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Conflit à l​a SPL Muvitarra : la CGT de Corse-du-Sud brandit la menace d’une grève


Patrice Paquier Lorenzi le Samedi 29 Juin 2024 à 20:12

Au 25e jour d’occupation des locaux de la CAPA, la CGT attend toujours l’ouverture des négociations et a dévoilé, ce samedi matin, un audit qui confirme selon le syndicat « le constat alarmant concernant la gestion de la SPL Muvitarra ». LaCGTbrandit la menace d’une grève « sur les lignes qui rapportent le plus si rien n’est fait rapidement ».



La CGT de Corse du Sud occupe les locaux de la CAPA depuis 25 jours.
La CGT de Corse du Sud occupe les locaux de la CAPA depuis 25 jours.
Après 25 jours d’occupation des locaux de la CAPA, l’Union Départementale de Corse-du-Sud commence à trouver le temps long. Ses représentants ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la situation de la SPL Muvitarra, et attendent toujours l’ouverture des négociations, comme l’explique Patrice Bossart : « Malgré les annonces faites par la CAPA le 12 juin dernier, actant dans ses résolutions, l’ouverture des négociations, nous en sommes au 29 juin et toujours aucune négociation ouverte à ce stade, nous sommes toujours dans l’attente, nous avons donc saisi le Préfet de Corse pour demander une médiation. Hier, les services de l’État nous ont fait savoir que la SPL Muvitarra devait convoquer un conseil d’administration vendredi prochain pour donner mandat à ouvrir ces négociations. C’est à croire que tous ces mois de préoccupation et d’urgence sociale pour sauver les entreprises et les emplois n’ont pas permis d’établir un mandat clair, nous nous interrogeons ».
 
Un audit qui laisse apparaître un constat alarmant de la gestion de l’entreprise
 
Le syndicat majoritaire au sein de la SPL en a aussi profité, pour dévoiler le rapport d’expertise, sous forme d’audit, de 80 pages qui laisse apparaître « un constat alarmant de la gestion de l’entreprise » et qui pointe notamment « une hausse accrue des charges externes liées à des raisons extérieures à la SPL comme l’inflation que l’autorité organisatrice n’a pas accompagnée, à des services non rémunérés comme celle de Bodiccione ou le 3e bus de ligne 4 et un recouvrement des indemnités journalières pharaoniques à réaliser ».
 
Les représentants de la CGT avaient été reçus par Stéphane Sbraggia, le 12 juin dernier. À l’issue de cette réunion, la CAPA avait annoncé dans un communiqué transmis à notre rédaction une série de trois mesures. Première mesure la possibilité de payer des services publics supplémentaires : « Pour avancer plus sereinement, dans la construction du nouveau Contrat d’Obligations de Service public, suite à un avis juridique, les actionnaires de la SPL Muvitarra ont désormais la possibilité de payer les services publics supplémentaires, de transports en commun, notamment la ligne de Bodiccione. La trésorerie pourra ainsi être abondée, redonnant du souffle à la situation financière de la SPL. Ce qui permet aussi à la CAPA d’être au clair sur ses obligations de service public ». Autre mesure annoncée : « l’ouverture des négociations sur la résolution des problèmes structurels de la SPL Muvitarra » ainsi que « la construction d’un nouveau Contrat d’Obligations de Service Public qui pourrait être mis en œuvre au dernier trimestre 2024 ». 
 
 « Si rien n'est fait, il n'est pas impossible qu'il y ait une grève, notamment sur les lignes qui rapportent le plus »
 
 
Pour Patrice Bossart, « après des discussions franches, directes et plutôt d’un bon niveau avec le Président de la CAPA, nous demandons de passer de la parole aux actes et l’ouverture de ces négociations de manière effective. Aujourd’hui, il faut que de manière concrète et réelle, l’ensemble des points que souhaite revoir le CA de la SPL soient posés sur la table de manière officielle. Nous avons joué le jeu de participer à sept réunions de concertation. Quand on mène un conflit social, on sait quand il commence, mais on ne sait pas quand il s’arrête. Si rien n'est fait, il n'est pas impossible qu'il y ait une grève, notamment sur les lignes qui rapportent le plus".

Dans un climat pesant et interrogé sur l’épisode du vol des clés des navettes reliant l’ancien hôpital d’Ajaccio à la Préfecture, le secrétaire général de la Corse-du-Sud estime que « nous avons eu connaissance du communiqué de la CAPA disant qu’une plainte allait être déposée. Nous disons pour notre part qu’il faut maintenir le service public, et on se demande bien à qui profite le crime. Que chacun prenne ses responsabilités ».