Pour sa première participation aux « Journées Nationales de l’Archéologie », le CPIE A Rinascita a souhaité, dans le cadre de ses missions de diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle en Corse, regrouper un large panel d’acteurs œuvrant dans le domaine de l’archéologie pour offrir une journée de découverte, d’animations et de conférences destinées au grand public et plus particulièrement aux familles.
En collaboration avec la Fédération Associations Groupements pour l’Etude de la Corse (FAGEC), l'association a oeuvré pour une découverte ou une redécouverte du Baptistère de Saint-Jean situé à Corte.
Accompagnés par des spécialistes de l’archéologie, mais également par des professionnels du tourisme, les visiteurs ont été sensibilisés aux richesses de notre patrimoine et aux outils permettant de les préserver et les valoriser.
L'objectif, à travers cette journée « Tourisme et Patrimoine », est de faire prendre conscience au plus grand nombre que notre patrimoine est d’une richesse exceptionnelle tant du point de vue historique que touristique.
Pour le préserver et pouvoir en profiter culturellement et économiquement, il est nécessaire de prendre le temps de le connaitre et de comprendre son importance historique .
De l'histoire à l'archéologie le lien est évident et cette journée était également dédiée aux métiers de l’archéologie. Cela a permis également d'évoquer la recherche et axe présenter quelques aspects des activités archéologiques en Corse.
Plusieurs ateliers étaient proposés à des niveaux différents. Les enfants étaient particulièrement attirés par l'un d'entre-eux, consistant à construire un église miniature en argile , ainsi que l'atelier de la Rinascita avec sa maquette de l'église...
Pour les adultes, plusieurs professionnels se sont succédé pour diverses conférences.
Parmi eux Franck Leandri, il est le conservateur régional de l'archéologie à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Corse. Intitulée « Protéger et valoriser le patrimoine archéologique de la Corse : le cadre réglementaire », son intervention visait à présenter les différents outils de protection juridique des sites archéologiques . Cela a permis d'évoquer les contraintes légales qui s'y rattachent. Différents exemples montrent comment le cadre règlementaire permet de concilier conservation des vestiges, recherche et aménagements pour la restitution au public. Interrogé sur la place du patrimoine dans le tourisme Franck Leandri répond :
"Quand on parle de valorisation, on ne parle pas forcément de tourisme. Au sens patrimonial, la valorisation c'est d'abord valoriser les vestiges par l'étude, mieux les connaître. Tous les sites ne sont pas ouverts au tourisme, ce sont des vestiges, ce ne sont pas des ressources inépuisables. Il s'agit de l'histoire de la Corse, lorsqu'on peut présenter au public c'est encore mieux mais pour 99 cas sur 100 c'est inenvisageable. La problématique est là : qu'est-ce qu'on peut faire pour développer le tourisme et qu'est-ce qu'on ne doit pas faire ?"
Lorsque l'ouverture aux touristes est possible, c'est l'ATC (Agence du Tourisme de la Corse) qui prend le relais. Jean-Louis Moretti est responsable du pôle développement-promotion à l'ATC, il intervenait sur le thème : « l’ATC soutient l’offre touristique à caractère patrimonial», selon lui :
"Il n'y a pas d'antinomie entre la conservation du patrimoine et la fréquentation touristique. Il y a une complémentarité à trouver, une gestion des sites à mettre en œuvre et c'est essentiellement autour de cela que tourne notre action."
Sans doute faudra t-il d'autres opérations de ce type pour sensibiliser le grand public à l’importance de l'histoire et du patrimoine et à l’intérêt touristique que représente le patrimoine naturel et bâti. Un intérêt qui est également d'ordre économique à travers les métiers et les outils de valorisation et de préservation, mais également parce que les retombées économiques du tourisme culturel sont aujourd'hui une plus value incontestable du patrimoine. Notamment pour les micro régions de l'intérieur de l'île.