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Covid-19 : le bloc opératoire d'Ajaccio en mode dégradé


Julia Sereni le Lundi 16 Novembre 2020 à 18:35

Face à la montée de la pression épidémique, l’Agence Régionale de Santé de Corse, il y a trois semaines, déclenchait le « plan blanc » dans les hôpitaux de Corse. L’objectif ? Libérer un maximum de lits afin d'accueillir les patients COVID, notamment en déprogrammant les opérations non urgentes. C’est ce qui est mis en œuvre à l’hôpital d’Ajaccio, où le bloc opératoire fonctionne aujourd'hui à 50% de ses capacités habituelles.



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Depuis trois semaines, l’hôpital d’Ajaccio fonctionne en mode dégradé. Depuis le déclenchement du « plan blanc », le bloc opératoire a été réorganisé. Les interventions non urgentes sont déprogrammées. Le nombre de salles dédiées est restreint : de cinq en chirurgie conventionnelle, une d’endoscopie et une pour la petite chirurgie, il n’en reste plus que trois en chirurgie conventionnelle et une d’endoscopie.  Malgré les contraintes, Stéphane Bilardi, cadre de santé infirmier-anesthésiste et responsable du bloc l’assure : « On fait tout ce qu’on peut pour maintenir la double filière à tout prix », même s’il reconnait que la tâche est ardue. « Aujourd’hui, nous sommes à 50% de notre activité normale » estime t-il.
 
Une hiérarchisation des interventions
 
Et l’objectif pour l’hôpital, c’est que les patients « non COVID» ne fassent pas les frais de la crise sanitaire. Alors comment l’activité s’organise t-elle aujourd’hui ?
Chaque semaine, les chirurgiens étudient les situations des patients : « On fait une cellule de programmation pour hiérarchiser les interventions » explique le Dr Besnard, chirurgien thoracique et vasculaire et directeur médical de crise à l’hôpital d’Ajaccio. « Nous avons priorisé la cancérologie notamment » poursuit-il. Mais s’il y a bien une hiérarchisation des interventions, le chirurgien se veut rassurant : « Dans les malades déprogrammés, il n’y a pas de retard entrainant une perte de chances, cela va entrainer simplement un inconfort ».
 
Une convention avec la clinique
 
Ces interventions considérées comme « moins urgentes », ce sont principalement les interventions fonctionnelles, comme l’orthopédie. Certaines d’entre elles peuvent être d'ailleurs réalisées à la clinique d'Ajaccio grâce à une convention entre le centre hospitalier et l’établissement. Deux jours par semaine, les chirurgiens de l’hôpital opèrent dans une salle mise à disposition, afin que les patients puissent bénéficier de la chirurgie qu’ils attendent dans un délai « raisonnable ». Certaines interventions, par exemple en traumatologie, sont quant à elles directement prises en charge par la clinique.
 
Une situation différente de la première vague
 
Par rapport à la première vague, où seules les urgences et la cancérologie avaient été conservées, la situation est jugée « mieux maitrisée » par Stéphane Bilardi : « C’était une situation particulière au cours de laquelle l’on a dû déprogrammer beaucoup et préserver l’essentiel » se souvient-il. Toutes les programmations non urgentes avaient alors été annulées. Tout comme les interventions de type diagnostic, que l’hôpital a tenu cette fois à conserver, « notamment les coloscopies et la coronarographie, pour qu’il n’y ait pas de pertes de chances » précise le docteur Besnard. Une situation délicate donc, mais moins critique que lors de la première vague de l’épidémie. Et qui, pour le docteur Besnard, pourrait prochainement s’améliorer : « L’évolution actuelle des chiffres de l’épidémie nous laisse entrevoir des jours meilleurs progressivement ».
Un espoir partagé par Stéphane Bilardi :« S’il y a une stabilisation, on va peut être récupérer nos salles et retrouver une activité normale ».