Michel-Edouard Nigaglioni, directeur du Patrimoine de la ville de Bastia.
- Qu’est-ce qui justifie qu’une ville, comme Bastia, s’insère aisément dans un festival de la ruralité ?
- Cela paraît saugrenu ! Une ville, par essence, semble le contraire d’une commune rurale. Mais, en fait, pas du tout ! Bastia s’inscrit complètement dans ce parcours de communes qui ont un patrimoine martinien et une histoire rurale. Même si elle a toujours été une ville, qu’elle a été la capitale historique de l’île, elle avait un territoire entièrement cultivé. Lors de la conférence « Vignes, confréries et tableaux d’autels : Saint Martin à Bastia », j’ai projeté une carte montrant que, dès la création de la ville et pendant la belle époque baroque, aux 17ème et 18ème siècles, pas un cm2 de terrain n’échappe à la culture de la vigne, des céréales, des jardins fruitiers, des oliviers… Bastia est, aussi, peuplé de cultivateurs de la terre.
- Sont-ils situés sur le territoire de la commune de Bastia dans son périmètre actuel ?
- Absolument ! La partie de la commune réservée aux maisons est toute petite. A la place de la rue César Campinchi et du boulevard Paoli, qui ont été percés au 19ème siècle, il y a des jardins et des vignes. Les vignes partent du haut de Bastia et arrivent jusqu’aux portes arrières des maisons ! Elles occupent, aussi, l’emplacement du boulevard Auguste Gaudin, qui n’est percé que dans les années 1840, et descendent jusqu’au pied de la maison Caraffa. Les berges du Fangu sont recouvertes de jardins, l’eau permettant d’irriguer les terres, on y cultive des fruits et des légumes. Les jardiniers sont tellement nombreux qu’ils vont, dès le 17ème siècle, se regrouper en corporation et créer une confrérie dédiée à Santa Zita. Ils l’installent dans une chapelle latérale du couvent Saint François, qui deviendra plus tard l’hôpital militaire.
- Cela paraît saugrenu ! Une ville, par essence, semble le contraire d’une commune rurale. Mais, en fait, pas du tout ! Bastia s’inscrit complètement dans ce parcours de communes qui ont un patrimoine martinien et une histoire rurale. Même si elle a toujours été une ville, qu’elle a été la capitale historique de l’île, elle avait un territoire entièrement cultivé. Lors de la conférence « Vignes, confréries et tableaux d’autels : Saint Martin à Bastia », j’ai projeté une carte montrant que, dès la création de la ville et pendant la belle époque baroque, aux 17ème et 18ème siècles, pas un cm2 de terrain n’échappe à la culture de la vigne, des céréales, des jardins fruitiers, des oliviers… Bastia est, aussi, peuplé de cultivateurs de la terre.
- Sont-ils situés sur le territoire de la commune de Bastia dans son périmètre actuel ?
- Absolument ! La partie de la commune réservée aux maisons est toute petite. A la place de la rue César Campinchi et du boulevard Paoli, qui ont été percés au 19ème siècle, il y a des jardins et des vignes. Les vignes partent du haut de Bastia et arrivent jusqu’aux portes arrières des maisons ! Elles occupent, aussi, l’emplacement du boulevard Auguste Gaudin, qui n’est percé que dans les années 1840, et descendent jusqu’au pied de la maison Caraffa. Les berges du Fangu sont recouvertes de jardins, l’eau permettant d’irriguer les terres, on y cultive des fruits et des légumes. Les jardiniers sont tellement nombreux qu’ils vont, dès le 17ème siècle, se regrouper en corporation et créer une confrérie dédiée à Santa Zita. Ils l’installent dans une chapelle latérale du couvent Saint François, qui deviendra plus tard l’hôpital militaire.
Le tableau d’autel des vignerons de Terranova : La charité de Saint Martin, entouré de Sainte Zita de Lucques, patronne des jardiniers, et de Saint Isidore de Madrid, le laboureur. Peint par Anton Benedetto Rostino (1750-1821). Eglise Sainte-Marie.
- Qu’en est-il de Saint Martin ?
