La présidente rappela l’historique de l’association et évoqua en termes émouvants la personnalité du Père André-Marie après avoir remercié le Conseil Général représenté par Jean-Baptiste Raffalli alors que le maire de Bastia était représenté par Georges de Zerbi.
L’histoire du Moyen-Age et les premiers temps de l’implantation du mouvement franciscain en Corse furent largement abordés par Geneviève Moracchini-Mazel, archéologue bien connue, auteur d’une thèse sur les églises romanes de Corse publiée en 1967, thèse qui a eu le mérite de faire connaître aux Corses et au grand public le passé médiéval de l’île et l’important patrimoine qui nous a été légué. Alain Venturini directeur des Archives départementales de Corse du Sud et Antoine Franzini spécialiste de l’histoire médiévale de notre île intervinrent ensuite brillamment sur le même sujet.
Dominique Devaux, directeur des Archives de Haute-Corse, nous a éclairés sur l’utilisation des sceaux et des bulles au Moyen-Age, par les supérieurs des couvents et des abbayes, les évêques des XIIe-XVe siècles plutôt que par les seigneurs de Corse, venus plus tardivement à cette marque d’authentification du pouvoir.
Le conseiller Belgodere de Bagnaja a présenté les archives notariales de Balagne XVIe-XVIIIe, et la meilleure méthode de recherche pour les appréhender avec des exemples précis.
Georges de Zerbi, confrère de Sainte-Croix, écrivain et compositeur bien connu, s’est attaché à présenter la nouvelle signalétique de Bastia qui permet de mettre en valeur des personnalités peu connues de la ville autant que des activités à l’époque de Gênes dans cette cité tournée vers l’industrie et le commerce qui ont fait sa prospérité.
Une communication de l’historien Jean-Christophe Liccia a rappelé l’immense trésor que constitue pour la Corse la bibliothèque des Franciscains rassemblée par le Père André-Marie et aujourd’hui déposée au fonds ancien de la bibliothèque patrimoniale de Bastia.
Le Docteur Aldo Agosto qui, en son temps, avait ouvert les Archives d’Etat de Gênes dont il était le directeur, aux chercheurs corses, (ceux-ci, avant lui, avaient des difficultés pour les consulter, ces archives n’étant pas classées), le Dr Agosto a donc présenté le détail des toutes les inscriptions laissées par les gouverneurs génois qui voulaient marquer leur passage dans l’île.
Deux passionnantes études ont été présentées, l’une par Damien Broc, doctorant à l’université et l’autre par Paola Camuffo docteur en histoire ; la première sur Saint-Florent et le diocèse du Nebbio entre bas Moyen-Age et période moderne, la seconde sur l’architecture religieuse insulaire médiévale. On a appris ainsi la façon dont l’évêque du Nebbio administrait son évêché, l’endroit où se trouvait la ville de Nebbio disparue très tôt et remplacée par St-Florent. Paola Camuffo a fait œuvre nouvelle en comparant les édifices religieux médiévaux, les modèles architecturaux et l’identité historique des bâtisseurs.
Trois autres communications ont suivi : une nouvelle approche de la Giustificazione de l’abbé Salvini par Evelyne Luciani, l’histoire de l’oléiculture corse par Denis Jouffroy qui a suscité bien des questions par l’ensemble de l’auditoire, un travail d’onomastique (science des noms propres) par Philippe Ollandini qui a travaillé sur les microfilms de la Franciscorsa et sur le terrain, d’où une base de données de toponymes extrêmement riche.
Janine Serafini a terminé en rappelant le rôle majeur du Père André Marie et de la Franciscorsa dans l’histoire de Bastia, notamment par quelques exemples, sur la construction de Terra nova, l’origine des premiers habitants, le premier castello qui donna son nom à la ville : la Bastia, l’identification des maisons par le président fondateur de l’association Franciscorsa, Pierre Spagnoli, en citant notamment la maison Montesoro que tous les Bastiais maintenant connaissent à travers la question du quartier du Pontetto. Afin de faire connaître aux jeunes présents dans la salle, elle a présenté un petit film réalisé en 1986 où l’on a pu voir et entendre le Père André-Marie (Claude Valleix).
La synthèse du colloque a été faite par le professeur Jean Cancellieri de l’université de Corse.