L’examen du budget supplémentaire, qui est un acte d’ajustement, fait suite à ceux du budget primitif et du compte administratif. D’un montant de 20 millions €, il accuse une chute de 1,2 % par rapport à 2013. Ce dernier document s’aligne sur les précédents et affiche « le choix de l’équilibre, la même ligne de prudence et d’économie », selon le président de l’Exécutif. « Nous avons décidé un effort de rigueur dans le budget primitif. Nous le tenons. Ce n’est pas facile ! Il y a quelques pleurs et grincements de dents. Ce n’est pas mal de remettre en cause des situations acquises », commente Paul Giacobbi. Il reconnaît « quelques retards dans le paiement des dotations aux communes ». Il rappelle la baisse de 6,5 millions € de la dotation de l’Etat pour 2014, celle prévue de la dotation de solidarité pour 2015 et déplore le blocage des autorisations d’engagement des travaux. « L’Etat ne prend pas les arrêtés de subvention pour les dossiers. Le versement des subventions traine et altère notre capacité de dépense », ajoute-t-il. Il tacle avec ironie les demandes inconsidérées de certains élus : « A entendre certains discours, on dirait qu’on a des budgets illimités. Je ne peux pas faire de miracles. Paul-Marie Bartoli va à Lourdes tous les ans, je devrais peut-être l’accompagner ! ».
Des choix inquiétants
Comme d’habitude, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, élue du groupe Rassembler pour la Corse, ouvre le débat en fustigeant, une fois de plus, « les choix faits de dépenser plus en fonctionnement qu’en investissement. Ce qui est inquiétant, c’est la répartition des recettes : 91,53% en fonctionnement et 8,47% en investissement. Or, le cœur de métier de la CTC, c’est l’investissement ! ». Stigmatisant « une dette colossale », elle s’étonne que l’Exécutif n’ait pas « assez interpellé le gouvernement sur les capacités financières et le PEI (Programme européen d’investissement) ». Elle demande des réponses sur la taxe de mouillage dans les ports « qui représente quelques millions d’euros de recettes ».
Un frein tardif
A sa suite, Jean Biancucci, élu de Femu a Corsica, enfonce durement le clou et liste, un à par un, les éléments inquiétants de « ce budget de soustraction ». Il regrette que « le coup de frein donné aux frais de fonctionnement arrive tard et au mauvais moment ». Pour lui, il y a « des décisions à prendre. La CTC ne peut plus répondre à tout et dans tous les domaines. Il faut changer de format, d’attitude et de pratique et construire une perspective à moyen terme en se dotant des outils adéquats et en renforçant nos ressources propres ». Déclarant que « seul l’intérêt de notre pays devrait nous motiver », il demande un changement de la politique maritime et daube sur les quais de Marseille « en or massif ».
Enchainant, Paul-Félix Benedetti, leader d’U Rinnovu, critique, lui aussi, un changement de cap au gré des vents : « A chaque conjoncture subie par la CTC, il y a changement de braquet et de politique qui, logiquement, doit être anticipé. Le budget supplémentaire n’est pas le document où on fait des modifications en termes de choix stratégiques ».
Une voie étroite
Nadine Nivaggioni, élue de Femu a Corsica, pointe « les coupes sombres réalisées dans la formation dans le budget primitif. Les organismes de formation, les uns après les autres, sont venus faire part de leurs doléances. Vous les avez globalement entendus, mais nous sommes, encore, confrontés à une inconnue ». Elle demande solennellement au Conseil Exécutif « plus de lisibilité » et de « rouvrir le débat dans la formation » en inscrivant des priorités.
Côté majorité présidentielle, Etienne Bastelica, président du groupe du Front de gauche, rempile sur son refus de l’austérité, « cette voie de plus en plus étroite » qui « affecte notre collectivité plus que les autres dans ses domaines de compétence ». A l’inverse, Pascaline Castellani, présidente du groupe Front de gauche, se réjouit des « choix raisonnés et mesurés » faits par l’Exécutif qui, selon elle, témoignent d’un « esprit de responsabilité ».
Le bon grain de l’ivraie
Le président de la Commission des finances et président du groupe Corse Social Démocrate, Antoine Orsini, s’inquiète, pour sa part, de l’entrée dans la phase 2 de baisse de dotation de l’Etat qui, pour 2015, devrait être « une baisse à 2 chiffres, qui ne sera pas en dessous de 8 millions € ». Il réaffirme la nécessité de compenser ce manque de financement par une augmentation des recettes fiscales. Il prône de limiter le recours à l’emprunt, « c’est-à-dire augmenter la capacité d’autofinancement, améliorer l’épargne nette et, donc, être plus attentif au ratio dépenses/recettes de fonctionnement ». Il appelle, encore une fois, à « rationaliser les dépenses en faisant des choix, en séparant le bon grain de l’ivraie, en adaptant la structure des dépenses à la structure des ressources ».
