Le ministère de la santé avait saisi l’agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) le 10 février 2015 afin qu'elle détermine les critères de levée d'interdiction et d'autorisation de la baignade dans la rivière du Cavu. Les conclusions permettent aujourd’hui de lever l’interdiction de baignade ou immersion partielle dans la rivière du Cavu sous réserve du respect certaines conditions.
L’infection humaine se produit lors d’un contact diurne avec des eaux douces infestées. Les larves de vers, libérées par l’escargot hôte (le bulin) vivant dans l’eau, pénètrent chez l’homme en se frayant un passage à travers la peau. Afin d’interrompre le cycle du parasite, il est important de rappeler à la population la nécessité de respecter les mesures d’hygiène élémentaires et notamment d’éviter d’uriner dans les eaux douces.
La bilharziose peut prendre plusieurs formes selon l’espèce du parasite qui en est à l’origine. Les symptômes de S. haematobium sont, durant la phase d’invasion (migration des vers), des manifestations allergiques (fièvre, urticaire, toux) et pendant la phase d’état, la formation de granulomes générant des lésions chroniques, sources de signes urinaires et génitaux.
L’infection peut également être asymptomatique, mais des complications plus ou moins graves peuvent survenir par la suite en l’absence de traitement. Ainsi, les autorités sanitaires recommandent à toutes les personnes ayant été en contact avec les eaux du Cavu avant 2014 d’en parler à leur médecin traitant pour de se faire dépister (simple prise de sang). Il existe un médicament bien toléré, administré en une seule prise, qui traite efficacement cette maladie.
La bilharziose est la 2éme maladie parasitaire au monde après le paludisme
Elle est présente dans 76 pays. 200 millions de cas de bilharziose sont répertoriés dans le monde et d’après l’OMS plus de 250 millions de personnes ont reçu un traitement contre la bilharziose en 2012. 5 espèces pathogènes de l’homme sévissent à l’état endémique dans le monde dont « Schistosoma haematobium Schistosoma haematobium est l’agent de la bilharziose uro-génitale rencontré sur le Cavu.
La femelle pond des œufs en paquet dans les parois rectales et viscérales, environ 50 % des œufs sont éliminés par les urines, l’autre moitié reste dans les tissus avoisinants créant une réaction inflammatoire: le granulome bilharzien.
En absence de traitement l’excrétion urinaire des œufs à lieu toute la durée de vie d’un schistosome adulte entre 3 et 5 ans voire plusieurs décennies, l’homme est le seul réservoir du parasite.
Symptôme de la bilharziose uro-génitale
La pénétration des cercaires (formes immatures du parasite) peut s’accompagner de prurit et d’éruption fugace. Pendant la phase d’invasion, au cours des semaines qui suivent la contamination, des manifestations immuno-allergiques peuvent survenir.
Hématurie (sang dans les urines), indolore et d’évolution capricieuse. Elle peut être microscopique et de découverte fortuite, ou macroscopique, discrète et terminale ou abondante et totale avec caillots.
Infections de l’appareil urinaire (cystites et infections parenchymateuses). Ces manifestations peuvent aussi être génitales. Douleurs mictionnelles (douleurs lors de l’émission d’urine), irradiant vers les bourses et le périnée, pollakiurie (fréquence excessive de mictions).
Crise de coliques néphrétiques.
L’évolution de la maladie sur plusieurs années peut entraîner à terme des complications sérieuses (atteintes obstructives voire néoplasiques des voies urinaires et troubles de la fertilité).
Le diagnostic et traitement de la bilharziose
Il se fait par une Sérologie : plusieurs techniques sont utilisées immunofluorescence indirecte, hémagglutination indirecte (IHAT), ELISA et Western Blot notamment, une recherche d’œufs de parasite dans les urines (examen parasitologique des urines), PCR dans les urines.
Le traitement de la bilharziose à S. haematobium est efficace et repose sur le praziquantel en prise unique (40mg/kg de poids)
Le diagnostic et le traitement de la bilharziose permettent au niveau individuel d’éviter l’évolution vers la chronicité, et au niveau collectif d’interrompre le cycle de la maladie et donc la survenue de nouveaux malades.
Point épidémiologique au 25 mars 2015
Au 25 mars 2015, le dispositif de surveillance a recensé 110 cas de bilharziose urinaire autochtones en France en lien avec une baignade dans le Cavu en été 2011 et/ou 2013. Parmi eux, 33 cas résidaient en Corse. Aucun cas de bilharziose n’a été dépisté parmi les professionnels exposés au Cavu.
De nombreux clusters familiaux ont été retrouvés et la majorité des cas ont été diagnostiqués chez des enfants et des adolescents.
Sur l’année 2014, le nombre de demande de dépistage en France est estimé à 37 000 personnes, contre 5000 à 7000 les années précédentes. Cette augmentation est essentiellement survenue à la suite de la campagne de dépistage nationale à partir de juin 2014.l’ampleur du dépistage en 2014 confirme que le nombre de cas autochtones en France est resté limité. Au 29 mai 2015, aucun cas signalés ne peut être attribué à une baignade dans le Cavu en 2014.
