-Christine, l’impact de cette pandémie sur votre profession ?
- Je déplore déjà qu’on n'entende aucun commentaire sur la situation actuelle des danseurs pro qui sont pourtant fortement impactés économiquement et physiquement, déjà suite au combat qu’ils ont mené dans le cadre de la réforme des retraites. Pour mémoire, les danseurs de l’Opéra, pour se faire entendre, ont du danser sur le parvis de celui-ci. On n’oublie pas non plus tous les danseurs et danseuses qui ne font pas partie des institutions et où la situation est encore pire, y compris les intermittents du spectacle. Aujourd’hui, le COVID 19 se traduit par des mois à l ‘arrêt et de ce fait ils risquent, par manque de dates, de perdre leur statut d’intermittents, ainsi que les producteurs qui ne peuvent plus assumer leur fonction en raison de la fermeture des lieux de spectacle. Donc l’impact sur le budget est direct.
- Impact physique aussi …
- Oui car les danseurs, en raison de la fermeture des lieux de danse, doivent s’entrainer dans des conditions très difficiles. Garder la forme en dansant dans sa cuisine, dans un espace restreint, sur des sols très durs, avec le risque de se cogner aux meubles, est néfaste aux tendons et au corps en général. Glisser, tomber n’est pas pour arranger les choses. Tous ces artistes qui se dédient à l’art exigeant qu’est la danse se retrouvent comme des oiseaux en cage bloqués dans leurs envols. Je ne parle pas ici de la culture poubelle ou des soi-disant artistes, qu’on voit trop d’ailleurs, qui ne cultivent que le moi, mais de la belle culture où les vrais artistes qui travaillent avec leur cœur, leur courage, leur altruisme, apportent émotion, bonheur et évolution à un pays. Je trouve que trop de médias négligent d’en rendre compte. Or la culture, la vraie, est bien le baromètre de la santé économique et physique d'un pays. Un pays sans culture, c’est la guerre !
- Un monde de la culture que vous connaissez bien à travers votre expérience internationale ?
- Effectivement je connais bien ce monde. Il est exigeant. Et on doit le respecter. On ne doit pas non plus oublier les techniciens, costumières, coiffeurs, maquilleurs, décorateurs puisque la filière est une niche importante d’emplois, sans compter toutes les écoles de Paris et de province et les conservatoires qui sont à l’arrêt.
- Vos projets ?
- Aujourd’hui je suis chorégraphe et professeur et en ce moment, comme les autres, je suis au repos forcé. J’avais de nombreux projets en Corse, hélas ils n’ont pas pu se concrétiser. J’avoue que je n’ai guère été aidée par les institutions et on m’a mis pas mal de bâtons dans les roues. Mais j’ai des projets ! Comme créer un nouveau spectacle, toujours en passant des messages pour la protection de notre terre. En 2001 j’avais créé un spectacle intitulé «Couleurs du monde », dont le fil conducteur était l’état de notre planète vu par des spationautes. Le texte dit par le narrateur soulevait tous les problèmes que nous rencontrons actuellement. Au final du spectacle, tous les participants habillés dans les costumes de chaque pays visité, portaient tous un masque ! La réalité d’aujourd’hui a rejoint la vision que j’avais il y a 20 ans. Les gens ont besoin d’être rassurés. Transmettre de l‘amour à travers des chorégraphies est un moyen car ce qui peut sauver notre planète et l’humanité c‘est cet amour, cette solidarité que l‘on a vu d‘ailleurs émerger dans les moments difficiles avec le merveilleux travail de nos soignants, des hospitaliers, des pompiers, des ambulanciers privés et bien d’autres, eux aussi souvent oubliés et qui n’ont pas de primes. N’oublions pas que si les médecins soignent les corps, la belle culture soigne l ‘âme. Et comme l’a dit Socrate « un esprit saint dans un corps sain », c‘est ce que je souhaite à tous ! Il y a aussi un proverbe Hindou qui dit : «Si un Dieu hindou ne savait pas danser, il finirait par tomber dans l'abîme de la fadeur » .