Budget adopté
L’adoption du budget supplémentaire n’a réservé aucune surprise. Comme d’habitude, les élus de Femu a Corsica, l’élu d’U Rinnovu et les huit élus de droite, présents ou représentés, ont voté contre. Corsica Libera s’est abstenu. Le président Giacobbi entend profiter de la visite de Marylise Lebranchu à la CTC, vendredi matin, pour évoquer les questions financières qui fâchent. « Je suis un peu exaspéré de la volonté de l’Etat de négocier, mais de ne rien accorder ». La ministre de la fonction publique et de la décentralisation assistera à sa troisième réunion de travail à 9h30 avant de prononcer, à 11 heures, un discours devant les élus de la CTC et de participer à un débat.
N.M.
Des choix inquiétants
Comme d’habitude, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, élue du groupe Rassembler pour la Corse, ouvre le débat en fustigeant, une fois de plus, « les choix faits de dépenser plus en fonctionnement qu’en investissement. Ce qui est inquiétant, c’est la répartition des recettes : 91,53% en fonctionnement et 8,47% en investissement. Or, le cœur de métier de la CTC, c’est l’investissement ! ». Stigmatisant « une dette colossale », elle s’étonne que l’Exécutif n’ait pas « assez interpellé le gouvernement sur les capacités financières et le PEI (Programme européen d’investissement) ». Elle demande des réponses sur la taxe de mouillage dans les ports « qui représente quelques millions d’euros de recettes ».
Un frein tardif
A sa suite, Jean Biancucci, élu de Femu a Corsica, enfonce durement le clou et liste, un à par un, les éléments inquiétants de « ce budget de soustraction ». Il regrette que « le coup de frein donné aux frais de fonctionnement arrive tard et au mauvais moment ». Pour lui, il y a « des décisions à prendre. La CTC ne peut plus répondre à tout et dans tous les domaines. Il faut changer de format, d’attitude et de pratique et construire une perspective à moyen terme en se dotant des outils adéquats et en renforçant nos ressources propres ». Déclarant que « seul l’intérêt de notre pays devrait nous motiver », il demande un changement de la politique maritime et daube sur les quais de Marseille « en or massif ».
Enchainant, Paul-Félix Benedetti, leader d’U Rinnovu, critique, lui aussi, un changement de cap au gré des vents : « A chaque conjoncture subie par la CTC, il y a changement de braquet et de politique qui, logiquement, doit être anticipé. Le budget supplémentaire n’est pas le document où on fait des modifications en termes de choix stratégiques ».
Une voie étroite
Nadine Nivaggioni, élue de Femu a Corsica, pointe « les coupes sombres réalisées dans la formation dans le budget primitif. Les organismes de formation, les uns après les autres, sont venus faire part de leurs doléances. Vous les avez globalement entendus, mais nous sommes, encore, confrontés à une inconnue ». Elle demande solennellement au Conseil Exécutif « plus de lisibilité » et de « rouvrir le débat dans la formation » en inscrivant des priorités.
Côté majorité présidentielle, Etienne Bastelica, président du groupe du Front de gauche, rempile sur son refus de l’austérité, « cette voie de plus en plus étroite » qui « affecte notre collectivité plus que les autres dans ses domaines de compétence ». A l’inverse, Pascaline Castellani, présidente du groupe Front de gauche, se réjouit des « choix raisonnés et mesurés » faits par l’Exécutif qui, selon elle, témoignent d’un « esprit de responsabilité ».
Le bon grain de l’ivraie
Le président de la Commission des finances et président du groupe Corse Social Démocrate, Antoine Orsini, s’inquiète, pour sa part, de l’entrée dans la phase 2 de baisse de dotation de l’Etat qui, pour 2015, devrait être « une baisse à 2 chiffres, qui ne sera pas en dessous de 8 millions € ». Il réaffirme la nécessité de compenser ce manque de financement par une augmentation des recettes fiscales. Il prône de limiter le recours à l’emprunt, « c’est-à-dire augmenter la capacité d’autofinancement, améliorer l’épargne nette et, donc, être plus attentif au ratio dépenses/recettes de fonctionnement ». Il appelle, encore une fois, à « rationaliser les dépenses en faisant des choix, en séparant le bon grain de l’ivraie, en adaptant la structure des dépenses à la structure des ressources ».
Budget adopté
L’adoption du budget supplémentaire n’a réservé aucune surprise. Comme d’habitude, les élus de Femu a Corsica, l’élu d’U Rinnovu et les huit élus de droite, présents ou représentés, ont voté contre. Corsica Libera s’est abstenu. Le président Giacobbi entend profiter de la visite de Marylise Lebranchu à la CTC, vendredi matin, pour évoquer les questions financières qui fâchent. « Je suis un peu exaspéré de la volonté de l’Etat de négocier, mais de ne rien accorder ». La ministre de la fonction publique et de la décentralisation assistera à sa troisième réunion de travail à 9h30 avant de prononcer, à 11 heures, un discours devant les élus de la CTC et de participer à un débat.
N.M.