barthélemy Carli.
La goutte d'eau
Le 28 avril, vers 7 heures 30, Daniel Lamasa est informé que 3 pneus de sa camionnette sont crevés. Pour lui, aucun doute, Barthélemy Carli est l'auteur de ce méfait. Très énervé, le prévenu se munit d'un jerrican contenant 3 litres d'essence et asperge le véhicule 4x4 Mitsubishi de la victime garée sur la place du village. Les trois frères Carli tentent de l'en empêcher. La victime lui lance : "Qu'est-ce que tu es en train de faire ?"
En réaction, il lance à 2 ou 3 reprises de l'essence sur la victime, recule, se baisse pour mettre le feu à l'essence sur le sol. Les flammes se propagent. Barthélémy Cardi s'enflamme. La voiture aussi. La dizaine de personnes présentes sur la place tentent de lui porter secours et éteignent le feu au moyen de vêtements.
Des brûlures graves
Tandis qu'un médecin prodigue les premiers soins au blessé, le prévenu prend un pied de biche pour empêcher quiconque de s'approcher de lui, menaçant une autre personne, Ulysse Pacchini. Il s'assoit sur un banc, puis, finalement, quitte les lieux à l'arrivée des pompiers. Il se rend à la pharmacie d'Arena pour soigner sa main gauche brûlée, puis au cabinet médical avant de rejoindre les Urgences de la polyclinique de Furiani. Alors qu'il roule vers la gendarmerie de Folelli, il est interpellé sur la RN 193.
Pendant ce temps, la victime, gravement brûlée, dans un état préoccupant, est évacuée à l'hôpital de Bastia, puis au service des grands brûlés de l'hôpital de la Conception de Marseille. Barthélémy Carli souffre de lésions dermo-épidermiques au 2ème degré sur 12% de sa peau au niveau du visage, du cou, du thorax et des mains, qui nécessitent un mois d'interruption de travail (ITT). Il est présent à l'audience.
Un geste malheureux
L'enquête conclut que les pneus du véhicule du prévenu ont été dégradés par un objet tranchant, mais les frères Carli nient toute implication.
Pour sa part, l'accusé admet facilement avoir eu, sous l'effet de la colère, l'intention de brûler la voiture de la victime. « Ça faisait un mois et demi que cette histoire durait. C'était un contentieux difficile à gérer au quotidien. J'ai perdu patience, je me sentais menacé. Je me sentais très seul ».
Il concède également avoir volontairement aspergé la victime, mais dans un geste défensif, « un geste malheureux ».
Par contre, il nie, catégoriquement, avoir eu l'intention de brûler ou de tuer la victime. « Je me trouvais, ce matin-là, dans une grande confusion. Je n'ai jamais pensé, jamais envisagé, jamais prévu d'attenter à la vie de qui que ce soit ! Ça a été un incident catastrophique. J'ai voulu mettre le feu à la voiture de Mr Carli, qui était l'auteur des dégradations commises pendant la nuit à mon véhicule, en faisant subir à son véhicule le même sort ».
Intentionnel ou pas ?
L’intentionnalité de l’acte est l’enjeu majeur du procès.
Pour la partie civile représentée par Me Dominique Mattei, ancien bâtonnier de Marseille et avocat de Barthélémy Carli, et pour le ministère public, représenté par Clémence Olivier, substitut placé, l’intention de tuer ne fait aucun doute. Me Mattei, qui veut démontrer l'intention d'homicide volontaire, monte si agressivement en attaque contre l'accusé qu'il ne laisse aucune place à l'avocate générale, réduite à un rôle de repoussoir.
La défense, représentée par Me Gilles Simeoni et Me Cynthia Costa-Sigrist, tente, elle, de prouver que l'état de confusion mentale de l'accusé et son état dépressif lui ont brouillé l'esprit et l’ont poussé à commettre « un acte fou ». Traité médicalement pour une dépression chronique grave depuis son divorce et suivi depuis de longues années par un psychiatre, Daniel Lamasa est en congé maladie au moment des faits. Il est, toujours, aujourd’hui, sous traitement et suivi par un psychiatre 1 fois par semaine.
Des aveux crédibles
Me Simeoni s’attache, aussi, à prouver que l'accusé ne ment pas, tout s’est bien passé comme il le raconte, sa thèse d’un acte accidentel est crédible.
L'expert incendie confirme les dires de l'accusé. Il indique que Lamasa n'a pas dirigé le briquet vers la victime. L’essence étant un produit très inflammable, ce sont les vapeurs d'essence qui se sont enflammées et qui ont embrasé la victime. L'examen médical de l'accusé montre diverses brûlures du 1er, 2ème et 3ème degré. Pour la défense, ces brulures sont un élément à décharge. Elles prouvent que Lamasa était dans un tel état de confusion qu’il ne s'est même pas rendu compte qu’il était brûlé aux mains et aux jambes.