- Je déplore déjà qu’on n'entende aucun commentaire sur la situation actuelle des danseurs pro qui sont pourtant fortement impactés économiquement et physiquement, déjà suite au combat qu’ils ont mené dans le cadre de la réforme des retraites. Pour mémoire, les danseurs de l’Opéra, pour se faire entendre, ont du danser sur le parvis de celui-ci. On n’oublie pas non plus tous les danseurs et danseuses qui ne font pas partie des institutions et où la situation est encore pire, y compris les intermittents du spectacle. Aujourd’hui, le COVID 19 se traduit par des mois à l ‘arrêt et de ce fait ils risquent, par manque de dates, de perdre leur statut d’intermittents, ainsi que les producteurs qui ne peuvent plus assumer leur fonction en raison de la fermeture des lieux de spectacle. Donc l’impact sur le budget est direct.
- Impact physique aussi …
- Oui car les danseurs, en raison de la fermeture des lieux de danse, doivent s’entrainer dans des conditions très difficiles. Garder la forme en dansant dans sa cuisine, dans un espace restreint, sur des sols très durs, avec le risque de se cogner aux meubles, est néfaste aux tendons et au corps en général. Glisser, tomber n’est pas pour arranger les choses. Tous ces artistes qui se dédient à l’art exigeant qu’est la danse se retrouvent comme des oiseaux en cage bloqués dans leurs envols. Je ne parle pas ici de la culture poubelle ou des soi-disant artistes, qu’on voit trop d’ailleurs, qui ne cultivent que le moi, mais de la belle culture où les vrais artistes qui travaillent avec leur cœur, leur courage, leur altruisme, apportent émotion, bonheur et évolution à un pays. Je trouve que trop de médias négligent d’en rendre compte. Or la culture, la vraie, est bien le baromètre de la santé économique et physique d'un pays. Un pays sans culture, c’est la guerre !
- Un monde de la culture que vous connaissez bien à travers votre expérience internationale ?
- Effectivement je connais bien ce monde. Il est exigeant. Et on doit le respecter. On ne doit pas non plus oublier les techniciens, costumières, coiffeurs, maquilleurs, décorateurs puisque la filière est une niche importante d’emplois, sans compter toutes les écoles de Paris et de province et les conservatoires qui sont à l’arrêt.
- Vos projets ?
- Aujourd’hui je suis chorégraphe et professeur et en ce moment, comme les autres, je suis au repos forcé. J’avais de nombreux projets en Corse, hélas ils n’ont pas pu se concrétiser. J’avoue que je n’ai guère été aidée par les institutions et on m’a mis pas mal de bâtons dans les roues. Mais j’ai des projets ! Comme créer un nouveau spectacle, toujours en passant des messages pour la protection de notre terre. En 2001 j’avais créé un spectacle intitulé «Couleurs du monde », dont le fil conducteur était l’état de notre planète vu par des spationautes. Le texte dit par le narrateur soulevait tous les problèmes que nous rencontrons actuellement. Au final du spectacle, tous les participants habillés dans les costumes de chaque pays visité, portaient tous un masque ! La réalité d’aujourd’hui a rejoint la vision que j’avais il y a 20 ans. Les gens ont besoin d’être rassurés. Transmettre de l‘amour à travers des chorégraphies est un moyen car ce qui peut sauver notre planète et l’humanité c‘est cet amour, cette solidarité que l‘on a vu d‘ailleurs émerger dans les moments difficiles avec le merveilleux travail de nos soignants, des hospitaliers, des pompiers, des ambulanciers privés et bien d’autres, eux aussi souvent oubliés et qui n’ont pas de primes. N’oublions pas que si les médecins soignent les corps, la belle culture soigne l ‘âme. Et comme l’a dit Socrate « un esprit saint dans un corps sain », c‘est ce que je souhaite à tous ! Il y a aussi un proverbe Hindou qui dit : «Si un Dieu hindou ne savait pas danser, il finirait par tomber dans l'abîme de la fadeur » .
Christine Teyssier alerte sur la situation des danseurs.