- C’est le patron des vignerons de la ville qui, de la même façon, se regroupent en corporation et créent une confrérie. Ils prennent en charge une des chapelles de l’église des Servites de Marie du couvent San Ghjisè (Saint Joseph) situé à la sortie de Bastia. Ces corporations ont un double but de réglementation du métier, du commerce et de la mise en culture. Leurs membres doivent se conformer à ces règles très précises. On trouve, à la même époque, ce même cas de figure en France continentale et en Italie. S’y ajoutent, en Corse, une dimension spirituelle. Les vignerons partagent la même foi et se donnent un saint patron : Saint Martin. Ils se réunissent régulièrement et payent une cotisation qui leur permet, à leur décès, d’être enterré dans la chapelle de Saint Martin.
- Les corporations agricoles finissent pas se rassembler. Pourquoi ?
- Elles se rassemblent, en plein 17ème siècle, comme tous les autres corporations bastiaises qui se regroupent naturellement par corps de métiers : les menuisiers, les meuniers… et même des fabricants d’aiguilles ! Ces derniers, prospères au 16ème siècle et suffisamment nombreux pour se regrouper en confrérie, finissent par disparaître au 17ème car il devient plus rentable d’importer les aiguilles d’Italie. La confrérie et le culte de Saint-Martin disparaitront, aussi, avec le départ des vignerons. Alors que celui de Sainte Zita, patronne des jardiniers, perdure : elle est toujours honorée dans l’église Saint-Jean, une fois par an. C’est une grande fête dont se sont emparés les habitants de la ville qui tiennent à cette célébration.
- Reste-il, aujourd’hui, des traces de Saint Martin à San Ghjisè ?
- Non ! La Révolution française chamboule tout le paysage patrimonial et la société bastiaise de l’époque. Le Couvent ferme et subit des mutations. Les corporations sont dissoutes. Plus tard, d’autres corporations seront créées dans les chapelles laissées vides. Les vignerons se regroupent de nouveau, mais seulement en confrérie, dans un but uniquement spirituel. Ils trouvent asile à la cathédrale Sainte-Marie. Leur tableau d’autel ayant été détruit par la Révolution, ils se cotisent pour en faire peindre un autre à la dévotion de leur saint patron et faire célébrer une messe, une fois par an, le jour de la Saint Martin.
- Est-ce là qu’interviennent les fameux tableaux de Saint Martin ?
- Oui ! Bastia possède deux tableaux représentant Saint Martin en train de couper son manteau. Celui de la cathédrale Sainte-Marie est le tableau de la confrérie des vignerons de la ville-haute. L’autre est un tableautin d’autel qui permet à la confrérie des vignerons de la ville-basse de faire célébrer une messe, une fois par an, à l’intérieur de l’église Saint-Jean Baptiste. Ils sont réalisés par des peintres bastiais : Anton Benedetti Rostino peint celui de Saint Roch en 1806, Anto Santo Benigni peint le petit tableau dans les années 1840-1850. Ce dernier est, aujourd’hui, conservé dans la sacristie de l’église Saint-Roch.
- Quelle est la valeur de ces deux tableaux ?
- Nous sommes très fiers de posséder ces deux tableaux parce qu’ils sont assez rares. Saint-Martin est un sujet complexe à réaliser. Il faut, selon l’iconographie traditionnelle, représenter un personnage à cheval, vêtu en militaire romain, coupant son manteau, ce qui exige des compositions d’une certaine ampleur. Aussi Saint-Martin est-il le plus souvent représenté en Saint-évêque puisqu’il était évêque de Tours et qu’il est beaucoup plus facile de peindre un personnage en pied avec sa chape et sa mitre. Or, sur les deux tableaux bastiais, il est représenté à cheval. C’est remarquable ! En Corse, s’il y a de nombreux tableaux qui le représentent en évêque, il y en a peu où il est à cheval.
