"Affirmer que Théodore était un aventurier est un peu réducteur" a rappelé le maire de Bastia en précisant que "le personnage avait pris de la consistance dès lors que l'on s'était intéressé à lui. Cette exposition qui lui est dédiée fait apparaître une personnalité bien différente de celle du Théodore que l'on pense connaître".
Mais pour parvenir à un tel résultat le musée a dû aller à la recherche d'objets et de documents bien au-delà des limités de la Haute-Corse ainsi que l'a souligné Elisabeth Cornetto, le conservateur du musée : Le conseil général de la Corse-du-Sud, les archives départementales d'Ajaccio, Gênes, Piacenza, Cologne, le Kent, les descendants, la Bibliothèque nationale, le musée des Armés etc, ont été sollicités avec succès. Pour déboucher sur l'exposition qui a été inaugurée vendredi.
Anne Meistersheim, la commmisaire de l'exposition a, ensuite, évoqué les grandes dates de la vie de Théodore de Neuhoff.
Voici extrait du catalogue de l'exposition le passage consacré à son arrivée en Corse.
Arrivée, couronnement, gouvernement
"Quand Théodore débarque à Aléria, en mars 1736, d’un bateau anglais venant de Tunis, les chefs corses révoltés viennent d’échouer dans leur tentative de prendre le fort de Pellegrino et, désespérés, songent à se rendre aux Génois. Il arrive avec une petite troupe, des armes – petits canons et fusils, munitions – des bottes pour équiper les soldats, des cadeaux, de l’argent… Après presque un an à Tunis pour préparer son expédition et faire libérer quelques esclaves, il a « mis en scène » son arrivée. Le costume est étrange, un peu oriental, avec des accessoires symboliques : une épée espagnole, une canne à bec de corbin de la garde du roi de France. Il se dit Grand d’Espagne, Lord anglais, Pair de France, baron du Saint-Empire…
« C’est un nouveau Moïse… nous devons l’accepter comme un envoyé du ciel ! » s’exclame le Père Albertini. Ce théologien, consulté sur la demande de Théodore d’accorder la liberté de conscience à tous les étrangers qui s’installent en Corse pour la peupler, s’y est déclaré favorable. Giacinto Paoli est contre, mais devant l’insistance de Neuhoff et des autres chefs corses, il s’incline. Le baron adresse une lettre aux principaux chefs et on vient en foule vers Cervione où il est reçu, au palais épiscopal.
Une fois prise la décision de faire de Neuhoff le roi de Corse, c’est au couvent d’Alesani que l’on met un point final au texte des Capitoli, constitution approuvée aussi bien par la population que par le futur roi. Ensuite on procède au couronnement : sur la place devant le couvent on dresse une estrade couverte d’un tapis, un simple fauteuil en guise de trône, entouré de deux chaises, pour les généraux Paoli et Giafferri. Pour couronner le roi, une simple couronne de laurier. Le roi est acclamé avec grand enthousiasme et on assiste à un Te Deum, dans l’église du couvent.
Dès le lendemain, le roi choisit sa cour et organise le gouvernement. Il nomme ses officiers parmi les notables, mais il commande lui-même la plupart des opérations militaires, qui débutent peu de temps après le couronnement. Les chefs sont anoblis, selon les désirs anciens des Corses, jamais satisfaits par les Génois. Le roi crée un ordre de chevalerie, l’ordre de la Délivrance. Il commence à édicter des lois contre les vendette. Il publie des édits et décide aussi de frapper monnaie, avec de grandes difficultés… Tout cela en quelques mois !Cependant que la propagande génoise se déchaîne contre lui.
En parcourant son royaume, il est acclamé par le peuple. Mais les Génois ont bloqué plusieurs envois d’armes et le chef des insurgés de Balagne, Simon Fabiani, un ami proche de Théodore, est assassiné en Castagniccia. Certains notables passent de la méfiance au complot contre lui. Les aides promises ne sont pas arrivées et la situation s’est dégradée. Il décide alors de quitter l’île pour aller lui-même chercher du secours. Il installe une régence et quitte la Corse, accompagné de son fidèle chancelier, Sebastiano Costa, qui écrira des Mémoires très détaillés sur ces quelques mois du règne effectif."
La suite, pour ceux qui ne la connaissent pas, en visitant la très belle exposition qui est consacrée par le musée à l'éphémère roi de Corse.
Mais pour parvenir à un tel résultat le musée a dû aller à la recherche d'objets et de documents bien au-delà des limités de la Haute-Corse ainsi que l'a souligné Elisabeth Cornetto, le conservateur du musée : Le conseil général de la Corse-du-Sud, les archives départementales d'Ajaccio, Gênes, Piacenza, Cologne, le Kent, les descendants, la Bibliothèque nationale, le musée des Armés etc, ont été sollicités avec succès. Pour déboucher sur l'exposition qui a été inaugurée vendredi.