Une confusion générale
Mais l’audition des témoins de la scène n’est pas favorable à la défense.
Tous parlent d'un acte volontaire, d’une « scène violente et choquante », « d’une confusion générale », « très traumatisante ». S’ils divergent sur les propos échangés entre le prévenu et la victime avant le drame et sur la présence ou non du frère de la victime, ils sont d’une belle unanimité concernant les faits imputables à l’accusé. Cette unanimité, jusque dans les termes employés, ne manque pas de susciter la méfiance du président Macoin qui interroge plusieurs témoins pour savoir le degré d’influence et de pression qu’exercent les frères Carli dans le village.
« Le drame a laissé des séquelles importantes au sein de la population qui a été très choquée », précise le maire de Vescovato, François-Xavier Marchioni.
Une personne autre
Rien, en effet, ne laissait présager un tel drame. Daniel Lamasa était bien intégré au village qu'il habitait depuis 1995. A son arrivée, les frères Carli l'aident à s'installer, puis leurs relations se dégradent. Il est président de la ligue corse de tarot, puis de tir à l'arc. Il acquiert des biens au village, notamment un appartement et un jardin. Néanmoins, suite à cette histoire, son bungalow est détruit par un attentat, à sa sortie des 5 mois de préventive qu'il effectue.
Une autre question, qui préoccupe la partie civile, est de savoir pourquoi, lorsque la victime s'enflamme, l'accusé ne lui porte pas spontanément secours. « Je n'ai pas porté secours car je n'étais pas moi-même pendant ces quelques secondes. J'ai été une autre personne que celle que j'ai été pendant 55 ans. Il était debout. Je pensais que ce n'était pas si grave que cela. Que pouvais-je faire à ce moment-là ? »
Une injustice
Si l’audition de Jean-François Carli, qui nie toute implication dans quoi que ce soit et parle de « provocation permenente » de Daniel Lamasa sur son bar, ses clients…, est un vrai réquisitoire contre l’accusé, celui de l’ex-compagne de Daniel Lamasa, cousine germaine des frères Carli, est une plaidoirie bienvenue.
Elle décrit un prévenu « gentil, social, aimant, accueillant, disponible, serviable, bien intégré, discret, pudique ». Tout en concédant : « Il a le verbe haut. Il est un peu soupe au lait ».
Puis, elle avoue dans un cri du cœur : « J’étais loin de me douter de ce qui a pu se passer. Daniel n’a pas le profil d’un assassin. Il y a, quand même, une injustice. Cette histoire est la conséquence d’une accumulation de choses et de faits ».
Mais, Daniel Lamasa tient à mettre les choses au point : « J’assume tout ! », dit-il.
Les raisons d’une dérive
Comprendre pourquoi des faits futiles, dérisoires, dégénèrent à ce point, c’est ce que tente de faire le président David Macoin qui ne cache pas sa perplexité.
Il interroge l’accusé : « Il y a un contentieux. Il y a un fond de vérité dans ce que vous dites. Il se peut, et c’est vraisemblable, que sur le fond vous aviez raison. Les frères Carli ont mis du leur. Dans cette histoire-là, ce n’est ni noir, ni blanc. C’est tout gris ! Mais, on a l’impression que vous marinez tout seul et que vous vous montez la tête. Pourquoi avoir pris les choses à cœur à ce point ? ».
Daniel Lamasa répond qu’il était victime d’un véritable « harcèlement » de la part des frères Carli, qui se manifestait par « des insultes, des menaces et des insinuations ».
La journée de jeudi sera consacrée aux expertises psychologiques, à l’audition des témoins de moralité en faveur de l'accusé et de la victime. La partie civile pourrait plaider dans la foulée.
N.M.
L'incident part d'une dispute autour d'une voiture garée sur la place du village de Vescovato près d'un bar, un jour d'élection. Les provocations s'enchaînent entre insultes, pneus crevés et plainte, jusqu'au dérapage final qui mène un instituteur en arrêt maladie, Daniel Lamasa, devant la cour d'assises pour tentative de meurtre. L'enjeu du procès est de déterminer si l'acte était ou non intentionnel.
Le stationnement de la discorde
L'origine du contentieux n'est pas très claire. Ce dernier se cristallise autour d'un différend latent à propos du stationnement d'une voiture, différend qui, éclate, brusquement un jour d'élection. Le 14 mars 2010, la voiture de Daniel Lamasa gêne l'accès à la terrasse du bar de Jean-François Carli situé sur la place du village. Ce dernier lui demande de la déplacer. Des insultes fusent. La discussion s'envenime et vire à l'empoignade avec l'intervention de Barthélemy Carli, frère du patron du bar.
