La compagnie Air Corsica a indiqué que plusieurs vols ont été autorisés à décoller "à vide" jeudi soir depuis les aéroports corses vers Marseille, Nice et Orly. Ces rotations, mises en place dans le cadre de la délégation de service public (DSP), devraient permettre d'assurer les premiers vols vers Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari ce vendredi matin. Cependant, les avions n'ont pas encore été autorisés à décoller. La compagnie espère que cela sera possible ce soir "sous réserve des négociations en cours".
En revanche, les vols au départ des quatre aéroports corses ont pu être effectués ce vendredi matin, assurant ainsi des liaisons vers Marseille, Nice et Paris. Les ports de l'île, quant à eux, restent bloqués.
Quelles sont les raisons du blocage ?
Jeudi matin, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), Alexandre Patrou, secrétaire général aux affaires corses (SGAC) représentant le préfet de Corse, s’est exprimé sur le projet de création de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d’ici la fin de l’année.
Ces syndicats devraient permettre à la CCI de conserver la gestion des ports et aéroports de l’île à partir du 1er janvier 2025, en lui accordant des concessions. Cependant, Alexandre Patrou a alerté sur « un risque juridique important » lié à cette proposition. Face à ces incertitudes, et sans attendre des éclaircissements de l'État, les syndicats de la CCI, ont lancé un mouvement social. Celui-ci a conduit au blocage des quatre aéroports et six ports de l'île jeudi après-midi, affectant des centaines de voyageurs.
Ces déclarations ont immédiatement enflammé les débats et précipité le déclenchement du mouvement social. Face à l'ampleur de la mobilisation, le préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, a tenté de calmer le jeu en affirmant qu'il s'agissait d'un "malentendu profond". Selon lui, "il n’y a aucune opposition de l’État" à la création des syndicats mixtes et la transition de la gestion des infrastructures vers la Collectivité de Corse se fait en accord avec la loi Pacte promulguée en 2019.
Le préfet a souligné qu’il souhaitait uniquement alerter les acteurs sur les risques juridiques potentiels liés à ce montage. "Notre rôle en tant que services de l'État est d'alerter et de prévenir", a-t-il insisté, tout en affirmant que la création des SMO n’était en aucun cas remise en cause.