Le XIXe siècle romain naît avec la République romaine, une république-soeur clairement fondée par Bonaparte, il est traversé par le Risorgimento et Rome devient même après 1870 la capitale de la nouvelle Italie. Ces importantes mutations sont à l'origine de transformations importantes tant architecturales que politiques et sociales. En 1870, on se posera même la question de créer une ville nouvelle, une ville du pouvoir, comme Washington ou Canberra. Mais, et c'est un lien direct avec l'imaginaire : le pouvoir s'identifiait à Rome profondément au mythe de la ville, à son histoire, au lieu même sur lequel il avait surgi. Il n'en était évidemment pas question, même si l'Italie qui récupérait ainsi sa capitale pouvait y entrer avec un mélange de mépris et d'admiration : admiration pour les monuments de la grandeur romaine et pour un passé prestigieux, mépris pour une ville symbole de la perfidie cléricale, de l'obscurantisme et de l'ignorance. D'où la nécessité de transformer la ville en la laïcisant.
Loin d'embellir la ville, celle-ci fut la victime de langages architecturaux délirants (le monument à Victor Emmanuel II devait être plus grand que ceux que les papes avaient élevés à leur mémoire) ou fades (les palais édifiés à cette époque sont généralement très laids). Mais ces constructions manifestaient une confiance dans l'Italie en construction et dans une identité en construction qui ne fut généralement pas comprise dans le reste de l'Europe où l'Italie dont on parlait, n'était que la projection de ses utopies, d'analyses historiques décalées ou de bavardages de salon.
Outre le fait que Rome a été le lieu de résidence de plusieurs membres de la famille Bonaparte (de 1815 à sa mort en 1836 pour Madame Mère par exemple ; de même pour le cardinal Fesch qui y mourra en 1839), l'histoire de la cité est marquée par la décision de création de la République romaine. Celle-ci fut proclamée par le général Berthier le 15 février 1798. Mais c'est en réalité une décision de Napoléon Bonaparte qui dirige Berthier depuis Paris, prend les décisions pour le Directoire en matière militaire et est considéré pour cela comme le fondateur de la République romaine. "Certes, écrit Thierry Lentz, Berthier lui a officiellement succédé à la tête des bataillons d'Arcole et de Rivoli, mais c'est tout de même lui qui a la main sur la politique de la Péninsule. Il rédige même des lettres que le Directoire endosse et signe". Et les félicitations qu'il envoie à Berthier en février 1798 apparaissent comme une sorte d'autocongratulation !
Loin d'embellir la ville, celle-ci fut la victime de langages architecturaux délirants (le monument à Victor Emmanuel II devait être plus grand que ceux que les papes avaient élevés à leur mémoire) ou fades (les palais édifiés à cette époque sont généralement très laids). Mais ces constructions manifestaient une confiance dans l'Italie en construction et dans une identité en construction qui ne fut généralement pas comprise dans le reste de l'Europe où l'Italie dont on parlait, n'était que la projection de ses utopies, d'analyses historiques décalées ou de bavardages de salon.
Outre le fait que Rome a été le lieu de résidence de plusieurs membres de la famille Bonaparte (de 1815 à sa mort en 1836 pour Madame Mère par exemple ; de même pour le cardinal Fesch qui y mourra en 1839), l'histoire de la cité est marquée par la décision de création de la République romaine. Celle-ci fut proclamée par le général Berthier le 15 février 1798. Mais c'est en réalité une décision de Napoléon Bonaparte qui dirige Berthier depuis Paris, prend les décisions pour le Directoire en matière militaire et est considéré pour cela comme le fondateur de la République romaine. "Certes, écrit Thierry Lentz, Berthier lui a officiellement succédé à la tête des bataillons d'Arcole et de Rivoli, mais c'est tout de même lui qui a la main sur la politique de la Péninsule. Il rédige même des lettres que le Directoire endosse et signe". Et les félicitations qu'il envoie à Berthier en février 1798 apparaissent comme une sorte d'autocongratulation !