La bataille du bord à bord
Concernant les vols au départ ou à l'arrivée de Nice, Calvi et Figari, Air Corsica est seul en course. Sur le bord à bord, seules les liaisons Ajaccio - Marseille et Bastia - Marseille intéressent Volotea qui se retrouve, sur ces deux lots, en concurrence avec Air Corsica. Et à la lecture du rapport du président de l'exécutif de Corse, il apparaît qu'Air Corsica recueille partout de meilleures appréciations que Volotea. Partout, sauf sur le montant de la compensation financière sollicitée. Pas le moindre critère puisqu'il est érigé en rang numéro 1, mais "les montants de compensation financière sollicités par les deux candidats présentent des écarts modérés", constate le rapport.
Ainsi, sur le Ajaccio - Marseille, Volotea propose une compensation financière de 36 millions d'euros sur les quatre ans pour ses services, contre 39,4 M€ pour Air Corsica. La compagnie catalane est donc moins-disante de 3,3 M€, ce qui lui vaut une appréciation "très satisfaisante", quand Air Corsica doit se contenter d'un "satisfaisant".
Sur le Bastia - Marseille, même constat. Volotea propose 41,7 M€ de compensation financière quand Air Corsica présente une addition de 43,8 M€. La différence s'établit à 2,1 M€ entre les deux compagnies, toujours à l'avantage de Volotea.
Mais pour tout le reste, Air Corsica a la préférence de l'exécutif qui salue nombre de points forts : "Des moyens techniques et humains adaptés aux besoins des services aériens , une qualité des services proposés à la clientèle (spécifique, à bord et au sol) supérieure à celle proposée par les autres compagnies aériennes en moyenne , des engagements en matière de régularité et de ponctualité des vols, une connaissance des spécificités de l’exploitation de la ligne, notamment sur la gestion des passagers résidents et à caractère médical, la solidité financière d’Air Corsica".
Volotea n'a pas non plus à rougir. Le rapport pointe la capacité de la compagnie catalane "à mettre rapidement en œuvre des bases opérationnelles ; une offre proposant une politique marketing et tarifaire robuste et agressive, aussi bien pour les résidents que pour les non-résidents, des engagements de qualité de service très élevé (95% de ponctualité à 15 minutes)". Mais l'absence de services "à forte valeur ajoutée" dans le transport des voyageurs pour motif médical la dessert, de même que son manque d'expérience en matière de DSP en Corse. De plus, "sa robustesse financière à partir de 2025 n'est pas encore acquise puisque liée à la réalisation du renforcement capitalistique".
Pour Air Corsica, le rapport relève principalement en sa défaveur "un faible taux de croissance annuel moyen des recettes et des coûts demeurant élevés".
Paris, un enjeu capital mais qui attendra
Le rapport précise "ne pas clore les négociations pour les autres lots tant que les discussions avec l’Etat aboutissent à un abondement supplémentaire et/ou que les discussions avec les candidats conduisent à une réduction de la compensation financière sollicitée." Priorité est donc donnée au bord à bord, notamment afin de garantir les soins des passagers médicaux, qui sont chaque année "environ 26 000" à se déplacer depuis la Corse vers Marseille ou Nice. Autre considération qui a pesé dans la balance pour l'exécutif : le tarif résident ne concerne que 16 % des passagers sur les lignes entre Paris Orly et la Corse.
Cependant, l'actuelle DSP se termine dans quelques semaines, le 31 décembre. Il est prévu de conclure un avenant pour la retarder au 24 mars 2024, le temps de faire aboutir les négociations. Pour l'heure, le 30 novembre, ce rapport sera soumis au vote des élus de l'Assemblée de Corse.