Pas d’autres rivières infectées
La possibilité d’une contamination d’autres rivières peut être écartée du fait de la faible densité de bullins collectés dans deux autres cours d’eaux situés de part et d’autre du Cavu, 98 % des bullins récoltés proviennent du Cavu.
Au regard de l’hypothèse de la contribution d’un réservoir animal en ce qui concerne une possible hybridation locale ou importée, une étude menée sur des caprins et ovins présents sur le Cavu, a vu les analyses coprologiques et sérologiques négatives.
Une deuxième étude menée à grande échelle de S.Bovis est en cours actuellement sur les bovins caprins et ovins. Une nouvelle campagne de capture de rongeurs va être menée afin de déterminer s’il existe un réservoir potentiel dans la faune sauvage pour le développement de différentes espèces de schistosomes.
Il n’a pas été pas possible de déterminer avec précision l’origine des contaminations mais les investigations ont déterminé que la contamination du Cavu en 2013 aurait eu lieu au mois de juin 2013 du fait de la contamination durant la première quinzaine d’aout 2013 ce qui correspond au délai nécessaire au parasite pour effectuer son cycle de transformation au sein du bullin.
Mesures de suivies suite à la levées de l’interdiction de la baignade dans la rivière du Cavu
Plusieurs stratégies existent pour réguler la population de bullins, et ainsi éliminer les foyers de bilharzioses. Or, ces différentes mesures ne sont pas applicables sur le site du Cavu: ramassage par actions mécaniques: risque de dégradation de l’écosystème, et à terme de l’attrait du site, introduction d’un mollusque compétiteur (Potamopyrgus jenkinsi): inefficace car cohabitation avec le bullin, utilisation de molluscicides: utilisation non autorisée, et présence d’un captage AEP en aval, destruction de végétaux non envisageable sans destruction du milieu.
Dans l’attente des résultats de l’étude de sérologie menée chez les ruminants et la faune sauvage, et si aucun nouveau cas de bilharziose lié à une baignade postérieure à 2013 n’est signalé, une levée de l’interdiction de baignade sous plusieurs conditions est envisagée :
- nformer la population par un affichage adapté sur les symptômes de la bilharziose uro-génitale, sur l’obligation de ne pas uriner dans l'eau pour éviter le risque de contamination du site et sur la nécessité à se faire dépister pour les personnes en contact avec l’eau du Cavu à une date antérieure à 2014.
- Installer des toilettes aux abords des sites de baignade les plus fréquentés.
- Sensibiliser les professionnels recrutant des travailleurs saisonniers provenant de zones endémiques de la maladie.
- Surveiller la population de bulins et vérifier qu'ils ne soient pas porteurs du parasite.
Si de nouveaux cas chez l'homme suite à une baignade dans le Cavu postérieure à 2013 étaient signalés, l'autorisation de la baignade devra être supprimée. Il en sera de même s’il est mis en évidence par les études sur la faune domestique et sauvage, de la présence d’un réservoir animal.
La bilharziose peut prendre plusieurs formes selon l’espèce du parasite qui en est à l’origine. Les symptômes de S. haematobium sont, durant la phase d’invasion (migration des vers), des manifestations allergiques (fièvre, urticaire, toux) et pendant la phase d’état, la formation de granulomes générant des lésions chroniques, sources de signes urinaires et génitaux.
L’infection peut également être asymptomatique, mais des complications plus ou moins graves peuvent survenir par la suite en l’absence de traitement. Ainsi, les autorités sanitaires recommandent à toutes les personnes ayant été en contact avec les eaux du Cavu avant 2014 d’en parler à leur médecin traitant pour de se faire dépister (simple prise de sang). Il existe un médicament bien toléré, administré en une seule prise, qui traite efficacement cette maladie.
La bilharziose est la 2éme maladie parasitaire au monde après le paludisme
Elle est présente dans 76 pays. 200 millions de cas de bilharziose sont répertoriés dans le monde et d’après l’OMS plus de 250 millions de personnes ont reçu un traitement contre la bilharziose en 2012. 5 espèces pathogènes de l’homme sévissent à l’état endémique dans le monde dont « Schistosoma haematobium Schistosoma haematobium est l’agent de la bilharziose uro-génitale rencontré sur le Cavu.
La femelle pond des œufs en paquet dans les parois rectales et viscérales, environ 50 % des œufs sont éliminés par les urines, l’autre moitié reste dans les tissus avoisinants créant une réaction inflammatoire: le granulome bilharzien.
En absence de traitement l’excrétion urinaire des œufs à lieu toute la durée de vie d’un schistosome adulte entre 3 et 5 ans voire plusieurs décennies, l’homme est le seul réservoir du parasite.
Symptôme de la bilharziose uro-génitale
La pénétration des cercaires (formes immatures du parasite) peut s’accompagner de prurit et d’éruption fugace. Pendant la phase d’invasion, au cours des semaines qui suivent la contamination, des manifestations immuno-allergiques peuvent survenir.
Hématurie (sang dans les urines), indolore et d’évolution capricieuse. Elle peut être microscopique et de découverte fortuite, ou macroscopique, discrète et terminale ou abondante et totale avec caillots.
