Elles traînent malgré elles une mauvaise réputation. Une image effrayante que les chauves-souris ne méritent pourtant pas. « C’est quelque chose qui existe depuis toujours. Il y a beaucoup de légendes qui laissent croire qu’elles s’accrochent dans les cheveux ou qu’elles sucent le sang. On les voit souvent dans les décorations d’Halloween, où elles font un peu peur avec leurs grandes dents et leurs yeux rouges », raille Kate Derrick, chargée d’études et de communication au Groupe Chiroptère Corse (GCC) en soulignant que sur les 1400 espèces de chauves-souris recensées dans le monde, « seules trois sucent le sang, toutes en Amérique centrale ». « En Corse, nos chauves-souris sont toutes insectivores », assure-t-elle.
Une caractéristique qui en fait de précieuses alliées du quotidien, notamment dans le domaine de l’agriculture. « Des publications scientifiques ont montré que les chauves-souris sont utiles comme auxiliaires de culture. Elles mangent par exemple beaucoup de papillons de nuit, de mouches ou de cicadelles. Il y a aussi une étude qui a montré qu’elles mangent les vers de la grappe qui sont des ravageurs des vignes », indique Chloé Dugast, chargée d’études au GCC. « Au regard de ces études, nous avons des agriculteurs qui appellent l’association depuis quelques années pour savoir comment ils pourraient favoriser l’installation de chauves-souris sur leurs exploitations », dévoile-t-elle. Si la structure ne pouvait donner suite à ces sollicitations faute de temps jusqu’il y a peu, l’arrivée de Chloé Dugast a entendu répondre à cette nouvelle demande.
Une caractéristique qui en fait de précieuses alliées du quotidien, notamment dans le domaine de l’agriculture. « Des publications scientifiques ont montré que les chauves-souris sont utiles comme auxiliaires de culture. Elles mangent par exemple beaucoup de papillons de nuit, de mouches ou de cicadelles. Il y a aussi une étude qui a montré qu’elles mangent les vers de la grappe qui sont des ravageurs des vignes », indique Chloé Dugast, chargée d’études au GCC. « Au regard de ces études, nous avons des agriculteurs qui appellent l’association depuis quelques années pour savoir comment ils pourraient favoriser l’installation de chauves-souris sur leurs exploitations », dévoile-t-elle. Si la structure ne pouvait donner suite à ces sollicitations faute de temps jusqu’il y a peu, l’arrivée de Chloé Dugast a entendu répondre à cette nouvelle demande.

Les rhinolophes font partie des espèces qui s'adaptent particulièrement bien à la vie avec l'Homme (Photo : GCC)
Définir le cortège d’espèces présentes dans les vignes
Depuis l’été dernier, le GCC mène ainsi un projet pilote avec sept vignerons de l’AOP vins de Calvi - le Domaine Alzipratu, le Clos Culombu, le Clos Camellu, le Domaine d’Orsini, le Clos Landry, le Domaine Renucci et le Château du prince Pierre Napoléon Bonaparte- sur les vignobles desquels un état des lieux de l’installation des colonies de chauves-souris a été réalisé. « Nous faisons souvent des atlas, donc on savait à peu près quelles chauves-souris il pouvait y avoir dans la région, mais on ne connaissait pas vraiment la dynamique du cortège des espèces qu’on pouvait retrouver dans le milieu agricole », explique Chloé Dugast en rappelant qu’en 30 d’existence le GCC a pu acquérir beaucoup de connaissances sur les caractéristiques des 22 espèces différentes de chauves-souris que comptent l’île. « Il y a certaines espèces qui préfèrent vivre au cœur des forêts et dans les grottes. D’autres sont plus anthropophiles comme la pipistrelle ou les rhinolophes s’accommodent particulièrement bien des milieux humains », détaille Kate Derrick. « Pour savoir quelles chauves-souris fréquentent les vignes nous avons posé des enregistreurs sur les exploitations pour essayer de savoir quelles chauves-souris fréquentaient les vignes, leurs domaines et définir le cortège d’espèces. Aujourd’hui on a un référentiel grâce auquel on sait à peu près quelles espèces on peut s’attendre à trouver sur les domaines viticoles balanins », complète Chloé Dugast.