Anne Meistersheim, la commmisaire de l'exposition a, ensuite, évoqué les grandes dates de la vie de Théodore de Neuhoff.
Voici extrait du catalogue de l'exposition le passage consacré à son arrivée en Corse.
Arrivée, couronnement, gouvernement
"Quand Théodore débarque à Aléria, en mars 1736, d’un bateau anglais venant de Tunis, les chefs corses révoltés viennent d’échouer dans leur tentative de prendre le fort de Pellegrino et, désespérés, songent à se rendre aux Génois. Il arrive avec une petite troupe, des armes – petits canons et fusils, munitions – des bottes pour équiper les soldats, des cadeaux, de l’argent… Après presque un an à Tunis pour préparer son expédition et faire libérer quelques esclaves, il a « mis en scène » son arrivée. Le costume est étrange, un peu oriental, avec des accessoires symboliques : une épée espagnole, une canne à bec de corbin de la garde du roi de France. Il se dit Grand d’Espagne, Lord anglais, Pair de France, baron du Saint-Empire…
« C’est un nouveau Moïse… nous devons l’accepter comme un envoyé du ciel ! » s’exclame le Père Albertini. Ce théologien, consulté sur la demande de Théodore d’accorder la liberté de conscience à tous les étrangers qui s’installent en Corse pour la peupler, s’y est déclaré favorable. Giacinto Paoli est contre, mais devant l’insistance de Neuhoff et des autres chefs corses, il s’incline. Le baron adresse une lettre aux principaux chefs et on vient en foule vers Cervione où il est reçu, au palais épiscopal.
Une fois prise la décision de faire de Neuhoff le roi de Corse, c’est au couvent d’Alesani que l’on met un point final au texte des Capitoli, constitution approuvée aussi bien par la population que par le futur roi. Ensuite on procède au couronnement : sur la place devant le couvent on dresse une estrade couverte d’un tapis, un simple fauteuil en guise de trône, entouré de deux chaises, pour les généraux Paoli et Giafferri. Pour couronner le roi, une simple couronne de laurier. Le roi est acclamé avec grand enthousiasme et on assiste à un Te Deum, dans l’église du couvent.
Dès le lendemain, le roi choisit sa cour et organise le gouvernement. Il nomme ses officiers parmi les notables, mais il commande lui-même la plupart des opérations militaires, qui débutent peu de temps après le couronnement. Les chefs sont anoblis, selon les désirs anciens des Corses, jamais satisfaits par les Génois. Le roi crée un ordre de chevalerie, l’ordre de la Délivrance. Il commence à édicter des lois contre les vendette. Il publie des édits et décide aussi de frapper monnaie, avec de grandes difficultés… Tout cela en quelques mois !Cependant que la propagande génoise se déchaîne contre lui.
En parcourant son royaume, il est acclamé par le peuple. Mais les Génois ont bloqué plusieurs envois d’armes et le chef des insurgés de Balagne, Simon Fabiani, un ami proche de Théodore, est assassiné en Castagniccia. Certains notables passent de la méfiance au complot contre lui. Les aides promises ne sont pas arrivées et la situation s’est dégradée. Il décide alors de quitter l’île pour aller lui-même chercher du secours. Il installe une régence et quitte la Corse, accompagné de son fidèle chancelier, Sebastiano Costa, qui écrira des Mémoires très détaillés sur ces quelques mois du règne effectif."
La suite, pour ceux qui ne la connaissent pas, en visitant la très belle exposition qui est consacrée par le musée à l'éphémère roi de Corse.
Un documentaire de Anne de Giafferi le 29 Mars sur Via Stella
Ce documentaire historique, culturel et imaginaire réalisé par Anne de Giafferri retrace l’épopée éphémère de Théodore, Roi de Corse...
D’une traversée à l’autre, nous partons en compagnie de Théodore à travers les étapes principales de son parcours de l’année 1736, celle de son Sacre et du premier séjour en Corse, d’après les Mémoires de Sébastien Costa.
Théodore (la marionnette) est le seul personnage historique avec certains sites, objets, documents, gravures et tableaux.
Il se déplace dans le paysage. Des habitants sont présents à trois moments importants de l’épopée : l’arrivée sur la plage d’Aléria, le Sacre au couvent d’Alesani et le dernier accueil festif à Sainte-Lucie- de-Tallano. Ces scènes sont comme des tableaux, plus dans un sens symbolique qu’historique.
Les historiens Vanina Heullant, Francis Pomponi et Michel Vergé- Franceschi racontent l’histoire de Théodore de Neuhoff en Corse et en Europe.
A revoir dimanche 31 mars à 9 heures lundi 8 avril à 9h20 et mercredi 17 avril à 17h05