« Avec le temps, va, tout s'en va, on oublie le visage et l'on oublie la voix, le cœur , quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien » chantait Léo Ferré.
Et pourtant, il est de ces personnages dont on ne peut oublier ce qu’ils ont pu donner de leur vivant et ce qu’ils ont pu laisser en héritage.
Emile Luciani en est un exemple frappant. Qui de cette génération des années 70-80 n’a pas gardé dans un petit coin de sa mémoire un souvenir de celui que l’on avait baptisé « Le Prince de la Nuit », tant il avait ce don naturel de tout transformer en fête.
Cette légende, il n’avait eu aucune difficulté à se la forger. Il est vrai aussi qu’il avait été à bonne école avec un autre « Prince de la Nuit » de l’époque, Tao Kereffof.
Fils de commerçants, c’est tout naturellement qu’Emile a pris la suite de son père Théo au « Café des Palmiers », sur le quai Landry.
Très vite, le lieu est devenu magique. Aujourd’hui, on dirait « C’est l’endroit où il faut être ».
A la nuit tombée l’établissement devenait un passage obligé pour tous les noctambules. Emile ne faisait aucune différence de classes, chez lui la porte était ouverte à tous et le mélange des genres n’offusquait personne, bien au contraire.
Calvais, touristes, stars, personnalités du show-biz, militaires, tout le monde y trouvait sa place.
Des anecdotes, on pourrait en citer par centaines tant elles étaient riches.
On en retiendra juste deux : celle de Michel Sardou au haut de sa notoriété tombé dans le piège des folles nuits des Palmiers, reparti de Calvi sans même se souvenir qu’il y était passé, ou encore celle de Serge Gainsbourg en pleine révolution avec sa version reggae de « La Marseillaise » qui, sous les effluves de l’alcool, avait fait une entrée fracassante dans l’établissement, avant de poursuivre sa folle nuit au milieu de légionnaires tahitiens pourtant réputés pour ne pas être des tendres.
Avec beaucoup de tact et de diplomatie, Emile avait fait en sorte que l’alchimie prenne.
Les militaires du 2e REP qui n’étaient pas les bienvenus partout étaient chez eux, comme ils pouvaient l’être dans un autre temple des nuits calvaises « Le Calypso » qui était dirigé par son oncle mais aussi son modèle, le regretté Michel Luciani.
Commerçant né, Emile était un affairiste mais aussi un visionnaire.
Adepte des bonnes choses, élégant, raffiné, il avait revu son établissement avant de créer à l’époque un haut-lieu de la gastronomie, le « Emiles’s Restaurant », avant de racheter deux ans avant de nous quitter le restaurant « Ile de Beauté » devenu aujourd’hui « La Table de Sabine ».
L’écrivain calvais et ami Bernard Raffalli, professeur de littérature à la Sorbonne, spécialiste des XVIe et XVIIe siècles, journaliste qui nous a lui aussi quitté en 2002 avait rendu hommage à son ami Emile en écrivant notamment : « Il était dans notre nuit calvaise un phare toujours lumineux, la grâce, l’élégance, l’esprit, la bonté : ces dons, il les prodiguait à la manière des anciens seigneurs, sans compter, apportant à chacun exactement ce dont il avait besoin. »
En cette veille d’anniversaire, sache Emile que le temps n’a rien effacé, que l’on n’a pas oublié ni ton visage, ni ta voix, ton sourire légendaire et tes qualités humaines.
Nos pensées vont vers toi.
Et pourtant, il est de ces personnages dont on ne peut oublier ce qu’ils ont pu donner de leur vivant et ce qu’ils ont pu laisser en héritage.
Emile Luciani en est un exemple frappant. Qui de cette génération des années 70-80 n’a pas gardé dans un petit coin de sa mémoire un souvenir de celui que l’on avait baptisé « Le Prince de la Nuit », tant il avait ce don naturel de tout transformer en fête.
Cette légende, il n’avait eu aucune difficulté à se la forger. Il est vrai aussi qu’il avait été à bonne école avec un autre « Prince de la Nuit » de l’époque, Tao Kereffof.
Fils de commerçants, c’est tout naturellement qu’Emile a pris la suite de son père Théo au « Café des Palmiers », sur le quai Landry.
Très vite, le lieu est devenu magique. Aujourd’hui, on dirait « C’est l’endroit où il faut être ».
A la nuit tombée l’établissement devenait un passage obligé pour tous les noctambules. Emile ne faisait aucune différence de classes, chez lui la porte était ouverte à tous et le mélange des genres n’offusquait personne, bien au contraire.
Calvais, touristes, stars, personnalités du show-biz, militaires, tout le monde y trouvait sa place.
Des anecdotes, on pourrait en citer par centaines tant elles étaient riches.
On en retiendra juste deux : celle de Michel Sardou au haut de sa notoriété tombé dans le piège des folles nuits des Palmiers, reparti de Calvi sans même se souvenir qu’il y était passé, ou encore celle de Serge Gainsbourg en pleine révolution avec sa version reggae de « La Marseillaise » qui, sous les effluves de l’alcool, avait fait une entrée fracassante dans l’établissement, avant de poursuivre sa folle nuit au milieu de légionnaires tahitiens pourtant réputés pour ne pas être des tendres.
Avec beaucoup de tact et de diplomatie, Emile avait fait en sorte que l’alchimie prenne.
Les militaires du 2e REP qui n’étaient pas les bienvenus partout étaient chez eux, comme ils pouvaient l’être dans un autre temple des nuits calvaises « Le Calypso » qui était dirigé par son oncle mais aussi son modèle, le regretté Michel Luciani.
Commerçant né, Emile était un affairiste mais aussi un visionnaire.
Adepte des bonnes choses, élégant, raffiné, il avait revu son établissement avant de créer à l’époque un haut-lieu de la gastronomie, le « Emiles’s Restaurant », avant de racheter deux ans avant de nous quitter le restaurant « Ile de Beauté » devenu aujourd’hui « La Table de Sabine ».
L’écrivain calvais et ami Bernard Raffalli, professeur de littérature à la Sorbonne, spécialiste des XVIe et XVIIe siècles, journaliste qui nous a lui aussi quitté en 2002 avait rendu hommage à son ami Emile en écrivant notamment : « Il était dans notre nuit calvaise un phare toujours lumineux, la grâce, l’élégance, l’esprit, la bonté : ces dons, il les prodiguait à la manière des anciens seigneurs, sans compter, apportant à chacun exactement ce dont il avait besoin. »
En cette veille d’anniversaire, sache Emile que le temps n’a rien effacé, que l’on n’a pas oublié ni ton visage, ni ta voix, ton sourire légendaire et tes qualités humaines.
Nos pensées vont vers toi.