« Cette étude nous a aussi permis de constater que souvent dans les bâtiments il ne manquait qu’un petit truc pour qu’une colonie s’installe comme par exemple mettre une porte ou fermer un pailler pour que le lieu soit potentiellement accueillant », ajoute-t-elle en reprenant : « Ce que nous avons essayé de faire comprendre aux agriculteurs c’est que les chauves-souris sont un groupe d’espèces vraiment compatibles avec l’agriculture car elles logent de façon naturelle dans les bâtiments agricoles qui sont peu utilisés. Mais pour cela il faut aussi qu’il y ait du lien : les chauves-souris ont besoin de haies, de milieux très diversifiés car elles mangent jusqu’à deux tiers de leurs poids en insectes par nuit ». Dans cette optique, lors des visites de terrain, l’équipe du GCC a d’ailleurs proposé une planification de plantation de haies aux vignerons pour que les chauves-souris circulent mieux sur les domaines.
Depuis l’été dernier, le GCC mène ainsi un projet pilote avec sept vignerons de l’AOP vins de Calvi - le Domaine Alzipratu, le Clos Culombu, le Clos Camellu, le Domaine d’Orsini, le Clos Landry, le Domaine Renucci et le Château du prince Pierre Napoléon Bonaparte- sur les vignobles desquels un état des lieux de l’installation des colonies de chauves-souris a été réalisé. « Nous faisons souvent des atlas, donc on savait à peu près quelles chauves-souris il pouvait y avoir dans la région, mais on ne connaissait pas vraiment la dynamique du cortège des espèces qu’on pouvait retrouver dans le milieu agricole », explique Chloé Dugast en rappelant qu’en 30 d’existence le GCC a pu acquérir beaucoup de connaissances sur les caractéristiques des 22 espèces différentes de chauves-souris que comptent l’île. « Il y a certaines espèces qui préfèrent vivre au cœur des forêts et dans les grottes. D’autres sont plus anthropophiles comme la pipistrelle ou les rhinolophes s’accommodent particulièrement bien des milieux humains », détaille Kate Derrick. « Pour savoir quelles chauves-souris fréquentent les vignes nous avons posé des enregistreurs sur les exploitations pour essayer de savoir quelles chauves-souris fréquentaient les vignes, leurs domaines et définir le cortège d’espèces. Aujourd’hui on a un référentiel grâce auquel on sait à peu près quelles espèces on peut s’attendre à trouver sur les domaines viticoles balanins », complète Chloé Dugast.
« Cette étude nous a aussi permis de constater que souvent dans les bâtiments il ne manquait qu’un petit truc pour qu’une colonie s’installe comme par exemple mettre une porte ou fermer un pailler pour que le lieu soit potentiellement accueillant », ajoute-t-elle en reprenant : « Ce que nous avons essayé de faire comprendre aux agriculteurs c’est que les chauves-souris sont un groupe d’espèces vraiment compatibles avec l’agriculture car elles logent de façon naturelle dans les bâtiments agricoles qui sont peu utilisés. Mais pour cela il faut aussi qu’il y ait du lien : les chauves-souris ont besoin de haies, de milieux très diversifiés car elles mangent jusqu’à deux tiers de leurs poids en insectes par nuit ». Dans cette optique, lors des visites de terrain, l’équipe du GCC a d’ailleurs proposé une planification de plantation de haies aux vignerons pour que les chauves-souris circulent mieux sur les domaines.

Sur les conseils du GCC, certains domaines de l'AOP vins de Calvi ont réalisé de petits aménagements, à l'instar de la mise en place d'une porte sur un bâtiment inutilisé, pour créer un lieu propice à l'installation de colonies de chauves-souris (Photo : GCC)
Un projet pilote qui pourrait faire boule de neige
« Au cours de l’été dernier, nous avons aussi fait une étude de radio tracking durant laquelle nous avons capturé des chauves-souris sur les vignes afin de les équiper d’un émetteur radio pour pouvoir ensuite trouver leur gîte et étudier leur comportement de déplacement. On a réussi à voir qu’il y avait du lien puisqu’on a identifié des chauves-souris en train de sur une vigne située à 4km du domaine où est installée leur colonie. Cela nous permis de montrer qu’il y a du lien sur un territoire et qu’il faut travailler en collectif, comme le groupement nous a permis de le faire », s’enthousiasme encore Chloé Dugast.
