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De Porto-Vecchio, Maxime Devaud relève le défi des sauces pimentées corses


le Samedi 23 Décembre 2023 à 18:43

Le marché du piment, une niche ? Pas l'avis de Maxime Devaud qui, de Porto-Vecchio en 2021, a lancé Salsa Lolita's, une marque de sauces qui met à l'honneur le piment, et souvent à l'usu corsu. Au bout de deux ans d'activité, le Porto-Vecchiais a réussi à trouver plus de soixante points de distribution dans l'île.



Maxime Devaud a lancé sa marque de sauces au piment il y a deux ans à Porto-Vecchio.
Maxime Devaud a lancé sa marque de sauces au piment il y a deux ans à Porto-Vecchio.
Elle s'appelle Lolita, enfin plutôt Lola, du pareil au même pour Maxime Devaud, qui a fait de sa dulcinée l'égérie de sa marque Salsa Lolita's : "C'est en hommage à la femme qui pimente ma vie", sourit le jeune entrepreneur, récemment devenu papa d'une petite fille. C'est précisément sa naissance qui l'a convaincu de changer de vie. Restaurateur depuis toujours, Maxime Devaud voulait consacrer du temps à sa fille. Le piment s'impose vite dans son esprit : "Dans ma famille, on a toujours mangé pimenté à table. J'en mets sur tous les plats, même avec le fromage. Je suis un "pepper addict"!"

Une partie du piment pousse à Porto-Vecchio

De par ses expériences professionnelles, il sait qu'il n'est pas le seul à aimer enflammer son palais : "Tous les restaurateurs ont du Tabasco et on leur en demande dix fois par jour. Il y a une demande", est-il convaincu. Il se décide à concurrencer le géant américain en créant, de Porto-Vecchio, une gamme de neuf sauces pimentées et trois marinades. "40 % du piment" vient de son jardin et la transformation se fait dans la cuisine du restaurant d'un ami.

Les sauces conçues vont de "force douce" à "force extrême", inspirées pour la plupart des saveurs de l'île. Maxime Devaud a ainsi réussi le mariage du piment et du myrte, a créé des associations arbouse-basilic ou clémentine-thymus (un poivre du Népal). Son produit phare, le "Tabascorse", est à base d'herbes du maquis (romarin, thym, myrte et népita). On a pu tester l’arbouse-basilic et c'est en entrée de bouche que l'on retrouve le goût de l'arbouse (avec les grains dans la texture de la sauce) avant que le piment n'emporte tout. 


Un objectif de 10 000 bouteilles pour 2024

Pour distribuer ses sauces, Maxime Devaud a pris son bâton de pèlerin, sollicitant principalement les épiceries fines de Corse, les boucheries et les restaurants. Et en deux ans, ses sauces pimentées se retrouvent aujourd'hui implantées dans une soixantaine d'établissements dans l'île. Cette année, il a produit 5 000 petites bouteilles de ses sauces pimentées et a réussi à en commercialiser "environ 4 200". Suffisant pour en vivre ? "Pas encore tout à fait", convient-il, se fixant pour 2024 un objectif de 10 000 bouteilles à écouler. L'entrepreneur sait qu'il doit repartir convaincre des professionnels, "surtout les restaurateurs, il y a un vrai travail que je dois faire auprès d'eux". Il compte également investir les marchés de l'extrême sud et espère, à terme, ouvrir son propre atelier de fabrication. Avec le recul, il ne regrette aucunement le feu qui anime sa reconversion : "Je me régale."