Les relations, jusque-là cordiales entre le prévenu et la victime, le premier vivant avec la cousine germaine du second, cessent.
Le 16 mars, Daniel Lamasa porte plainte contre les frères Carli pour violences et dégradations sur son véhicule et évoque des menaces de mort.
La tension devient telle que le prévenu songe à quitter le village. Il téléphone plusieurs fois à la gendarmerie pour que sa plainte aboutisse. La veille du drame, il se dit victime d'insultes de la part de Barthélemy Carli.
La goutte d'eau
Le 28 avril, vers 7 heures 30, Daniel Lamasa est informé que 3 pneus de sa camionnette sont crevés. Pour lui, aucun doute, Barthélemy Carli est l'auteur de ce méfait. Très énervé, le prévenu se munit d'un jerrican contenant 3 litres d'essence et asperge le véhicule 4x4 Mitsubishi de la victime garée sur la place du village. Les trois frères Carli tentent de l'en empêcher. La victime lui lance : "Qu'est-ce que tu es en train de faire ?"
En réaction, il lance à 2 ou 3 reprises de l'essence sur la victime, recule, se baisse pour mettre le feu à l'essence sur le sol. Les flammes se propagent. Barthélémy Cardi s'enflamme. La voiture aussi. La dizaine de personnes présentes sur la place tentent de lui porter secours et éteignent le feu au moyen de vêtements.
Des brûlures graves
Tandis qu'un médecin prodigue les premiers soins au blessé, le prévenu prend un pied de biche pour empêcher quiconque de s'approcher de lui, menaçant une autre personne, Ulysse Pacchini. Il s'assoit sur un banc, puis, finalement, quitte les lieux à l'arrivée des pompiers. Il se rend à la pharmacie d'Arena pour soigner sa main gauche brûlée, puis au cabinet médical avant de rejoindre les Urgences de la polyclinique de Furiani. Alors qu'il roule vers la gendarmerie de Folelli, il est interpellé sur la RN 193.
Pendant ce temps, la victime, gravement brûlée, dans un état préoccupant, est évacuée à l'hôpital de Bastia, puis au service des grands brûlés de l'hôpital de la Conception de Marseille. Barthélémy Carli souffre de lésions dermo-épidermiques au 2ème degré sur 12% de sa peau au niveau du visage, du cou, du thorax et des mains, qui nécessitent un mois d'interruption de travail (ITT). Il est présent à l'audience.
Un geste malheureux
L'enquête conclut que les pneus du véhicule du prévenu ont été dégradés par un objet tranchant, mais les frères Carli nient toute implication.
Pour sa part, l'accusé admet facilement avoir eu, sous l'effet de la colère, l'intention de brûler la voiture de la victime. « Ça faisait un mois et demi que cette histoire durait. C'était un contentieux difficile à gérer au quotidien. J'ai perdu patience, je me sentais menacé. Je me sentais très seul ».
Il concède également avoir volontairement aspergé la victime, mais dans un geste défensif, « un geste malheureux ».
Par contre, il nie, catégoriquement, avoir eu l'intention de brûler ou de tuer la victime. « Je me trouvais, ce matin-là, dans une grande confusion. Je n'ai jamais pensé, jamais envisagé, jamais prévu d'attenter à la vie de qui que ce soit ! Ça a été un incident catastrophique. J'ai voulu mettre le feu à la voiture de Mr Carli, qui était l'auteur des dégradations commises pendant la nuit à mon véhicule, en faisant subir à son véhicule le même sort ».
Intentionnel ou pas ?
L’intentionnalité de l’acte est l’enjeu majeur du procès.
Pour la partie civile représentée par Me Dominique Mattei, ancien bâtonnier de Marseille et avocat de Barthélémy Carli, et pour le ministère public, représenté par Clémence Olivier, substitut placé, l’intention de tuer ne fait aucun doute. Me Mattei, qui veut démontrer l'intention d'homicide volontaire, monte si agressivement en attaque contre l'accusé qu'il ne laisse aucune place à l'avocate générale, réduite à un rôle de repoussoir.
La défense, représentée par Me Gilles Simeoni et Me Cynthia Costa-Sigrist, tente, elle, de prouver que l'état de confusion mentale de l'accusé et son état dépressif lui ont brouillé l'esprit et l’ont poussé à commettre « un acte fou ». Traité médicalement pour une dépression chronique grave depuis son divorce et suivi depuis de longues années par un psychiatre, Daniel Lamasa est en congé maladie au moment des faits. Il est, toujours, aujourd’hui, sous traitement et suivi par un psychiatre 1 fois par semaine.
