Le mouvement nationaliste estime que la rencontre de Paris a apporté des satisfactions au niveau de l’ambiance générale, « tout du moins en apparence » s’empresse-t-il de préciser, mais aussi et surtout la prise en compte par le Gouvernement de la délibération votée le 27 septembre dernier par l’Assemblée de Corse.
"Le gouvernement ne doit pas jouer la montre…"
"Le gouvernement ne doit pas jouer la montre…"
Corsica Libera rappelle néanmoins que des clarifications doivent intervenir rapidement : « Sur le calendrier d’abord ; le Gouvernement préconise un travail en trois phases qui renverrait l’étape constitutionnelle à 2016, une fois réglées les questions d’ordre réglementaire et législatif. Ce n’est pas acceptable pour nous car cela constituerait un recul pur et simple par rapport à la délibération du 27 septembre. Comme chacun sait, seul un article spécifique faisant mention de la Corse dans la Constitution peut permettre de répondre aux problématiques que nous connaissons aujourd’hui, notamment en ce qui concerne la langue, le foncier et la fiscalité.
Aussi, il convient que le Gouvernement prenne rapidement en compte les résultats des travaux de l’Assemblée. Nous n’accepterons pas que le Gouvernement joue la montre… »
Corsica Libera a rappelé entre autre qu’en ce qui concerne la composition de la délégation, l’ouverture de ce processus s’est fait sur la base de la délibération du 27 septembre adopté à une écrasante majorité de 46 voix sur 51 : « Aussi, il n’est pas acceptable que la part belle soit faite aux tenants de l’immobilisme, minoritaires au sein de notre Assemblée. Ce sont bel et bien les représentants de la majorité qui s’est dégagée à la suite de ce vote et eux seuls qui ont la légitimité pour porter le processus. »
Le mouvement n’a pas oublié de mentionner les déclarations et la position du président de l’Assemblée : « Il s’exprime aujourd’hui contre le processus alors même qu’il a voté favorablement le 27 septembre. Nous n’acceptons pas qu’il instrumentalise sa fonction en portant aujourd’hui, bien plus la voix minoritaire de son groupe que celle, majoritaire, de l’Assemblée qu’il préside. »
Corsica Libera-Sulidarità estime qu’il ne faut pas perdre de temps et demande que les discussions s’organisent autour des grandes thématiques. "Il appartient au président de l’Exécutif d’apporter rapidement des éclaircissements sur ces différents points."
"Arrestations ou opération de communication ?"
C’est la question que posent les militants après la vague d’interpellation du Valincunotamment tout comme le véritable déploiement militaire avec une orchestration médiatique menée par le juge Thiel qui avait pris soin d’annoncer sa venue en Corse : « Certaines images diffusées le jour de l’interpellation nous montraient un juge en pleine opération de communication. Qu’il s’agisse du préfet qui souligne la sacro-sainte indépendance de la
justice ou des déclarations de Manuel Valls qui fait l’amalgame entre dérive mafieuse et militants nationalistes, qui peut encore croire de telles inepties ? »
Le groupe des élus rappelle qu’il continuera de lutter avec loyauté au sein de l’Assemblée de Corse : « Que l’on attende pas de nous que nous acceptions les basses manœuvres de l’Etat et que nous laissions un seul des nôtres être la victime sans réagir. Nous engagerons une campagne de sensibilisation et de mobilisation pour que notre peuple devienne un acteur et un soutien du processus qui s’amorce. »
Rappelons que le 14 décembre prochain, sur la place du Casone et sous chapiteau, Corsica Libera-Sulidarità organisera une soirée en faveur des détenus.
J. F.