- C’est le patron des vignerons de la ville qui, de la même façon, se regroupent en corporation et créent une confrérie. Ils prennent en charge une des chapelles de l’église des Servites de Marie du couvent San Ghjisè (Saint Joseph) situé à la sortie de Bastia. Ces corporations ont un double but de réglementation du métier, du commerce et de la mise en culture. Leurs membres doivent se conformer à ces règles très précises. On trouve, à la même époque, ce même cas de figure en France continentale et en Italie. S’y ajoutent, en Corse, une dimension spirituelle. Les vignerons partagent la même foi et se donnent un saint patron : Saint Martin. Ils se réunissent régulièrement et payent une cotisation qui leur permet, à leur décès, d’être enterré dans la chapelle de Saint Martin.
- Les corporations agricoles finissent pas se rassembler. Pourquoi ?
- Elles se rassemblent, en plein 17ème siècle, comme tous les autres corporations bastiaises qui se regroupent naturellement par corps de métiers : les menuisiers, les meuniers… et même des fabricants d’aiguilles ! Ces derniers, prospères au 16ème siècle et suffisamment nombreux pour se regrouper en confrérie, finissent par disparaître au 17ème car il devient plus rentable d’importer les aiguilles d’Italie. La confrérie et le culte de Saint-Martin disparaitront, aussi, avec le départ des vignerons. Alors que celui de Sainte Zita, patronne des jardiniers, perdure : elle est toujours honorée dans l’église Saint-Jean, une fois par an. C’est une grande fête dont se sont emparés les habitants de la ville qui tiennent à cette célébration.
- Reste-il, aujourd’hui, des traces de Saint Martin à San Ghjisè ?
- Non ! La Révolution française chamboule tout le paysage patrimonial et la société bastiaise de l’époque. Le Couvent ferme et subit des mutations. Les corporations sont dissoutes. Plus tard, d’autres corporations seront créées dans les chapelles laissées vides. Les vignerons se regroupent de nouveau, mais seulement en confrérie, dans un but uniquement spirituel. Ils trouvent asile à la cathédrale Sainte-Marie. Leur tableau d’autel ayant été détruit par la Révolution, ils se cotisent pour en faire peindre un autre à la dévotion de leur saint patron et faire célébrer une messe, une fois par an, le jour de la Saint Martin.
- Est-ce là qu’interviennent les fameux tableaux de Saint Martin ?
- Oui ! Bastia possède deux tableaux représentant Saint Martin en train de couper son manteau. Celui de la cathédrale Sainte-Marie est le tableau de la confrérie des vignerons de la ville-haute. L’autre est un tableautin d’autel qui permet à la confrérie des vignerons de la ville-basse de faire célébrer une messe, une fois par an, à l’intérieur de l’église Saint-Jean Baptiste. Ils sont réalisés par des peintres bastiais : Anton Benedetti Rostino peint celui de Saint Roch en 1806, Anto Santo Benigni peint le petit tableau dans les années 1840-1850. Ce dernier est, aujourd’hui, conservé dans la sacristie de l’église Saint-Roch.
- Quelle est la valeur de ces deux tableaux ?
- Nous sommes très fiers de posséder ces deux tableaux parce qu’ils sont assez rares. Saint-Martin est un sujet complexe à réaliser. Il faut, selon l’iconographie traditionnelle, représenter un personnage à cheval, vêtu en militaire romain, coupant son manteau, ce qui exige des compositions d’une certaine ampleur. Aussi Saint-Martin est-il le plus souvent représenté en Saint-évêque puisqu’il était évêque de Tours et qu’il est beaucoup plus facile de peindre un personnage en pied avec sa chape et sa mitre. Or, sur les deux tableaux bastiais, il est représenté à cheval. C’est remarquable ! En Corse, s’il y a de nombreux tableaux qui le représentent en évêque, il y en a peu où il est à cheval.
Le tableau monumental de Giovanni BILIVERT (1585-1644) représentant saint Roch, saint Sébastien, saint Martin de Tours et sainte Catherine d’Alexandrie aux pieds de la Vierge à l’Enfant. Huile sur toile (400 x 234 cm). Eglise Saint Roch, rue Napoléon.
- N’y-a-t-il pas à Bastia un 3ème tableau le représentant en évêque ?