But initial de l’opération, ces diagnostics sur le terrain ont aussi permis au GCC d’identifier les aménagements à réaliser pour attirer les populations de chauves-souris dans l’idée qu’elles augmentent leurs activités dans les vignobles. Des installations que les équipes de l’association ont réalisé en février, dans le cadre de ce projet financé par l'AOP des vins de Calvi et le Fonds vert. Dans le détail, sept bâtisses ont ainsi été aménagées pour les rhinolophes, avec la mise en place de portes et de reposoirs pour sécuriser et optimiser ces sites en tant que gîtes favorables , cinq nichoirs spécialement adaptés aux Oreillards ont été installés dans des bâtiments de type pailler identifiés comme des zones de repos lors du radiotracking, et sept grands nichoirs réalisés par un menuisier cortenais ont été sur des bâtiments pour attirer des colonies de reproduction et offrir un refuge sûr aux chauves-souris.
« Au cours de l’été dernier, nous avons aussi fait une étude de radio tracking durant laquelle nous avons capturé des chauves-souris sur les vignes afin de les équiper d’un émetteur radio pour pouvoir ensuite trouver leur gîte et étudier leur comportement de déplacement. On a réussi à voir qu’il y avait du lien puisqu’on a identifié des chauves-souris en train de sur une vigne située à 4km du domaine où est installée leur colonie. Cela nous permis de montrer qu’il y a du lien sur un territoire et qu’il faut travailler en collectif, comme le groupement nous a permis de le faire », s’enthousiasme encore Chloé Dugast.
But initial de l’opération, ces diagnostics sur le terrain ont aussi permis au GCC d’identifier les aménagements à réaliser pour attirer les populations de chauves-souris dans l’idée qu’elles augmentent leurs activités dans les vignobles. Des installations que les équipes de l’association ont réalisé en février, dans le cadre de ce projet financé par l'AOP des vins de Calvi et le Fonds vert. Dans le détail, sept bâtisses ont ainsi été aménagées pour les rhinolophes, avec la mise en place de portes et de reposoirs pour sécuriser et optimiser ces sites en tant que gîtes favorables , cinq nichoirs spécialement adaptés aux Oreillards ont été installés dans des bâtiments de type pailler identifiés comme des zones de repos lors du radiotracking, et sept grands nichoirs réalisés par un menuisier cortenais ont été sur des bâtiments pour attirer des colonies de reproduction et offrir un refuge sûr aux chauves-souris.

Des nichoirs ont récemment été installés par le GCC sur certains domaines de l'AOP vins de Calvi (Photo : GCC)
« Nous allons faire un suivi de ces aménagements et voir si une fois que des chauves-souris se sont installées leurs activités augmentent sur la région », commente Chloé Dugast en dévoilant qu’une étude génétique dont les résultats ne sont pas encore connus a également avec Abigail Caudron, une docteure en biologie, qui a récolté du guano pour voir si on retrouvait les ravageurs principaux dans les vignobles »
Ce projet pilote pourrait en tous cas faire des émules, le GCC ayant déjà prévu de nouvelles interventions auprès des agriculteurs et groupements qui seraient intéressés pour monter un projet similaire ou qui voudraient simplement être conseillés pour faire venir des chauves-souris chez eux.« Beaucoup nous ont déjà appelé car ils ont envie de tenter le coup. Ils voient que cela ne leur coûte pas grand-chose de faire de petits aménagements et que cela peut être en plus bénéfique pour les chauves-souris », sourit Chloé Dugast en glissant : « Ils ont un vrai rôle à jouer dans la conservation des chauves-souris qui sont aujourd’hui des animaux très menacés ».
Ce projet pilote pourrait en tous cas faire des émules, le GCC ayant déjà prévu de nouvelles interventions auprès des agriculteurs et groupements qui seraient intéressés pour monter un projet similaire ou qui voudraient simplement être conseillés pour faire venir des chauves-souris chez eux.« Beaucoup nous ont déjà appelé car ils ont envie de tenter le coup. Ils voient que cela ne leur coûte pas grand-chose de faire de petits aménagements et que cela peut être en plus bénéfique pour les chauves-souris », sourit Chloé Dugast en glissant : « Ils ont un vrai rôle à jouer dans la conservation des chauves-souris qui sont aujourd’hui des animaux très menacés ».