Infections de l’appareil urinaire (cystites et infections parenchymateuses). Ces manifestations peuvent aussi être génitales. Douleurs mictionnelles (douleurs lors de l’émission d’urine), irradiant vers les bourses et le périnée, pollakiurie (fréquence excessive de mictions).
Crise de coliques néphrétiques.
L’évolution de la maladie sur plusieurs années peut entraîner à terme des complications sérieuses (atteintes obstructives voire néoplasiques des voies urinaires et troubles de la fertilité).
Le diagnostic et traitement de la bilharziose
Il se fait par une Sérologie : plusieurs techniques sont utilisées immunofluorescence indirecte, hémagglutination indirecte (IHAT), ELISA et Western Blot notamment, une recherche d’œufs de parasite dans les urines (examen parasitologique des urines), PCR dans les urines.
Le traitement de la bilharziose à S. haematobium est efficace et repose sur le praziquantel en prise unique (40mg/kg de poids)
Le diagnostic et le traitement de la bilharziose permettent au niveau individuel d’éviter l’évolution vers la chronicité, et au niveau collectif d’interrompre le cycle de la maladie et donc la survenue de nouveaux malades.
Point épidémiologique au 25 mars 2015
Au 25 mars 2015, le dispositif de surveillance a recensé 110 cas de bilharziose urinaire autochtones en France en lien avec une baignade dans le Cavu en été 2011 et/ou 2013. Parmi eux, 33 cas résidaient en Corse. Aucun cas de bilharziose n’a été dépisté parmi les professionnels exposés au Cavu.
De nombreux clusters familiaux ont été retrouvés et la majorité des cas ont été diagnostiqués chez des enfants et des adolescents.
Sur l’année 2014, le nombre de demande de dépistage en France est estimé à 37 000 personnes, contre 5000 à 7000 les années précédentes. Cette augmentation est essentiellement survenue à la suite de la campagne de dépistage nationale à partir de juin 2014.l’ampleur du dépistage en 2014 confirme que le nombre de cas autochtones en France est resté limité. Au 29 mai 2015, aucun cas signalés ne peut être attribué à une baignade dans le Cavu en 2014.
Pas d’autres rivières infectées
La possibilité d’une contamination d’autres rivières peut être écartée du fait de la faible densité de bullins collectés dans deux autres cours d’eaux situés de part et d’autre du Cavu, 98 % des bullins récoltés proviennent du Cavu.
Au regard de l’hypothèse de la contribution d’un réservoir animal en ce qui concerne une possible hybridation locale ou importée, une étude menée sur des caprins et ovins présents sur le Cavu, a vu les analyses coprologiques et sérologiques négatives.
Une deuxième étude menée à grande échelle de S.Bovis est en cours actuellement sur les bovins caprins et ovins. Une nouvelle campagne de capture de rongeurs va être menée afin de déterminer s’il existe un réservoir potentiel dans la faune sauvage pour le développement de différentes espèces de schistosomes.
Il n’a pas été pas possible de déterminer avec précision l’origine des contaminations mais les investigations ont déterminé que la contamination du Cavu en 2013 aurait eu lieu au mois de juin 2013 du fait de la contamination durant la première quinzaine d’aout 2013 ce qui correspond au délai nécessaire au parasite pour effectuer son cycle de transformation au sein du bullin.
Mesures de suivies suite à la levées de l’interdiction de la baignade dans la rivière du Cavu
Plusieurs stratégies existent pour réguler la population de bullins, et ainsi éliminer les foyers de bilharzioses. Or, ces différentes mesures ne sont pas applicables sur le site du Cavu: ramassage par actions mécaniques: risque de dégradation de l’écosystème, et à terme de l’attrait du site, introduction d’un mollusque compétiteur (Potamopyrgus jenkinsi): inefficace car cohabitation avec le bullin, utilisation de molluscicides: utilisation non autorisée, et présence d’un captage AEP en aval, destruction de végétaux non envisageable sans destruction du milieu.
Dans l’attente des résultats de l’étude de sérologie menée chez les ruminants et la faune sauvage, et si aucun nouveau cas de bilharziose lié à une baignade postérieure à 2013 n’est signalé, une levée de l’interdiction de baignade sous plusieurs conditions est envisagée :
- nformer la population par un affichage adapté sur les symptômes de la bilharziose uro-génitale, sur l’obligation de ne pas uriner dans l'eau pour éviter le risque de contamination du site et sur la nécessité à se faire dépister pour les personnes en contact avec l’eau du Cavu à une date antérieure à 2014.
- Installer des toilettes aux abords des sites de baignade les plus fréquentés.
- Sensibiliser les professionnels recrutant des travailleurs saisonniers provenant de zones endémiques de la maladie.
- Surveiller la population de bulins et vérifier qu'ils ne soient pas porteurs du parasite.
Si de nouveaux cas chez l'homme suite à une baignade dans le Cavu postérieure à 2013 étaient signalés, l'autorisation de la baignade devra être supprimée. Il en sera de même s’il est mis en évidence par les études sur la faune domestique et sauvage, de la présence d’un réservoir animal.