- Oui ! C’est le tableau d’autel de la confrérie saint Roch qui représente les quatre saints protecteurs de la confrérie : saint Roch, saint Sébastien, saint Martin de Tours et sainte Catherine d’Alexandrie aux pieds de la Vierge à l’Enfant. C’est un tableau monumental d’une grande valeur.
- Est-ce une œuvre majeure ?
- Ah oui ! C’est un tableau inestimable, signé et daté par Giovanni Bilivert qui est le meilleur peintre florentin de sa génération. C’est un peintre de renommée internationale, qui a vécu dans la première moitié du 17ème siècle et qui est, aujourd’hui, représenté au Louvre et dans les plus grands musées européens. Nous avons la chance à Bastia d’avoir deux tableaux de Bilivert : celui de Saint-Roch, daté de 1626, et celui de l’église Sainte-Croix, daté de 1633, qui représente l’Annonciation. Ce dernier tableau est payé 300 ducats d’or. C’est une somme énorme !
- Pourquoi et comment une confrérie corse peut-elle payer aussi cher un peintre aussi renommé ?
- Ce cas ne se trouve qu’à Bastia qui est une ville, à l’époque, très peuplée. Les confréries sont très grandes, elles comptent plusieurs centaines de membres. Même si chacun n’est pas très riche, les membres se cotisent et donnent des petites sommes qui, multipliées par 300, 400 ou 500 personnes, arrivent à totaliser des montants très importants. Ce qui serait inimaginable dans un petit village corse où les confréries ne comptent que quelques dizaines d’hommes.
- A-t-on une idée du prix payé pour le tableau de Saint-Roch ?
- On n’a pas d’idée ! Mais la représentation est encore plus complexe avec quatre grands personnages, plus la Vierge et l’enfant, alors que dans le tableau de l’Annonciation, il n’y a que deux personnages : la Vierge et l’archange Gabriel. J’imagine que le tableau de Saint Roch a coûté au moins 400 ou 500 ducats d’or.
- Ces œuvres sont-elles une preuve supplémentaire des liens très forts existant, à l’époque, entre la Corse et l’Italie ?
- Complètement ! A cette époque, la Corse est une partie constituante de l’Italie. Les Corses eux-mêmes le définissent en appelant, dans les documents d’archives, l’Italie : « Terra ferma ». Aux 17ème et 18ème siècles, ils ne disent pas : « Je vais en Italie », ils disent : « Je vais en terra ferma ». Le rapport est naturel. Le continent de l’époque, c’est l’Italie !
- Surtout pour Bastia ? La ville n’est-elle pas particulièrement vouée à l’art italien ?
- Complètement ! Bastia est la capitale administrative de l’île. Le personnage principal est le gouverneur génois. Il appartient à la haute aristocratie génoise, il a fait des études et a fréquenté l’élite de la ville de Gènes qui est, à l’époque, une plaque tournante du commerce international. Il arrivait avec son mobilier et ses vêtements qui étaient copiés par les élites bastiaises. Les femmes essayaient d’imiter les vêtements de l’épouse du gouverneur. La governatrice était un personnage important que l’on pouvait épier, tous les dimanches, à la messe. Elle donnait le ton de la mode à la bonne société bastiaise de l’époque.
Le tableautin d’autel des vignerons de Terravecchia : La charité de Saint Martin, entouré de Sainte Zita de Lucques, patronne des jardiniers, et de Saint Isidore de Madrid, le laboureur. Peint par Anton Santo Benigni (1787-1863). Sacristie de l’église Saint Roch.
- Est-ce la francisation de la Corse qui fait tomber ce patrimoine dans l’oubli ?
- C’est indéniable ! La France va tenter de changer la culture. Elle a même essayé, au bout d’un moment, de drainer les étudiants corses vers les universités françaises alors qu’ils avaient, traditionnellement, l’habitude d’aller dans les universités italiennes. Au début du 19ème siècle, elle en vient même à ne plus reconnaître les diplômes universitaires italiens pour obliger les jeunes Corses à fréquenter les universités françaises.
- Pourquoi la richesse de notre patrimoine reste-t-elle encore méconnue ?