Des aveux crédibles
Me Simeoni s’attache, aussi, à prouver que l'accusé ne ment pas, tout s’est bien passé comme il le raconte, sa thèse d’un acte accidentel est crédible.
L'expert incendie confirme les dires de l'accusé. Il indique que Lamasa n'a pas dirigé le briquet vers la victime. L’essence étant un produit très inflammable, ce sont les vapeurs d'essence qui se sont enflammées et qui ont embrasé la victime. L'examen médical de l'accusé montre diverses brûlures du 1er, 2ème et 3ème degré. Pour la défense, ces brulures sont un élément à décharge. Elles prouvent que Lamasa était dans un tel état de confusion qu’il ne s'est même pas rendu compte qu’il était brûlé aux mains et aux jambes.
Une confusion générale
Mais l’audition des témoins de la scène n’est pas favorable à la défense.
Tous parlent d'un acte volontaire, d’une « scène violente et choquante », « d’une confusion générale », « très traumatisante ». S’ils divergent sur les propos échangés entre le prévenu et la victime avant le drame et sur la présence ou non du frère de la victime, ils sont d’une belle unanimité concernant les faits imputables à l’accusé. Cette unanimité, jusque dans les termes employés, ne manque pas de susciter la méfiance du président Macoin qui interroge plusieurs témoins pour savoir le degré d’influence et de pression qu’exercent les frères Carli dans le village.
« Le drame a laissé des séquelles importantes au sein de la population qui a été très choquée », précise le maire de Vescovato, François-Xavier Marchioni.
Une personne autre
Rien, en effet, ne laissait présager un tel drame. Daniel Lamasa était bien intégré au village qu'il habitait depuis 1995. A son arrivée, les frères Carli l'aident à s'installer, puis leurs relations se dégradent. Il est président de la ligue corse de tarot, puis de tir à l'arc. Il acquiert des biens au village, notamment un appartement et un jardin. Néanmoins, suite à cette histoire, son bungalow est détruit par un attentat, à sa sortie des 5 mois de préventive qu'il effectue.
Une autre question, qui préoccupe la partie civile, est de savoir pourquoi, lorsque la victime s'enflamme, l'accusé ne lui porte pas spontanément secours. « Je n'ai pas porté secours car je n'étais pas moi-même pendant ces quelques secondes. J'ai été une autre personne que celle que j'ai été pendant 55 ans. Il était debout. Je pensais que ce n'était pas si grave que cela. Que pouvais-je faire à ce moment-là ? »
Une injustice
Si l’audition de Jean-François Carli, qui nie toute implication dans quoi que ce soit et parle de « provocation permenente » de Daniel Lamasa sur son bar, ses clients…, est un vrai réquisitoire contre l’accusé, celui de l’ex-compagne de Daniel Lamasa, cousine germaine des frères Carli, est une plaidoirie bienvenue.
Elle décrit un prévenu « gentil, social, aimant, accueillant, disponible, serviable, bien intégré, discret, pudique ». Tout en concédant : « Il a le verbe haut. Il est un peu soupe au lait ».
Puis, elle avoue dans un cri du cœur : « J’étais loin de me douter de ce qui a pu se passer. Daniel n’a pas le profil d’un assassin. Il y a, quand même, une injustice. Cette histoire est la conséquence d’une accumulation de choses et de faits ».
Mais, Daniel Lamasa tient à mettre les choses au point : « J’assume tout ! », dit-il.
Les raisons d’une dérive
Comprendre pourquoi des faits futiles, dérisoires, dégénèrent à ce point, c’est ce que tente de faire le président David Macoin qui ne cache pas sa perplexité.
Il interroge l’accusé : « Il y a un contentieux. Il y a un fond de vérité dans ce que vous dites. Il se peut, et c’est vraisemblable, que sur le fond vous aviez raison. Les frères Carli ont mis du leur. Dans cette histoire-là, ce n’est ni noir, ni blanc. C’est tout gris ! Mais, on a l’impression que vous marinez tout seul et que vous vous montez la tête. Pourquoi avoir pris les choses à cœur à ce point ? ».
Daniel Lamasa répond qu’il était victime d’un véritable « harcèlement » de la part des frères Carli, qui se manifestait par « des insultes, des menaces et des insinuations ».
La journée de jeudi sera consacrée aux expertises psychologiques, à l’audition des témoins de moralité en faveur de l'accusé et de la victime. La partie civile pourrait plaider dans la foulée.
N.M.