Emanuele Barbieri castaneicuteur et ingénieur agronome de formation mène depuis 2010 des recherches dans l’extraordinaire forêt de Pianello
« Un arbre très empathique et extrêmement social ». C’est ainsi qu’Emanuele Barbieri aime à définir le châtaignier. Ce castanéiculteur également ingénieur agronome de formation mène depuis 2010 des recherches dans l’extraordinaire forêt de Pianello aux côtés d'un groupement européen basé en Irlande. Un travail à travers lequel des chercheurs venus de toute l’Europe ont constaté que les châtaigniers peuvent communiquer entre eux.
« Jusqu’à 2010, la littérature parlait de communication souterraine, entre les racines, documentée à partir des années 1980. Du fait que nous grimpons sur des arbres qui font plus de 20 mètres de haut pour les soigner, nous avons pu mettre en évidence une autre forme de communication qui est aérienne et qui se base sur des échanges d’hormones végétaux et sur des interactions entre champs magnétiques », dévoile Emanuele Barbieri, en précisant qu’un un certain nombre de capteurs ont été posés au sommet des arbres pour se rendre compte de ce phénomène. « Nous avons constaté que la communication hormonale intervient essentiellement quand l’arbre subit un stress, comme cela est le cas pour n’importe quel autre vivant. Cela peut être un stress naturel, lié par exemple à du vent, à une chute ou une augmentation des températures, à un changement brusque de paramètres, ou cela peut être aussi simplement la présence d’un homme qui monte dessus pour couper les bois secs. Face au stress, le châtaignier émet des hormones et la question qui nous intéressait était de savoir si ces hormones servent aussi pour avertir les arbres aux alentours qu’il y a un risque. C’est le cas », sourit-il.
Au fil de ce travail au long cours, les chercheurs ont ainsi par exemple pu observer que lorsqu’un arbre est en train d’être élagué, ses congénères alentours réagissent comme s’ils étaient eux même en train de subir une taille en se préparant à cicatriser. « Donc on voit qu’ils communiquent entre eux, qu’ils se préviennent qu’il y a une perturbation du milieu et qu’ils doivent s’y préparer. Ils préviennent les arbres voisins qui sont parfois assez loin, jusqu’à 400 ou 500 mètres de distance. Et d’autre part, ils envoient aussi une partie de leurs hormones cicatrisantes à l’arbre qui est en train de subir la taille pour l’aider à réagir plus rapidement. Donc il y a un échange et une véritable entraide », constate Emanuele Barbieri en insistant : « Les châtaigniers ont besoin de communiquer, d’avoir d’autres châtaigniers à proximité et vivent vraiment dans un système d’entraide au-travers ces échanges hormonaux. Il arrive même parfois que certains se sacrifient et sèchent pour libérer des ressources pour les châtaigniers qui sont autour ! ».
Même s’il est sans doute l’arbre qui a le plus besoin de communiquer avec ses congénères, le châtaignier n’est pas le seul arbre à parler. Les recherches du groupement européen sur des oliviers au domaine des Minelli, à Ville di Pietrabugno, ont notamment permis de constater que cette espèce peut échanger avec des congénères situés à plusieurs kilomètres. Une interconnexion fantastique qui prouve que les arbres sont encore loin de nous avoir révélé tous leurs secrets.
LIRE AUSSI Régénérer la châtaigneraie corse grâce à l’élevage de jeunes arbres
« Jusqu’à 2010, la littérature parlait de communication souterraine, entre les racines, documentée à partir des années 1980. Du fait que nous grimpons sur des arbres qui font plus de 20 mètres de haut pour les soigner, nous avons pu mettre en évidence une autre forme de communication qui est aérienne et qui se base sur des échanges d’hormones végétaux et sur des interactions entre champs magnétiques », dévoile Emanuele Barbieri, en précisant qu’un un certain nombre de capteurs ont été posés au sommet des arbres pour se rendre compte de ce phénomène. « Nous avons constaté que la communication hormonale intervient essentiellement quand l’arbre subit un stress, comme cela est le cas pour n’importe quel autre vivant. Cela peut être un stress naturel, lié par exemple à du vent, à une chute ou une augmentation des températures, à un changement brusque de paramètres, ou cela peut être aussi simplement la présence d’un homme qui monte dessus pour couper les bois secs. Face au stress, le châtaignier émet des hormones et la question qui nous intéressait était de savoir si ces hormones servent aussi pour avertir les arbres aux alentours qu’il y a un risque. C’est le cas », sourit-il.
Au fil de ce travail au long cours, les chercheurs ont ainsi par exemple pu observer que lorsqu’un arbre est en train d’être élagué, ses congénères alentours réagissent comme s’ils étaient eux même en train de subir une taille en se préparant à cicatriser. « Donc on voit qu’ils communiquent entre eux, qu’ils se préviennent qu’il y a une perturbation du milieu et qu’ils doivent s’y préparer. Ils préviennent les arbres voisins qui sont parfois assez loin, jusqu’à 400 ou 500 mètres de distance. Et d’autre part, ils envoient aussi une partie de leurs hormones cicatrisantes à l’arbre qui est en train de subir la taille pour l’aider à réagir plus rapidement. Donc il y a un échange et une véritable entraide », constate Emanuele Barbieri en insistant : « Les châtaigniers ont besoin de communiquer, d’avoir d’autres châtaigniers à proximité et vivent vraiment dans un système d’entraide au-travers ces échanges hormonaux. Il arrive même parfois que certains se sacrifient et sèchent pour libérer des ressources pour les châtaigniers qui sont autour ! ».
Même s’il est sans doute l’arbre qui a le plus besoin de communiquer avec ses congénères, le châtaignier n’est pas le seul arbre à parler. Les recherches du groupement européen sur des oliviers au domaine des Minelli, à Ville di Pietrabugno, ont notamment permis de constater que cette espèce peut échanger avec des congénères situés à plusieurs kilomètres. Une interconnexion fantastique qui prouve que les arbres sont encore loin de nous avoir révélé tous leurs secrets.
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