- Des gens, comme Prosper Mérimée, nous ont fait beaucoup de tort ! Il est venu en Corse sous Louis-Philippe avec la mission de dresser un état des lieux du patrimoine insulaire et il n’a rien compris à ce qu’il a vu ! La seule chose qu’il appréciait, était les églises gothiques. Il arrivait de Paris où la grande mode était le style troubadour, c’est-à-dire gothique et néo-gothique, axé sur les grandes cathédrales françaises. Quand Mérimée découvre, dans les villages et les villes corses, toutes ces églises baroques, il écrit que ce sont des édifices sans intérêt, décorés par des barbouilleurs italiens ! Il est hermétique ! Il n’a pas été formé pour comprendre ce style d’art. A sa suite, la France conclut qu’il n’y a pas grand chose d’intéressant en Corse en matière d’art.
- Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de Riacquistu sur le patrimoine ?
- Il est en train de se faire maintenant ! Des gens, comme Mme Moracchini-Mazel et Jean-Marc Olivesi, ont été des précurseurs. Ils ont fait des études et des recherches qui ont permis d’affirmer que la Corse a des églises romanes et baroques tout à fait intéressantes. Le patrimoine est en train d’être redécouvert. La ville de Bastia, par exemple, s’est dotée, depuis 1997, d’un service du patrimoine qui s’est impliqué dans la recherche et la diffusion de ces informations. Nous avons beaucoup étudié et publié d’ouvrages sur les édifices religieux.
- Existe-il encore, selon vous, à Bastia, d’autres belles découvertes ou redécouvertes à faire ?
- J’espère bien ! Nous faisons des découvertes nouvelles toutes les semaines ! Les archives du 16ème au 19ème siècle sont énormes. C’est un puits sans fond !
Propos recueillis par Nicole MARI
- C’est indéniable ! La France va tenter de changer la culture. Elle a même essayé, au bout d’un moment, de drainer les étudiants corses vers les universités françaises alors qu’ils avaient, traditionnellement, l’habitude d’aller dans les universités italiennes. Au début du 19ème siècle, elle en vient même à ne plus reconnaître les diplômes universitaires italiens pour obliger les jeunes Corses à fréquenter les universités françaises.
- Pourquoi la richesse de notre patrimoine reste-t-elle encore méconnue ?
- Des gens, comme Prosper Mérimée, nous ont fait beaucoup de tort ! Il est venu en Corse sous Louis-Philippe avec la mission de dresser un état des lieux du patrimoine insulaire et il n’a rien compris à ce qu’il a vu ! La seule chose qu’il appréciait, était les églises gothiques. Il arrivait de Paris où la grande mode était le style troubadour, c’est-à-dire gothique et néo-gothique, axé sur les grandes cathédrales françaises. Quand Mérimée découvre, dans les villages et les villes corses, toutes ces églises baroques, il écrit que ce sont des édifices sans intérêt, décorés par des barbouilleurs italiens ! Il est hermétique ! Il n’a pas été formé pour comprendre ce style d’art. A sa suite, la France conclut qu’il n’y a pas grand chose d’intéressant en Corse en matière d’art.
- Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de Riacquistu sur le patrimoine ?
- Il est en train de se faire maintenant ! Des gens, comme Mme Moracchini-Mazel et Jean-Marc Olivesi, ont été des précurseurs. Ils ont fait des études et des recherches qui ont permis d’affirmer que la Corse a des églises romanes et baroques tout à fait intéressantes. Le patrimoine est en train d’être redécouvert. La ville de Bastia, par exemple, s’est dotée, depuis 1997, d’un service du patrimoine qui s’est impliqué dans la recherche et la diffusion de ces informations. Nous avons beaucoup étudié et publié d’ouvrages sur les édifices religieux.
- Existe-il encore, selon vous, à Bastia, d’autres belles découvertes ou redécouvertes à faire ?
- J’espère bien ! Nous faisons des découvertes nouvelles toutes les semaines ! Les archives du 16ème au 19ème siècle sont énormes. C’est un puits sans fond !
Propos recueillis par Nicole MARI